« Nous n’en pouvons plus. Nous avons informé toutes les autorités administratives et universitaires. Nous avons même pris à témoin nos parents. Mais nos doléances n’ont jamais été prises en compte. Nous avons pris la décision de mettre à feu et à sang la ville de Ziguinchor pour nous faire entendre. Ceci n’est qu’un simple avertissement. Et si dans les prochains jours nos doléances ne sont pas satisfaites, nous passerons à la vitesse supérieure». Ainsi se sont exprimés les étudiants du centre universitaire de Ziguinchor qui ont envahi très tôt les rues. Tout a débuté à 9h 36mn, quand les étudiants ont fini d’occuper les principales artères de la ville, avant de boucler les routes principales. Ils mettront le feu un partout avant de barrer les routes principales du marché Saint-Maures-Des-Fossés par de grosses barres de fer. Dans les quartiers de Santhiaba, Boucotte, en passant par les stations d’essence Elf et le rond-point de la gare routière, la cité était dans le noir. Obligeant les commerçants à baisser rideaux et les automobilistes de s’arrêter.
La bavure policière ou le film d’une tragédie.
Aussitôt informés, les policiers embarquent à bord de leurs fourgonnettes. Ils commencent d’abord par occuper le rond-point Jean Paul 2, avant d’effectuer une descente rapide et musclée sur la grande avenue qui mène au marché Boucotte. C’est là que les étudiants ont barré la route avec de grosses barres de fer. Quelques minutes après, ils prennent la destination du quartier Santhiaba, où les étudiants ont placé des pneus brûlés à tous les coins. Au rond-point de la gare routière, le pire va se produire. Au même moment où les étudiants ont repris leur courses folle, les policiers ouvrent le feu dans la mêlée après qu’ils ont balancé des grenades lacrymogènes. Un jeune garçon de 14 ans, sera grièvement atteint sur la tempe gauche. Plongé dans une marre de sang, le jeune André Mendy sera très vite embarqué à bord d’un taxi par un de ses frères pour être acheminé à l’hôpital régional de Ziguinchor. Il sera admis d’abord au bloc opératoire, avant d’être soigné par les médecins de garde du jour. A en croire certains de ses proches, «nous attendons avec impatience le certificat médical et sa famille pourrait porter plainte contre le policier, qui semble-t-il, aurait reçu des ordres de son supérieur pour ouvrir le feu». Mais en attendant que la lumière soit faite sur cette affaire, les étudiants de l’université régionale de Ziguinchor continuent de poser leurs doléances et de les défendre avec fermeté. «Le pire est à venir. Car nous avons compris maintenant que l’Etat ne veut point nous aider», ont-ils conclu.
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