La profession de mannequin est confrontée à des préjugés tenaces, de la part des sénégalais. Pour ces derniers, cette profession est juste une façon de choisir la facilité en s’exhibant devant des hommes. Un argument que rejette les mannequins, pour qui leur métier est noble et ressemble à tout les autres, même s’ils reconnaissent par ailleurs, qu’il existe beaucoup de tentations. Pour s’en sortir, il faut avoir une certaine dose de personnalité pour dire non quand il le faut, et montrer ainsi aux autres, qu’on peut faire ce métier sans tomber dans les tentations et la facilité.
Mannequin. Un métier qui présente bien des préjugés auprès de l’opinion publique sénégalaise, surtout chez les hommes. La plupart de ceux-ci, voient ce métier comme une façon de se pervertir. Ce point de vue de beaucoup d’hommes est surtout motivé par l’image que ceux et celles qui exercent ce métier donnent de leur profession. Pour Mactar, lorsque ces femmes disent qu’elles ne veulent pas que leurs enfants exercent ce métier, cela veut tout simplement dire qu’il y’a des choses qui ne sont pas claires. Le milieu du mannequinât est un long labyrinthe. Pour Anita, ancienne mannequin «c’est une mare aux crocodiles. Les plus faibles sont mangés par les plus forts. Il n’y a pas d’état d’âme et, souvent il y’a beaucoup d’hypocrites. Les gens ne vous disent jamais ce qu’elles pensent réellement». La loi de la jungle semble être la devise de ce métier. Aboubakrin lui estime que celles ou ceux qui exercent ce métier, auront des comptes à rendre au créateur. «Vous vous imaginez toutes ces filles presque à moitié nues, qui défilent devant des hommes qui ne sont pas leurs maris. C’est simplement de l’exhibitionnisme. Rien que pour ça, moi je n’accepterai jamais que ma fille fasse ce genre de métier». Ce point de vue est partagé par Oumar pour qui, «ce métier s’il en est un, est exercé par des femmes qui sont de mœurs très légères. Une fille qui pour de l’argent, accepte de se dévêtir comme ça devant des hommes, vous vous imaginez ce qu’elle peut faire dans une chambre à l’abri des regards indiscrets.
Pour les hommes, c’est encore pire car, moi je l’ai considère comme des travestis». Un argument balayé par un revers de main par Absa. «J’exerce ce métier depuis trois ans, mais je ne suis jamais sortie avec un homme de ce milieu. Pour dire la vérité nous ne sommes pas des filles faciles comme certains le pensent certains. Il est vrai que les tentations sont là, mais quand on a une bonne éducation, on peut se mettre à l’abri. Et en plus, sans un certain charisme il est impossible de faire ce milieu car, c’est une profession où tout se sait et les ragots et potins circulent très vite. Cette dernière parle de son métier avec beaucoup de passion car, elle est convaincue de faire ce qu’elle a toujours rêvé d’être. « Ce n’était pas été facile de convaincre mon père, mais avec le soutien de ma mère, j’ai fini par avoir sa bénédiction. Et, c’est pour cela que je fais très attention. A chaque fois que je défile, je garde toujours en tête les conseils de mon père. Pour les hommes qui ont choisi ce métier, Aboubakrin pense que ce n’est pas un travail pour un homme ni pour une fille d’ailleurs. « Un vrai homme ne peut pas se permettre de défiler et de s’exhiber comme une femme. C’est immoral et contraire à notre éducation religieuse et à nos valeurs morales reçues. Mais quoi qu’il en soit, métier de femmes ou pas, le constat est que de plus en plus, la profession de mannequin attire les jeunes. Un milieu dans lequel les tentations, les piéges et la facilité sont nombreux. Toutefois, la profession de mannequin reste toujours handicapée par des arrières- pensées, et des idées toutes faites, mais aussi d’un manque de législation au point que pour certains, être mannequin c’est juste être belle et savoir marcher pour s’en sortir. Autant de problème et de préjugés, qu’il faudrait départir de cette profession, pour pouvoir espérer la faire accepter par la majorité des sénégalais très réticente par rapport au métier de mannequinât.
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