Le directeur de la Nouvelle prévention routière: ''les préjugés sur le port de la ceinture viennent d'un manque d'information''

Dakar, 10 mars (APS) - Le directeur exécutif de la Nouvelle prévention routière du Sénégal (NPRS), Mactar Faye, a fustigé les préjugés souvent entretenus autour du port de la ceinture de sécurité, attitude qu'il impute à un manque d'informations sur cette mesure.

''Il y a des à priori au niveau de la ceinture de sécurité'' qui ''est très importante'' mais beaucoup de Sénégalais ne mesurent pas cela, a dit M. Faye, dans un entretien exclusif avec l'APS, vendredi.

''Beaucoup n'apprécient pas pour l'instant la ceinture de sécurité'', a-t-il déploré avant d'indiquer que ''sur 100 (chauffeurs), il n'y a que peut-être 20 ou 30 qui vont porter la ceinture de sécurité''.

Il a imputé essentiellement une telle attitude à un manque d'information.

Certains prennent prétexte du fait qu'ils ne vont ''pas loin'' pour ne pas mettre leur ceinture, a noté M. Faye, ajoutant que dans pareil cas si le chauffeur se déplace même sur une courte distance, il peut, en cas de ''choc ou de tonneau'', être projeté à travers le pare-brise, être heurté par le véhicule ou avoir sa poitrine au contact avec le volant, ce qui peut ''entraîner une hémorragie interne''.

''Ce n'est pas seulement ceux qui sont devant qui devraient mettre la ceinture, mais aussi ceux qui sont derrière'', a-t-il averti, car, en cas de choc, ''l'enfant qui est derrière est projeté devant'' et peut tuer ceux qui sont devant, puisqu'il agit comme ''un projectile'' et ''peut peser des tonnes''.

Dans le passé, ceux portaient la ceinture de sécurité étaient assimilés à des ''toubabs'' (blancs), a relévé le directeur exécutif de la Nouvelle prévention routière. Il a révélé que des ''clashs tests'' suivis dans un institut d'accidentologie en France montrent que ''si vous ne mettez pas votre ceinture et que vous roulez à 50 kilomètres heure, c'est comme vous étiez tombé du 4-ème étage (...), à 110 kilomètres à l'heure, c'est comme si vous étiez tombé du 16-ème étage''.

Selon lui, l'airbag que beaucoup convoquent pour ne pas attacher leur ceinture n'est qu'''un dispositif complémentaire'' qui protège contre les débris de pare-brise, mais il ''ne suffit pas''.

La NPRS prévoit, à ce propos, une conférence, lors de la semaine nationale de la prévention routière du 3 au 7 mai, pour permettre aux journalistes de ''mieux interpréter les accidents'', a annoncé M. Faye.

ADI/CTN