En cas d’épidémie, les membres du corps médical payent un lourd tribut du fait de leur proximité avec les victimes. «C’est connu, en cas d’épidémie, ce sont 30 à 40% du personnel médical qui sont contaminés», avoue le porte-parole de la Convergence Syndicat des travailleurs de la santé et de l’action sociale – Syndicat autonome de la santé (Convergence Sutsas-Sas), Mballo Dia Thiam, que nous avons accroché, hier, sur la question. Une crainte qu’avait déjà exprimée le Dr Abdoulaye Wone de la Croix-rouge sénégalaise, lors de la présentation du scénario de simulation de riposte face à une épidémie de grippe A. «Le personnel médical s’engage sur le terrain en toute connaissance de cause et il est bien formé», disait le Dr Abdoulaye Wone, coordinateur du Projet préparation humanitaire de la pandémie de la grippe à la Croix-rouge sénégalaise.
Par contre, le leader de la Convergence Sutsas-Sas, Mballo Dia Thiam, n’est pas convaincu de la bonne préparation du personnel médical face à une épidémie de grippe A. «La seule distribution de masques est loin de suffire. Des exercices sur le terrain, des simulations mettant à contribution ce personnel devaient être organisés, mais ça n’a pas été le cas», informe-t-il. Pis, fait-il remarquer, peu de Sénégalais connaissent aujourd’hui la grippe A, y compris les membres du corps médical. «À part les bribes d’informations qu’ils reçoivent occasionnellement, combien d’agents de santé connaissent-ils la maladie ?» se demande M. Thiam qui rappelle qu’il avait alerté les autorités étatiques lors de la dernière conférence de presse de ladite Convergence, au lendemain de la contamination du Mali et de la Mauritanie. Pour le syndicaliste, «la grippe A ne doit pas être considérée comme une maladie animale, mais un véritable problème de santé publique».
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