AFP Près de 900 immigrants clandestins africains ont été interceptés tout au long de la journée de mardi, un nouveau record d’affluence sur un jour, a annoncé mercredi le service de coordination des secours de l’archipel espagnol. Au total, 898 immigrants africains partis des côtes africaines à bord de neuf pirogues de pêcheurs à moteur ont débarqué dans l’archipel, la plupart dans la soirée, selon cette source. Ce chiffre dépasse largement le dernier record sur un jour d’affluence par voie maritime d’émigrants africains, établi à 732 personnes le 29 mai.
La déferlante des émigrants africains ne cesse ces derniers jours de pulvériser tous les records. Le week-end dernier, quelque 1.500 clandestins avaient accosté l’archipel, un chiffre encore inédit sur deux jours. La pression migratoire sur l’archipel devrait se poursuivre tout au long du mois de septembre, le plus favorable de l’année à la navigation dans la région, selon les experts.
Dès mercredi à l’aube, une nouvelle pirogue avec 93 clandestins à son bord, a été remorquée au sud de l’île de Ténérife, marquant le début d’une probable nouvelle journée infernale pour les secours espagnols. Plus de 22.000 clandestins ont débarqué dans l’archipel depuis janvier, explosant le record de 9.929 arrivées enregistré en 2002, malgré les efforts diplomatiques redoublés de l’Espagne auprès de ses partenaires européens et des pays africains d’origine de cette vague d’immigration sans précédent.
Le président du gouvernement régional canarien, Adan Martin, a durement critiqué mardi l’inefficacité des gouvernements espagnols successifs et le manque d’implication de l’Union européenne. Les Canaries sont "un barrage sur le point de céder", a-t-il averti lors d’une session extraordinaire du parlement régional canarien, demandant "combien de victimes supplémentaires, combien de photos de corps épuisés" seraient nécessaires pour que Madrid et l’UE s’attèlent sérieusement au problème.
L’UE, dotée d’un micro-budget pour lutter contre l’immigration clandestine, a envoyé cet été aux Canaries une modeste mission pour patrouiller les côtes africaines d’où partent les émigrants, via son agence Frontex, à laquelle ne participent que quatre pays et qui s’est soldée jusqu’à présent par un échec.
Le chef du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero et sa vice-présidente, Maria Teresa Fernandez de La Vega, devaient évoquer mercredi à Madrid les thèmes migratoires et du développement en Afrique avec le commissaire européen au Développement et à l’Aide humanitaire, Louis Michel.
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