La société devrait être associée à une évaluation critique de l’UCAD, plaide un acteur

Dakar, 16 mars (APS) - Les problèmes de l’université doivent être sortis de leur ‘’espace naturel’’ afin de faire l’objet d’une réévaluation critique devant permettre d’impulser le développement, par le biais de l’éducation et de la formation professionnelle et technique, plaide Mamadou Sy Albert, auteur d’un livre consacré aux cinquante ans de l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar.

‘’50 ans après sa naissance, l’UCAD est confrontée à des problèmes de divers ordres dont l’un des plus aigus est celui de son incapacité à penser sa crise, à trouver des consensus fondamentaux avec toutes ses composantes pour les soumettre à l’Etat et à ses partenaires’’, analyse le journaliste et consultant.

‘’Les années académiques se suivent et se ressemblent. Le moral est au plus bas. Tous attendent que l’Etat réponde à leurs sollicitations’’, souligne Mamadou Sy Albert dont le livre, publié aux Presses universitaires de Dakar, s’intitule : ‘’UCAD cinquante ans après…Les mutations profondes de la communauté universitaire’’.

Selon le journaliste, aux Presses universitaires de Dakar depuis 2004, en tant que chargé de la communication, ‘’l’université a tout à perdre, si elle devait continuer à s’enfermer sur elle-même et à se couper de la société dans laquelle elle évolue et pour laquelle elle est conçue’’.

‘’Le citoyen observateur de ce qui se passe sous nos yeux est convaincu de la nécessité de porter désormais les problèmes de l’université hors de son espace naturel, en convoquant les citoyens et les partenaires de l’enseignement supérieur et la communauté universitaire autour d’une évaluation critique de l’évolution en cours’’, écrit l’auteur

L’évaluation en question, ajoute-t-il, doit aussi concerner ’’la nécessité historique de bâtir notre développement sur le socle de l’éducation et de l’enseignement de haut niveau, de la formation professionnelle et technique".

‘’La société a, de ce point de vue, un rôle fondamental à remplir dans ce débat sur l’éducation de notre société pour l’émergence d’une conscience citoyenne historique mieux informée et, par conséquent, plus responsable et actrice de l’histoire de l’université.

Pour Mamadou Sy Albert, la société sénégalaise ‘’a été lourdement trompée par les différentes générations d’intellectuels et d’universitaires qui l’ont à tort convaincue que l’enseignement supérieur est, avant tout, une affaire des universitaires, des intellectuels et des chercheurs’’.

‘’Dans cet environnement, peu favorable à la formation comme à la recherche, il y a lieu de s’interroger sur les capacités de notre élite universitaire à trouver les solutions appropriées à la crise multidimensionnelle de l’enseignement supérieur’’, écrit encore Sy Albert.

‘’L’université, soutient-il, doit s’ouvrir à sa société, qui peut et doit l’appuyer pour aller dans le sens d’une véritable réconciliation de l’institution avec son peuple, d’une meilleure adéquation entre le savoir scientifique et technique et les réalités du pays et de l’Afrique’’.

‘’C’est seulement par une réévaluation critique de l’enseignement supérieur depuis l’accession à la souveraineté internationale, de la formation des élites, du mouvement étudiant, du statut de l’enseignement et de l’administration que le Sénégal pourra espérer faire de l’éducation le levier fondamental de son développement durable’’, suggère l’auteur.