L’inculpé refuse de répondre sans la présence de ses 173 avocats
Me Djribil Diallo n’a finalement pas été entendu sur le fond du dossier de sortie irrégulière de correspondance. Il a refusé de répondre aux questions de Seynabou Ndiaye Diakhaté, sans la présence de ses 173 avocats, qui n’ont pas pu tous accéder au bureau de la doyenne des juges. «Expliquiez-vous sur les faits» lance Mme Seynabou Ndiaye Diakhaté. «Je refuse parce que la porte est ouverte et je n’ai pas tous mes avocats» répond Me Djibril Diallo. C’est en substance tout ce que la doyenne des juges et l’avocat de l’ex-Premier ministre, Idrissa Seck, se sont dit hier dans le bureau d’instructions.
L’audience a duré cependant plus de quatre heures de temps. Elle a ressemblé plutôt à un bras de fer. D’un côté la doyenne des juges, qui a inculpé Me Diallo pour sortie irrégulière de correspondances de la prison. Et de l’autre, environ 173 avocats, qui se sont constitués pour défendre Me Diallo. À l’arrivée, tous les avocats n’ont pas pu accéder au bureau où leur client a été entendu. De son côté, l’inculpé a refusé de répondre à la moindre question de la doyenne des juges, qui à son tour a refusé de reporter l’audience, comme l’a demandé le parquet. Car pour le parquet, toutes les conditions n’étaient pas réunies pour la tenue de l’audience. L’image est belle. Plus d’une centaine d’avocats se mobilisant pour une seule cause. «Celle du respect des droits de la défense» précise Me Alioune Badara Fall. Le secrétaire général a tenu à préciser que c’est pour des principes qu’ils se sont mobilisés et non pour la personne de Me Diallo. Et sur le comportement de son client du jour, Me Fall explique que «Djibril Diallo a été interrogé dans le bureau de la doyenne des juges, alors que les avocats qui sont venus le défendre étaient dehors». Il ajoute que son client a le droit d’exiger la présence de ses avocats à ses côtés. Car ils ont été régulièrement convoqués, et ils se sont présentés. Malheureusement ils n’ont pas pu accéder au bureau, qui était plein, pour assister leur client. Donc, on devait trouver des locaux appropriés pour la tenue de l’audience. Me Fall a refusé d’en dire plus. Cependant, il a promis que le bâtonnier va donner, prochainement, de plus amples informations sur l’affaire et fera part des actes que les avocats comptent poser, pour aller à cette bataille, celle du respect des droits de la défense.
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