Emigration en Italie : Plusieurs Sénégalais, encore mineurs, croupissent dans les prisons

L’appel a été lancé hier par le président de l’association ‘Trait d’union’, basée en Italie, au cours d’une table ronde sur le thème de l’émigration. Pour Mamadou Samb, il est urgent que les autorités ‘se penchent sur le cas de ces jeunes Sénégalais encore mineurs qui croupissent dans les prisons italiennes’.

LOUGA - ‘La nouvelle génération de jeunes émigrés présente aujourd’hui en Italie est majoritairement composée de mineurs et certains croupissent en ce moment dans les prisons italiennes sans que les autorités italiennes ne sachent de façon précise ce qu’il faut en faire’. La révélation est de Mamadou Samb, le président de l’association ‘Trait d’union’ basée à Turin (Italie), qui intervenait hier, lors d’une table ronde organisée au Centre culturel de Louga sur le thème de l’émigration et des perspectives de financement pour les candidats au retour, par l’Ong italienne la Cisv, en collaboration avec la société civile de Louga et les autorités locales. Pour l’heure, dira M. Samb, ‘une politique de réinsertion est en train d’être appliquée à ces jeunes pour leur permettre de s’occuper pendant leur séjour carcéral’. D’où son appel lancé aux autorités politiques et aux parents pour une meilleure sensibilisation de leurs enfants.

En fait, les émigrés de Louga ont toujours fait l’objet de critiques de la part de leurs concitoyens qui leur reprochent de ne pas investir dans des unités de production. En effet, pour la plupart des Lougatois, les émigrés ‘ndiambour-ndiambour’, malgré leur forte présence en Europe, surtout en Italie où ils sont estimés à plus de huit mille rien que dans la région du Pïémont, n’ont rien apporté au développement de la ville. Tout au moins, estime-t-on à Louga, ‘ils investissent dans le bâtiment alors qu’il n’y a personne pour y loger’. C’est ce qui a motivé l’Ong italienne la Cisv, à organiser la table ronde d’hier. Ainsi, devant l’adjoint au maire de Louga, Cheikh Lô, le représentant du président du Conseil régional et celui de la société civile Babacar Sarr, les principaux intervenants aux débats que sont les émigrés eux-mêmes et les membres des différents corps de métiers basés dans la localité, ont tous souhaité un peu plus d’engagement des uns et des autres afin que l’émigration puisse servir de levier au développement.

Pour cela, il a été surtout retenu un guichet pour les émigrés autant au Conseil régional qu’au niveau de la mairie. Ce guichet, selon les émigrés, pourrait servir de bases de données aux probables investisseurs, ‘parfois sceptiques par rapport aux risques qu’il y a à investir tout son argent sans être certains de rentrer dans ses fonds’, expliquent-ils. Mais il y a également, à en croire le président de l’association ‘Trait d’union’ de Turin, ‘l’urgence de cerner les besoins des émigrés et cela ne peut se faire sans une certaine catégorisation des Sénégalais vivant à l’extérieur’. Selon Mamadou Samb, ‘les émigrés n’ont pas tous les mêmes préoccupations, (car) s’il existe des émigrés qui ont pour ambition de revenir au pays et d’y faire des réalisations, il en existe d’autres qui ne sont mus que par le gain facile’. C’est dire, selon lui, que ‘l’approche doit être intelligente pour permettre à nos partenaires d’identifier ceux qui méritent d’être soutenus et ceux qui ont choisi le mauvais chemin’.

D’autres idées ont été également retenues et dont les plus importantes sont sans doute, la tenue régulière de ces rencontres, une meilleure médiatisation des préoccupations des émigrés, etc.