«Surfacturation, déficit, malversations, dilatoire, marchandage (…).» Les professeurs du Lycée Blaise Diagne en ont marre du comportement de leur proviseur. En conférence de presse, hier, le porte-parole de ces derniers, M. Mamadou Diop, professeur de Français, a encore révélé une affaire de malversations financières au sein de l’établissement. Un déficit de plus de 16 millions a été découvert. Ils comptent porter plainte. Le ministre de l’Education est interpellé.
Un déficit financier «énorme». Les professeurs n’arrivent pas à le chiffrer. Toutefois, dans le budget de l’Etat, le porte-parole du corps professoral du Lycée Blaise Diagne, M. Diop, a fait comprendre que le proviseur faisait du «commerce», ce qu’il appelle communément «le bouki». Selon lui, «il (le proviseur) amène des bons du Trésor, il voit un fournisseur et il lui dit « j’ai un bon de 10 millions », par exemple, et il demande : « qu’est-ce que vous me proposez ? » Sur deux (2) fournisseurs, l’école a perdu 7.146.000 Fcfa», a-t-il déclaré. M. Diouf se demande s’il est possible de marchander le budget de l’Etat. Ainsi, les professeurs réclament la somme que l’association des parents d’élèves a rassemblée. Parce qu’ils n’ont rien fait cette année, alors que la somme totale est de 9.740.000 Fcfa.
Mamadou Diop, membre du comité de gestion de l’établissement, a laissé entendre : «le proviseur nous doit beaucoup d’argent. Et pour le reste des réalisations et autres, on ne peut pas se prononcer. C’est l’inspection générale d’Etat qui doit venir faire l’évaluation des travaux et nous dire s’il y a surfacturation ou pas». Si aujourd’hui les professeurs s’énervent, c’est parce que le proviseur a posé deux actes majeurs qui les poussent à réagir. Premièrement, souligne M. Diop, professeur de Français, «il a convoqué d’autres personnes pour nous représenter dans le conseil de discipline. Et ce n’est pas du tout normal». C’est une volonté de «nous contourner», dit-il. Deuxièmement, poursuit-il, «le proviseur a convoqué le ministre à une cérémonie d’ouverture d’une salle de lecture sans nous prévenir». En tout cas, préviennent ces professeurs, «si le ministre de l’Education vient inaugurer la salle, cela veut dire qu’il a choisi son camp». De toutes les façons, si rien n’est fait dans les jours à venir, ils vont encore saisir l’autorité suprême. «Le ministre nous a reçus mardi passé, il nous avait promis de dépêcher ici des inspecteurs d’Etat, parce que c’est eux qui peuvent faire le contrôle technique. S’il le fait et que la vérité éclate, on s’arrête là. Mais si d’ici une semaine l’autorité suprême ne réagit pas, on va porter plainte. Parce qu’il n’est pas question que l’argent déboursé par les parents d’élèves puisse être dilapidé comme ça. C’est un problème de défiance à notre système éducatif», se désole-t-il.
Interpellé sur la question, le proviseur, Momar Thiam, déterminé pour l’inauguration de la salle de lecture, a préféré garder le silence. «Je suis tenu par le secret professionnel. Ce qui me préoccupe, c’est l’inauguration de notre salle», a-t-il conclu.
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