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IDIOVISUEL, LA CHRONIQUE MEDIA DE NETTALI : Gorgui, au pays des Merveilles

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IDIOVISUEL, LA CHRONIQUE MEDIA DE NETTALI : Gorgui, au pays des Merveilles
La semaine qui s’est écoulée, a permis à Me Abdoulaye Wade d’étaler à nouveau sa puissance de feu, de « magicien » des temps modernes. Démontrant encore une fois, que malgré les « prophéties » noires contre son régime, il conserve intacts ses dons d’illusionniste. Le mercredi 3 décembre, la Rts ouvre son journal télévisé de 20 heures sur un bien curieux élément. Exposition d’un prototype d’avions chinois devant desservir l’intérieur du pays. Ce n’est pas la première fois que Me Abdoulaye Wade annonce ce projet qui devrait servir, a-t-il déjà expliqué, à désenclaver l’intérieur du Sénégal.

Hu Bo, le Directeur général de la société Catic décline le tableau de bord. Une société jusque-là inconnue des sénégalais, sort de l’ombre avec son Dg chinois tout aussi inconnu de la place. Hu Bo et Catic, la « magie » fonctionne tel que le commun des mortels ne doit pas décrypter ses formules secrètes. Pour sûr ça va donner des ailes au Sénégal. Comment donc en douter, le modèle Modem Ark (MA) 60, cinquante et deux places, avec une vitesse maximale de 514km/h a déjà fait ses preuves. Testé pour la première fois en 1993, cet avion connaît sur le bout de ses ailes, le ciel africain, pour avoir été exporté dans des pays africains, dont le Zimbabwe et la Zambie. Ils vont devoir fendre maintenant le ciel sénégalais, transportant à l’image des Dëm-Dikk, les saalum-saalum de Dakar à Kaolack en clin d’œil, les Hal Pularen sur la terre de leurs aïeux au Fuuta sur un claquement de doigt. Et bien finalement, le Sénégal va s’aligner sur la barre des pays développés et Dakar comme Paris, selon la bonne vieille prophétie de Léopold Sédar Senghor.

Mais le MA 60 va sans doute atterrir au Sénégal au moment où les Chinois ont fini de casser les ailes de ce modèle pour le remplacer par d’autres beaucoup moins gourmands en kérosène. D’autres modèles, plus top, les MA600 et MA700 sont en train de tester la puissance de feu de leurs réacteurs, sur le ciel asiatique et européen. Question : est-ce que nos « amis » les chinois ne viennent pas écouler chez nous leurs vieux stocks de MA 60 ; un peu dans la même logique des soldes, lorsque les grandes boutiques veulent renouveler leurs stocks ? La question n’est pas si banale, surtout que nos amis les Chinois, ont la bien fâcheuse tendance à nous fourguer leurs gadgets, nous prenant pour de gros enfants à qui il faut juste montrer des objets animés en couleurs.

Mais chassez la Chine, elle reviendra toujours au galop. Son ombre a bien plané au Palais présidentiel, le jeudi 4 décembre dernier. Sans doute pour éviter au gazon de Sa Majesté, le même sort que les engins exposés réservent aux mauvaises herbes, la cérémonie a été organisée à la devanture du Palais. Il s’agissait justement d’exhiber les cadeaux offerts à Gorgui par l’industriel Cheikh Amar pour mieux doper sa Goana. Une vingtaine de moissonneuses-batteuses de marque Gushen (chinois) se sont ainsi dévoilées au regard des sénégalais, grâce à la magie du petit écran. Là encore, sous le regard dépassé du ministre de l’Agriculture Amath Sall, les mille et une qualités techniques des engins sont déclinés : moteurs six cylindres, quatre roues motrices, bonne adhérence, ventilation à refroidissement interne, cabine vitrée, bonne luminosité permettant le travail de nuit, gyrophares... Cheikh Amar n’a pas du tout été avare en mots pour décliner les capacités de ses engins. Enfin du matériel chinois de très bonne qualité « qui arrive à point nommé dans le prolongement de la Goana puisqu’on se demandait comment on allait faire pour récolter », Gorgui dixit ! Mais avec une vingtaine de moissonneuses-batteuses pour tout le pays, on ne voit pas comment régler le problème du matériel, à moins d’insuffler à ces engins un don d’ubiquité qui ferait qu’ils moissonneraient le matin à Matam et à…Kabrousse.

La semaine des projets donc, Gorgui les égrène en continu. 6 décembre, c’est-à-dire au lendemain de la réception des moissonneuses-batteuses de Gorgui, c’est Seniran Auto qui est à l’honneur. Les Iraniens ne pouvaient pas mieux espérer en termes de coups de pouce que la prestation servie par Gorgui à Thiès. On apprend alors de la bouche du Président que si les Iraniens détiennent 60% du capital, le Sénégal n’est pas pour autant zappés. 20% sont détenus par le privé sénégalais alors que l’Etat contrôle les 20% restants. « Il nous ont fait la même usine que celle qu’ils ont faite dans leur pays. Ce qui est important c’est qu’ils ont amené nos enfants dans leurs usines pour les former. Ce qui veut dire qu’avec l’Iran on ne théorise pas, mais pratique », signé Gorgui.

C’est vraiment beau, la coopération sénégalo-iranienne. Surtout qu’il n y a que de bonnes nouvelles à l’ombre du croissant lunaire. Lorsque par exemple de vieilles carcasses chair et os comme Hady Niang sont ressuscitées par la magie de la coopération Sud-sud, comment faire pour ne pas applaudir. Hady, la terreur de la Sgbs qui se reconvertit dans l’automobile, au grand bénéfice de l’investissement privé local. Avec s’il vous plaît, le coup de pouce de Gorgui. On ne veut pas déterrer les cadavres, mais pas besoin d’être devin pour comprendre que si Hady a docilement accepté d’enterrer la hache de guerre contre la banque française, ce n’est sans doute pas sans contrepartie… Mais enfin…, faut pas trop chercher. Seniran Auto qui a réussi à renouveler une bonne partie du parc taxis du Sénégal, avec 400 caisses sur le goudron mérite bien tous les honneurs. Les Saman Mandori et les Pick-up de standard mondial font désormais partie du décor…mobile de Dakar. Dopant pour le tourisme, non ? Last but not last, 40 milliards ont été mis sur la table en guise d’investissement, des techniciens sénégalais sont allés jusqu’en Chine, pardon en Iran, (nouvel eldorado après le dessèchement de l’oasis marocain) chercher le savoir, sous l’aile protectrice de la société-mère Saman. Une boîte déjà présente en Biélorussie, en Adjerbaïjan, au Vénézuéla etc et qui a des arguments à faire prévaloir au moment où l’industrie automobile du Grand Satan s’essouffle.

On apprendra aussi de la bouche de Gorgui que l’axe Diamniadio Thiès, sera la route de l’innovation technologique et de la compétitivité de l’industrie automobile. « J’allais même dire que l’autoroute Dakar-Diamniadio sera prolongée jusqu’à Thiès », dixit la magicien, en plein dérapage…. Saman. Idy aurait eu son petit sourire narquois s’il était présent à cette cérémonie. Lui qui avait inauguré un certain vendredi (tiens la coïncidence) avec son Gorgui, en présence d’El Béchir du Soudan, Ould Taya de Mauritanie, Compaoré du Burkina Faso et Pedro Pires du Cap l’usine Senbus un certain 21 septembre à Thiès. Un « bijou », fruit de la coopération Indo-sénégalaise qui, aujourd’hio commence à manifester des signes de rouille. Senbus, première usine de montage de bus du pays. Exemple de coopération sud-sud, devait générer quelque 250 emplois avec l’objectif de produire 600 véhicules par an pour les besoins nationaux et sous-régionaux. Ce, grâce au partenariat noué avec…Tata. L’ombre de Senbus a plané avec quelques employés déflatés qui ont tenu à manifester lors de l’inauguration de l’usine de montage de véhicules des iraniens.

Entre le goudron et les airs, on pique facilement le tournis. Surtout que le prestidigitateur Gorgui ne nous facilite pas du tout la tâche. Attachez vos ceintures, sa Majesté annonce un projet de fabrication d’usines de montage d’avions au Sénégal. Eh oui, ce n’est pas de la fiction. Pour preuve, le projet est à l’étude. Mais le Vieux a une bien sérieuse équation qu’il doit résoudre : « je ne sais pas où je vais l’installer cette usine ». Sourire à la fois intelligent et narquois au bout des lèvres. Il marque une pause qui branche ses auditeurs dans la galaxie-fiction. « Kébémer, Kaffrine… », scande la foule. Suspense, avec la complicité du caméraman qui fixe bien ses instants magiques. Gorgui reprend l’initiative : « en tout cas, elle ne devra pas être loin d’un aéroport. Elle ne devra pas être loin de la mer. Je ne sais pas si ce sera à Dakar ou à Kaolack etc ». La mise en scène est visible et l’effet recherché, est de faire saliver. Encore et toujours. Cet élément a défilé et re-défilé sur le petit écran de la Rts. Quarante-huit heures durant. A l’image d’une petite bulle que rien ne peut dégonfler. Même pas la révolte tonitruante des imams de Guédiawaye qui ont réussi à mobiliser un milliers de goorgoorlu, pour battre le macadam contre les factures trop salées d’électricité…



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