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Moustapha Niasse répond à Samuel Sarr: ‘Si c'est le pétrole sénégalais qui devait m'enrichir, je serai allé manger des cailloux à Keur Madiabel’

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Moustapha Niasse répond à Samuel Sarr: ‘Si c'est le pétrole sénégalais qui devait m'enrichir, je serai allé manger des cailloux à Keur Madiabel’
Même s'il refuse que sa sortie soit perçue comme une réponse au ministre de l'Energie, Samuel Sarr, qui l'accuse d'avoir bâti sa fortune à partir du quota de pétrole brut que le Nigeria mettait à la disposition du Sénégal, Niasse n'a pas pour autant manqué de jeter quelques piques dans le jardin de son accusateur. A Samuel Sarr, le progressiste qui faisait hier face à la presse, rappelle entre autres, ses excuses après sa première accusation. 

Accusation d'enrichissement illicite

‘L'on a parlé tantôt d'un enrichissement que quelqu'un ferait au Sénégal sur le pétrole sénégalais. Premièrement, il n'y a pas de pétrole sénégalais pour le moment. Les gisements que nous avons, se trouvent à Kafountine (Casamance) à peu près 2 500 m de profondeur, au large du Cap Rocso et c'est du pétrole lourd. C'est à Diamniadio qu'au mois de juin 1966, le Sénégal a fait extraire 5 000 tonnes de pétrole normal qui ont été raffinées à la Sar. Sinon, le Sénégal importe son pétrole. Moi, Moustapha Niasse, jamais je n'ai vendu au Sénégal du pétrole et je n'ai pas pris du pétrole appartenant au Sénégal. Mais aussi, jamais, je n'ai acheté au Sénégal du pétrole pour le vendre ailleurs.

‘Il est vrai que je suis dans le secteur pétrolier, mais les sociétés dans lesquelles je suis actionnaire, sont des sociétés étrangères. Et ces sociétés-là ne sont pas de petites tailles. Dans ce cadre, je prends l'avion ce soir (hier, Ndlr) ou demain parce que nous avons un Conseil d'administration à Toronto, vendredi, samedi et dimanche pour nous occuper de questions de pétrole. Donc, si c'est le pétrole sénégalais qui devait m'enrichir, je serais allé manger des cailloux à Keur Madiabel. Mais, il y a une société sénégalaise qui s'appelle Itoc et qui a été créée au mois de mai 1986 et dans laquelle j'ai été actionnaire. Cette société est dirigée par un ingénieur des pétroles, M. Abdoulaye Diaw, qui est ici à Dakar. Si les gens veulent avoir des informations sur ce dossier-là, ils peuvent aller l'interroger. Si je comptais sur Itoc pour vivre, je serais déjà mort de faim. ‘Ce serait minable de parler de questions de jalousie. Mais, elles existent dans toutes les sociétés, dans toutes les communautés humaines, quelques individus qui considèrent qu’eux, peuvent être nourris à la source inépuisable des ressources de l'Etat et qui considèrent que nul ne peut ni ne doit travailler et réussir en dehors de l'administration. Mais tant pis pour eux (...) ! Ils ne m'empêcheront pas, moi, de travailler et je travaille dans la transparence. Je préside des sociétés dans le monde et ce n'est un secret pour personne. Allez sur internet et interrogez par exemple Mac industrie internationale, c'est le pétrole, la foresterie, le bois, les recherches pétrolières et minières, l'exploration et l'exploitation des puits de pétrole. C'est ça que nous faisons et de la manière la plus légale. Et si Abdoulaye Wade attend que des gens comme moi aillent lui tendre la main pour lui demander de l'argent qu'il n'avait pas hier, il attendra longtemps’. (…)

Causes et solutions aux délestages

‘Le problème de l'énergie au Sénégal ne se réglera pas aussi longtemps que ne seront pas assainis les circuits de gestion des combustibles destinés à faire fonctionner la Senelec. La Senelec consomme, en moyenne, 1 500 tonnes de combustibles par jour. Elle a besoin, tous les mois, de 30 mille tonnes de combustibles qui viennent de l'étranger, dont une partie de la Sar quand elle fonctionne. Sur ces 1 500 tonnes/jour, la Sar produit, quand elle fonctionne, 800 tonnes et les 700 autres doivent être cherchées ailleurs pour que la Senelec fonctionne 24h/24. Les délestages que nous subissons tous et, qui tuent les ménages, l'artisanat, etc., sont dus à un déficit en volume de ce fuel, combustible dont la Senelec a besoin pour marcher. L'accord qui a été signé entre le gouvernement sénégalais et la firme Gti dont les trois actionnaires principaux sont la General Electric (américaine), la Société Edison d'Italie et la Société financière internationale (Sfi) qui est le guichet privé de la Banque mondiale, l’a été après appel d'offres en 1996, au mois de décembre, confiant à Gti la gestion de la fourniture, de la production, du transport et de la distribution, avec la Senelec de l'électricité au Sénégal. Et cet accord prend fin en l'an 2015. Gti devait gérer tout cela. Alors pourquoi, tout en appliquant les dispositions de cet accord et notamment les 800 millions qui, chaque mois, sont payés à Gti, n'avoir pas laissé à cette firme la gestion du dossier de l'importation des combustibles nécessaires à la Senelec ? Cette question est pour le moment sans réponse et j'espère que le pouvoir nous apportera les réponses qu'il faut.

‘Les déficits en volume de combustible créent les délestages. La solution, c'est de créer 8 centrales électriques de 30 Megawatt chacune, dans huit des quatorze régions du Sénégal. Le total en Bot coûtera 500 millions de dollars et il n'y aura plus de délestage, mais à la condition que l'on remette à Gti l'importation du combustible et qu'il ne soit pas géré avec des partenaires que l'on ne connaît pas, dans des conditions qui sont opaques, à des prix que l'on ignore et dans des négociations qui se passent, parfois même, à l'insu des dirigeants de la Senelec. Et le problème de l'énergie étant réglé, les usines, les ménages, hôpitaux vont fonctionner normalement’.

Des pierres dans le jardin de Samuel Sarr

‘Ce garçon (Samuel Sarr, Ndlr), son père était dans mon service en 1968 en tant que journaliste, quand je dirigeais le ministère de l'Information. Il s'appelait ‘Sarr binocle’ parce qu'il avait de grosses lunettes et il était mon ami. Il y a trois ans, le même Samuel Sarr à qui je ne répondrai pas, m'a attaqué. Je lui ai servi trois sommations interpellatives et il est allé à Touba pour chercher protection et j'ai cessé de le poursuivre. Six mois après, il m'a rencontré sur un vol Air France à l'aéroport de Roissy. Il m'a trouvé en premier et m'a pris les deux mains pour me dire : ‘Papa, je m'excuse et vous demande pardon’. S'il m'accuse à nouveau et que la preuve est faite que je n'ai jamais vendu du pétrole au Sénégal, que jamais du pétrole n'a été offert au Sénégal depuis 50 ans parce qu'il est interdit par la loi internationale d'offrir du pétrole, je ne répondrai alors pas à Samuel Sarr. Et je ne compte pas le poursuivre, mais s'il recommence, je l'appelle devant les tribunaux parce que j'ai un dossier en béton. Si mon ami ‘Sarr binocle’ vivait encore, on n’aurait pas eu de problème, lui et moi’.

Revue du code électoral

‘Ce que Bennoo a dit, est très simple. En 1992, à la demande d’Abdoulaye Wade lui-même, soutenu par des partis de l'opposition face au régime du président Abdou Diouf, il avait été mis en place, avec l'accord de Diouf, une commission nationale de réforme du code électoral. Deuxième mesure : au sein de cette commission, a été créée une commission cellulaire regroupant les représentants des partis de l'opposition et du pouvoir. Cette commission cellulaire a été confiée à une personnalité indépendante qui n'avait jamais milité dans un parti politique et était un magistrat émérite : Kéba Mbaye. Et notre réponse à Bécaye Diop va être celle-là. Nous parlons de commission cellulaire et non de médiateur’. (…)

Cohésion sociale

‘Nous avons assisté, ces derniers temps, à des attaques en règle de certaines autorités à la tête de l'Etat contre les imams, puis contre les chrétiens. Concernant les chrétiens, je ne reviens pas là-dessus, le dossier étant classé sauf s'il (Wade) le rallume un jour parce qu'avec lui, on ne sait jamais. Mais pour les imams, le président Wade les a attaqués en les traitant d'ignorants parce qu'ils ont eu le courage et la lucidité de dire que sa statue (Monument de la renaissance, Ndlr) est païenne. Pourtant, elle est effectivement païenne. Elle est païenne dans son financement, sa conception, sa construction et dans l'utilisation qu’Abdoulaye Wade va en faire demain. Les mêmes imams sont allés le voir hier (avant-hier, Ndlr) au Palais et il décide de ne pas les recevoir. Et cela ouvre un contentieux sur le plan psychologique. Ils ont été humiliés alors qu'ils sont allés simplement lui dire au nom du peuple de faire en sorte que l'on réduise le coût de l'électricité et de l'eau. La cohésion sociale se fonde sur le dialogue des religions et des cultures, c'est ce qui fait la force du Sénégal et personne ne pourra l'enlever’.



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