Les étudiants de l’Université Cheikh Anta Diop ont décidé de durcir leur mouvement. En prolongeant de 72 heures, leur mot d’ordre de grève. A l’issue d’une assemblée générale tenue hier, lundi 27 février, dans le campus en présence d’une foule nombreuse, les étudiants du campus de Dakar ont décidé de passer à une autre étape de leur lutte. Dans cette ambiance faite de surenchère, seule la faculté de médecine a repris les cours dans une université désertée par les forces de l’ordre. Au même moment, la direction du Coud annonce sa décision d’indemniser tous les étudiants qui ont enregistré des pertes matérielles lors des échauffourées.
Les étudiants de l’Ucad, exceptés ceux de la Faculté de Médecine, ont décidé hier de durcir leur mouvement. À l’issue de leur Assemblée générale tenue hier, lundi dans le campus social, ils ont décrété à nouveau 72 heures de grève non renouvelables. L’ensemble des Facultés était massivement représenté à cette Assemblée générale, exceptée celle de Médecine dont les étudiants se sont démarqués du mouvement, en reprenant tranquillement les cours hier matin. Il semble que les étudiants de quelques écoles et instituts relevant de l’enseignement supérieur n’ont pas suivi leurs camarades de la faculté de médecine alors qu’ils leur avaient déjà annoncé leur soutien pour la fin de la grève.
Cependant, la décision de la grande majorité des étudiants de poursuivre la grève, montre qu’ils ne sont pas encore dans les dispositions à déposer les armes. Certains d’entre eux soupçonnent aujourd’hui les autorités à avoir engagé une campagne de manipulation de quelques-uns de leurs camarades dans l’objectif de diviser le mouvement. Ils vont plus loin, puisqu’ils accusent les mêmes autorités d’avoir remis de l’argent à des étudiants pour briser le mot d’ordre de grève.
Pour eux, cette tentative de manipulation n’est qu’une peine perdue. Car ils se disent déterminés à poursuivre leur lutte jusqu’à une satisfaction totale de leurs revendications. Toutefois, ils n’entendent pas regagner les amphis ou aller à la table de négociations sans avoir pris connaissance de l’état de santé de leurs camarades blessés et qui souffrent sur leur lit d’hôpital. Autres revendications sur la table de l’Etat, le dédommagement de l’ensemble des étudiants victimes des échauffourées et leur totale prise en charge.
Pour leur part, les étudiants de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, ont tenu hier, une rencontre avec la presse. Ils demandent à être reçus par le chef de l’Etat pour discuter avec lui de leur plate-forme revendicative qui s’articule autour de huit points. Ils exigent de l’Etat l’évacuation de leur camarade Mademba Sané, blessé lors des échauffourées avec les forces de l’ordre dont la jambe gauche a été amputée depuis vendredi à l’hôpital Principal de Dakar. Les étudiants de Saint-Louis avaient déjà décrété vendredi dernier, un mot d’ordre de 96 heures pour mieux se faire entendre des autorités. Ils se sont donné rendez-vous mercredi prochain pour évaluer la situation sur le terrain.
En somme depuis une quinzaine de jours, le système éducatif est perturbé. Et depuis lors, aucune négociation sérieuse n’a encore été engagée pour décanter la situation. Ce qui risque de peser lourd sur le cours des enseignements et par conséquent, sur les résultats des examens qui sont en baisse d’année en année, dans un pays qui consacre pourtant 40 % de son budget à l’éducation.
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