Comme de coutume, l’aéroport international Léopold Sédar Senghor de Dakar grouille de monde, ce vendredi 16 avril. Une agitation convenue qui masque certaines perturbations nées des conséquences, sur le transport aérien mondial, de l’éruption volcanique intervenue il y a de cela deux jours en Islande.
Depuis jeudi, le trafic aérien nord-européen se retrouve perturbé et les itinéraires des vols complètement chamboulés, du fait des nuages de cendre qui se sont emparés du ciel après cette éruption. Ce qui n’a pas manqué d’impacter négativement sur la marche des aéroports à travers le monde.
A Dakar, les voyageurs en fin de mission qui devaient rejoindre Paris par exemple, en empruntant Air France, se sont vus proposer le trajet Dakar-Marseille. Pour ensuite rallier Paris à leur propre frais. Conséquence, la déception est visible sur le visage de plus d’un voyageur.
Ainsi d’Emmanuel, un homme d’une quarantaine d’années, présent dans la capitale sénégalaise pour les besoins d’une mission. Son vol sur Paris, précédemment prévu à 22h, a été reporté. Et il ne l’apprend qu’à l’aéroport.
« C’est inadmissible. Je devrais être informé dès l’achat du billet », lance cet ingénieur, en poussant son chariot. Mais au-delà de sa personne, Emmanuel semble davantage préoccupé par l’angoisse que pourrait vivre sa famille.
« Et ma famille qui m’attend là-bas, qu’est ce que je vais leur dire », se demande-t-il, visiblement très ennuyé par le fait qu’il n’est même pas pris en compte par Air France.
A quelques mètres d’Emanuel, Mme Badjeck, qui avait prévu de voyager demain samedi 17 avril à destination de Kuala Lumpur, en Malaisie, a dû annuler son déplacement. Par mesure de prudence. Au lieu de passer par Paris et Amsterdam, zones interdites ces deux derniers jours, elle a choisi d’emprunter le vol de la Royal Air Maroc, qui partira également de Dakar pour Kuala Lumpur, mais via Casablanca, puis Dubai. Un trajet lui revient plus cher, mais elle peut se frotter les mains de savoir que son billet lui sera remboursé par Air France.
Adossée à la rampe de la terrasse de l’aéroport, les bras croisés, Mme Badjeck est venue à Dakar dans le cade d’un séminaire sur la pêche et le développement durable. Son « employeur était énervé par cette perturbation » qui l’oblige à encore perdre un peu plus du temps à Dakar, dit-elle. Dans tous les cas, elle assure qu’elle a tiré une leçon de la situation. « La leçon, dans tous ça, c’est que je vais éviter de passer par l’Europe ».
Par contre, elle se dit préoccupée par le fait que le vol à destination d’Allemagne que son amie devait prendre pourrait être reporté en raison de la situation en Europe du nord.
Mamadou Lamine Dabo, venu accompagner sa femme qui doit retourner à Paris, ne sait plus à quel saint se vouer. «Ils (Air France) auraient pu nous informer de cette situation. J’ai appelé l’agence Air France ce matin et ils m’ont confirmé qu’il y aura un vol pour Paris. A notre arrivée ils nous disent que le vol d’Air France qui devait quitter Dakar pour Paris atterrit finalement à Marseille et il n’assure pas la liaison Marseille-Paris. Pire encore, ils nous ont dit qu’il n’y aura pas de vol Dakar-Paris jusqu’au 21 (avril) et même là, ce n’est pas sûr », se désole M. Dabo.
Il se dit encore plus remonté par le fait que, selon lui, les agents d’Air France à Dakar se refusent à toute communication sur ce problème. Ils n’ont « aucune solution à proposer et se permettent même un langage très dure », selon Mamadou Lamine Dabo. « Ma femme qui était en congé devait reprendre son travail dans une clinique à Paris ce lundi 19. Si elle n’arrive pas à retourner avant cette date elle peut avoir des problème avec son employeur», note-t-il.
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