Le Premier ministre Cheikh Hadjibou Soumaré a rencontré, hier, les partenaires sociaux dans le cadre de l’élaboration d’un pacte de stabilité et de croissance. Lors de cette rencontre, il a été aussi question des réponses du gouvernement face à la hausse des prix de certains produits comme le riz.
La rencontre avait pour cadre le 9ème étage du Building administratif. Elle réunissait le gouvernement, sous la direction du Premier ministre Cheikh Hadjibou Soumaré, accompagné des ministres chargés du Travail, de la Fonction publique et des Organisations sociales, du Commerce, de l’Energie et du Budget. En face, il y avait les partenaires sociaux composés du patronat et des organisations syndicales.
La rencontre avait pour objectif de discuter du pacte de stabilité et de croissance que le Premier ministre avait proposé lors de la Déclaration de politique générale. Le travail d’élaboration de ce pacte était confié au Conseil national pour le dialogue social. Lors de cette rencontre, il a aussi été surtout question des solutions proposées par le gouvernement face à la hausse des prix constatée ces derniers temps.
Une hausse consécutive, selon le Premier ministre Cheikh Hadjibou Soumaré, à un dérèglement de l’économie mondiale et dont notre pays ne peut pas sortir indemne. La question du riz a été ainsi abordée. « Le dérèglement du système mondial a engendré des difficultés sur certains produits de consommation comme le riz. Les Sénégalais ont une consommation extravertie ; c’est-à-dire qu’ils consomment ce qu’ils ne produisent pas. C’est le cas du riz. C’est pourquoi le gouvernement a décidé de mettre en place un programme d’autosuffisance en riz dans la vallée du fleuve Sénégal. L’Etat a compris qu’il ne faut pas apporter une réponse conjoncturelle à un problème structurel. Nous avons, dans ce sens, fait des investissements en matériels, et nous lançons aussi un appel au secteur privé, aux producteurs pour soutenir ce programme », explique le Premier ministre.
146 milliards de subventions et suppressions de taxes
S’agissant d’une éventuelle augmentation du prix du riz, le Premier ministre a rendu compte d’une rencontre qu’il a tenue avec les importateurs de riz. Lors de cette rencontre, il a été surtout question d’une maîtrise des prix actuels du riz ou, en cas de hausse, qu’elle ne soit pas considérable. « Nous avons aussi discuté avec les importateurs de riz sur les stocks disponibles. Ils m’ont fait état d’un stock évalué à 200.000 tonnes, et qui équivaut à une consommation de trois mois. Après cette période, nous allons discuter avec les importateurs pour voir les mesures à prendre, et ce que l’Etat pourra supporter pour une stabilité des prix du riz, ou, dans le cas contraire, que l’augmentation ne soit pas considérable », explique Cheikh Hadjibou Soumaré.
Sur un autre registre, Cheikh Hadjibou Soumaré a annoncé une baisse de la fiscalité sur les salaires. Une baisse estimée à 5 milliards de FCfa. Cette baisse intervient à un moment, selon le Premier ministre, où les syndicats avaient déposé sur la table du patronat une augmentation des salaires. La conditionnalité posée par le patronat pour cette augmentation des salaires, selon toujours le Pm, était une baisse de la fiscalité. « Chose faite aujourd’hui ». Le Premier ministre n’a pas manqué de revenir sur les efforts consentis par l’Etat avec des mesures prises dans le cadre de la protection du pouvoir d’achat des ménages. C’est ainsi qu’une somme de 146 milliards Cfa a été débloquée par l’Etat à travers des suppressions de droits et taxes, des subventions et d’autres mesures complémentaires comme la baisse de la fiscalité sur les salaires, la mise en place de magasins de référence et de centrales d’achat. Le secrétaire général de la Cnts, Mody Guiro, qui parlait au nom des syndicats, affirme prendre acte des décisions du gouvernement. Pour la baisse de la fiscalité, il estime que le chiffre avancé par le gouvernement est en deçà de leurs attentes. « Car les dernières simulations dépassent ce chiffre », a expliqué M. Guiro. Il a aussi appelé le gouvernement à des sacrifices afin de permettre aux travailleurs de faire face à la crise, « gage d’une stabilité sociale ». Pour sa part, Baïdy Agne du patronat réserve sa réponse pour mieux réfléchir sur les modalités d’une éventuelle hausse.
Les enseignants appelés au dépassement
Lors de sa rencontre avec les partenaires sociaux, le Premier ministre Cheikh Hadjibou Soumaré a profité de l’occasion pour lancer un appel aux enseignants. Un appel au dépassement et à la compréhension des difficultés que traverse le pays avec la crise mondiale. « Je lance un appel solennel aux enseignants pour rejoindre les classes et à faire preuve de dépassement.
Ce sont des fils du pays et c’est l’avenir des jeunes qui doivent gérer ce pays qui est en jeu. Ils doivent comprendre les difficultés que traverse le pays suite au dérèglement de l’économie mondiale. Le président de la République leur a octroyé l’année passée 7 milliards Cfa pour sauver l’année scolaire. Il se pose aujourd’hui la pérennisation de cette subvention avec les problèmes. Si on fait une petite comparaison entre les 7 milliards pour les 40.000 enseignants que compte le pays et les 10 milliards alloués au monde rural, on voit nettement la différence », souligne le Premier ministre.
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