Avant-hier, un nombre important de chrétiens catholiques pratiquants et non pratiquants se sont rué vers les églises des différentes diocèses du Sénégal pour sacrifier au rituel du mercredi des cendres. En pratiquant ce rite riche de symbole, ces croyants cherchent à manifester leur désir de réfléchir à la destinée humaine, afin de faire un retour à Dieu. Et ce retour, de l’avis du père Michel Kama, vicaire à la Cathédrale de Dakar se fera à travers le carême.
Le carême étant, pour l’abbé Michel Kama, un voyage spirituel et sa destination est la «fête des fêtes chrétiennes» : Pâques. Et pour mieux indiquer au fidèle, le sens de ce qu’il vit à travers ce temps de jeûne, le prélat explique que le carême chrétien est «un temps de pénitence, de prière, d’œuvre de piété, de charité et de renoncement à soi-même». Pour lui, «tout fidèle et chacun à sa manière est tenu par la loi divine à faire pénitence durant le temps de carême. Et pour cette pénitence, l’Eglise a fixé des jours où les Chrétiens vont se consacrer plus spécialement à des obligations chrétiennes». D’ailleurs, dans le mandement de carême 2006, les évêques du Sénégal, de la Mauritanie et de la Guinée-Bissau affirment que le carême est «un temps de conversion et de prière fervente soutenue, temps du désir approfondi de Dieu et de solidarité plus généreuse avec les autres».
Interpellé sur les prescriptions de l’Eglise eu égard au temps de carême, l’Abbé Michel Kama fait référence aux recommandations des lois du jeûne et de l’abstinence, conformément au code du droit canonique (Canon 1246 à 1253), pour souligner que le jeûne chrétien reste obligatoire le Mercredi des cendres et le Vendredi Saint. Aussi, les chrétiens doivent-ils faire chaque vendredi, abstinence de viande ou d’autres aliments, d’après les prescriptions des évêques dans le mandement de carême 2006.
Par ailleurs, se prononçant sur le déroulement du carême, de même que ceux qui sont les plus concernés, le Père vicaire de la cathédrale de Dakar informe que sont tenus de jeûner, tous les Chrétiens âgés de 18 à 59 ans accomplis. Ils ne doivent, renseigne-t-il, conformément aux prescriptions des Pères de l’Eglise Catholiques, faire qu’un repas dans la journée, le matin, à midi ou le soir, au choix. Toutefois, il est permis de prendre une légère nourriture à la place des repas supprimés. Mais surtout ceux qui veulent faire un effort de jeûne sur les quarante jours du carême ne sont pas à blâmer. D’où cette affirmation de l’abbé Kama : «Dans l’Eglise, on ne nous demande pas de faire du kheud (repas du matin). Se réveiller à 5 h du matin et puis ne plus manger jusqu’au soir. Pour le jeûne chrétien, on peut bien manger si on le désire, ne serait-ce qu’un repas pendant la journée. Chez les chrétiens, le carême est vraiment allégé et ce n’est pas la peine d’imiter nos frères musulmans. Mais si quelqu’un a la capacité de faire même 24 h sans manger au nom du Seigneur, rien ne nous empêche de le faire.» Seulement tient-il à ce que les Chrétiens respectent durant ce temps de jeûne, la règle des trois P : Prière, Privation ou Pénitence et le Partage.
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