La police a-t-elle canardé un vulgaire malfrat ? Ou, s'est-il agi d'une opération ayant mal tourné ? Ces questions, nombreux sont les habitants de Grand-Yoff qui se la posent depuis que le jeune Malick Bèye est tombé sous les balles d'un policier. Dans la multitude des versions servies et desquelles, il est difficile de se faire une religion, un policier ayant participé à l'opération, donc témoin oculaire, a accepté de nous livrer la sienne. Sous le couvert de l'anonymat. ‘ Il n'y a pas eu de bavure. Il n'y a pas eu d'abus de pouvoir, ni de meurtre prémédité. Mon collègue a tiré sur le monsieur nommé, dit-on, Malick Bèye pour se défendre’, souligne-t-il, d'emblée. Et notre interlocuteur d'ajouter que ‘muni d'une arme blanche (coupe-coupe), ce monsieur (Malick Bèye), par deux fois a tenté de porter des coups qui pouvaient être fatals à mon collègue. Ne pouvant plus continuer à esquiver ces coups qui se succédaient, le collègue a sorti son arme et a tiré sur lui’. Il en conclut donc qu'il s'est, juste, agi, d'une ‘légitime défense’.
Pour lui, ‘que Malick Bèye soit un commerçant ou pas importe peu. Parce que, ce n'est pas son statut professionnel qui nous préoccupe. Si un commerçant, un menuisier, un journaliste ou n'importe quelle autre catégorie de travailleur se mue en agresseur la nuit tombée, il est traité au même titre que n'importe quel malfrat’.
Notre source a profité de l'occasion pour manifester sa surprise quant au traitement de cette affaire par la presse. ‘Avant d'écrire ou de dire quoi que ce soit sur une chose qu'on ne maîtrise pas, les journalistes, devraient d'abord, descendre sur le terrain pour mener des enquêtes. Mais, aller rencontrer les riverains, les membres de la famille de la victime pour écrire au journal ou parler à la radio, ça ne fait pas sérieux’, peste notre interlocuteur.
Revenant sur les faits qui ont précédé l'altercation ayant abouti à la mort de Malick Bèye, notre interlocuteur explique que ‘vers 3 heures voire 4 heures du matin de la nuit du vendredi au samedi, un jeune homme, d'à peine 30 ans, est passé dans nos locaux (Ndlr : poste de police de Grand-Yoff) pour se plaindre d'une agression dont il venait d'être victime. Après l'avoir écouté, un de mes collègues qu'il a trouvés au poste lui a demandé s'il pouvait identifier la bande qui venait de l'agresser. Question à laquelle, il a répondu par l'affirmative. C'est sur ces entrefaites que les policiers ont embarqué pour aller sur le lieu de l'agression. Arrivés, à la hauteur du bar ‘Virage’, notre indicateur nous a montré une voiture de marque Peugeot 305 de couleur blanche qu'avaient utilisée les malfrats. Se sentant ainsi coincés, les cinq passagers à bord ont tenté de démarrer en trombe’. Et c'est de là que commencera une course-poursuite qui s'est soldée par la capture de trois parmi les agresseurs. ‘Mais lui, (Malick Bèye), s'est opposé, poursuit notre source. Il a sorti une arme blanche pour s'en prendre à mon collègue. Qui de son côté a brandi son arme pour se défendre. C'est cela la réalité des faits’.
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