Parfois malheur est bon, on a l’habitude de le dire. Une fois encore un malheureux « incident » de la couverture médiatique de la fête du 04 avril 2009 a reposé sur la table plusieurs questions sur la situation de la presse sénégalaise. Les relations entre secteur public et privé de la presse, la concurrence saine entre les médias, les relations entre presse et pouvoir, la solidarité journalistique entres autres…
Les télévisions privées devaient prendre le signal de la télévision nationale pour une diffusion en direct du défilé. Les raisons sont techniques, selon le Directeur de la télévision publique. Il fallait éviter les brouillages et le nombre important de caméramans sur les allées du Boulevard Général De Gaulle. Les explications du Directeur ont brouillé notre première et claire compréhension, en fait en même temps qu’on cherchait à limiter le nombre de caméramans sur la place on permettait aux télévisions privées de prendre le signal et d’utiliser d’autres caméras pour enregistrer ce qu’elles veulent. Donc les explications techniques ne passent pas. L’autre explication non dite est fondée sur des rumeurs et des supputations : la sécurité des autorités étatiques, du chef de l’Etat notamment. On craignait le débordement d’éventuelles manifestations comme c’était le cas lors de la campagne pour les élections locales. Les télévisions privées Walftv notamment allaient bien sûr montrer à la face du Sénégal et du monde de tels faits. L’argument sécuritaire peut-être compréhensible mais est-ce que cela mérite qu’on empêche aux journalistes (reporters, techniciens, photographes) de faire correctement leur travail ? Est-ce que y’avait pas d’autres canaux pour échanger avec les journalistes sur cet argument ? Est-ce que cet échange vaut même la peine dans un pays démocratique ? Le chef de l’Etat doit gouverner, les forces de l’ordre doivent s’occuper de sa sécurité et les journalistes doivent informer, chacun dans le respect du droit de l’autre. Peut-être tout cela s’explique par un manque de sérénité et de confiance entre les différents acteurs. Si les autorités continuent de voir les journalistes comme ceux qui voient le mal partout, ces derniers restant en permanence sur la défensive, des forces de l’ordre qui entrent parfois dans la danse avec des altercations contre les journalistes, on aura du mal à arrondir les angles et travailler dans la sérénité. Mais bon tout cela n’est peut-être que de l’idéal ? Les soubresauts d’une démocratie et d’une presse en perpétuelles évolutions et révolutions ?
Seulement ramenant le débat sur la presse proprement dite, il est temps pour la corporation de se retrouver pour réfléchir sur tous les problèmes du métier. Les discussions sectorielles ou d’étapes ne sont pas mauvaises (femmes et médias, relations forces de l’ordre et journalistes, régulation, convention collective…) mais mieux vaut se retrouver sur des questions fondamentales (subventions, partage de la publicité, concurrence, taxes, relations médias public et privé…). On demande aux uns et aux autres comme l’a indiqué la Secrétaire Générale du Synpics de s’identifier un peu plus à la corporation et non tout le temps à leur organe autrement dit voir les intérêts de la presse dans son ensemble. Ce n’est pas une affaire d’amis et de copains mais de professionnels, d’hommes et de femmes responsables. La concurrence est une réalité mais elle doit rester saine !
Dans des pays développés avec des centaines de supports médiatiques comme la France et les Etats-Unis, on réfléchit chaque jour sur le secteur des médias avec les fermetures des entreprises de presse et les pertes d’emploi. On ne peut pas échapper à cette réalité. Seuls ceux qui refusent le progrès pensent qu’on n’a pas à apprendre aux autres. On avance, on évolue, regardons du côté de ceux qui évoluent. On n’a le droit de vivre de notre métier ! Tout débat crypto personnel qui va à l’encontre de ce droit sonnerait faux.
Excusez un jeune journaliste amoureux de son métier !
NDIAGA DIOUF, Journaliste.
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