Dans une correspondance adressée à l’Obs, Amnesty Espagne constate que «les techniques utilisées par les policiers espagnols pour expulser le Sénégalais Massamba Seck sont autorisées en Espagne. Surtout dans le protocole d’activité de la police en cas de rapatriement forcé». Ce qui est contre les recommandations de plusieurs pays européens, selon le document publié par Amnesty Espagne dont nous avons copie. En clair, souligne les camarades de Guila Tamayo, «la technique des mâchoires utilisées par la police espagnole est criminelle. Si l’on sait qu’elle peut asphyxier la personne». C’est cette technique qui a été utilisée contre Massamba Seck. «Le ressortissant sénégalais était plaqué à terre. Dans une position où les voies respiratoires sont bloquées vers le bas pendant une longue période. L’utilisation de conjoints a été également appliquée contre le Sénégalais, à savoir le ruban adhésif renforcé, les sédatifs, les masques et des courroies», explique Guila Tamayo. Des techniques qui peuvent entraîner l’asphyxie dans un bref délai surtout au moment du décollage ou à l’atterrissage. Amnesty Espagne rappelle que le 9 juin 2007, l’acte commis sur le Sénégalais Massamba Seck avait coûté la vie à Osamuyia Akpitaye, de nationalité nigériane, durant son expulsion forcée par la police espagnole vers son pays d’origine. «Là, il n’y avait pas de vidéo, mais des témoins oculaires racontent qu’il s’agit de la même scène. Et, c’est peu après le décollage qu’il a rendu l’âme en plein vol», rappelle l’organisation de défense des droits de l’Homme. Un crime resté impuni jusqu’à présent. Car, les deux policiers criminels espagnols vaquent tranquillement à leurs occupations. Ce qui serait certainement le cas, si Massamba Seck avait rendu l’âme. Toutefois, Amnesty internationale reconnaît que «les Etats ont le droit de contrôler leur territoire et aussi d’expulser ceux qui sont en situation irrégulière. Mais, tout cela doit se faire avec le respect des droits de l’Homme». Amnesty International a sollicité à plusieurs occasions aux pays de l'Union européenne, dont l'Espagne, d’arrêter de fouler aux pieds les droits de l’Homme. Et Amnesty Espagne de conclure : «A quand la fin de l’abolition de la loi des mâchoires ?»
Societe
LA POLICE ESPAGNOLE RENOUE AVEC LA LOI DES MACHOIRES Massamba Seck échappe à la mort par asphyxie
Si Manuel Ollé Sesé, tête de file de l’une des plus importantes organisations de défense des droits de l’Homme, tarde à réagir sur l’expulsion barbare dont a été victime Massamba Seck au pays de Dante, Amnesty Espagne, pilotée par Guila Tamayo, a fait une sortie musclée contre la police … espagnole.
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