La Police a arrêté, hier, huit ex-agents de la société de gardiennage Sagam qui ont délogé, tard dans la nuit du mardi au mercredi, leurs camarades en poste aux ambassades des Etats-Unis, de la France ainsi qu’à la Bceao-siège, la Cbao et dans des hôtels de la place, suite à un mouvement d’humeur. La Police a été obligée de requérir des éléments du Gmi pour remplacer les agents de la Sagam.
Le bras de fer qui oppose, depuis plusieurs mois, les quinze délégués de la société de gardiennage Sagam à leur directeur général, semble prendre une tournure inquiétante. En effet, huit ex-agents ont été arrêtés, hier mercredi, par la Police, parce qu’ils ont «délogé», aux environs de 3 h du matin, leurs camarades, au nombre de 15, en service dans certaines structures de la place telles que les ambassades des Etats-Unis et de la France, le siège de la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest (Bceao), de la Compagnie bancaire de l’Afrique de l’Ouest (Cbao), les hôtels Novotel et Sofitel Téranga, entre autres. Ce, pour protester contre le «licenciement abusif» dont ils se disent victimes. Et, pour parer à toute éventualité, les autorités ont dépêché, à 4 heures du matin, des éléments du Groupement mobile d’intervention (Gmi) pour remplacer les agents de la Sagam dans les structures respectives.
Après leur audition pendant plusieurs heures par les limiers du Commissariat central, les huit ex-agents interpellés ont, ensuite, été déférés au parquet, indique-t-on.
Joint au téléphone, le chargé des relations publiques de la Police, le colonel Alioune Ndiaye, qui dit n’être pas au courant de cette affaire, qualifie cet acte de «grave». Il commente : «Les ambassades (des Etats-Unis et de la France) sont des Etats dans un Etat. On ne doit pas les mettre en danger.»
Le licenciement des huit agents de la Sagam serait dû, renseigne-t-on, au fait qu’ils avaient pris part en guise de solidarité, à la marche organisée, le 10 décembre 2007, par leurs quinze collègues et ex-délégués du personnel, licenciés par la Direction. Non satisfaite de leur participation, la Direction aurait, alors, licencié quatre d’entre eux et a servi une mise à pied aux autres.
Or, explique un agent de la Sagam, ayant requis l’anonymat, la marche a été bel et bien autorisée par le préfet de Dakar. Alors, poursuit-il, la Direction n’a aucun droit de licencier ces agents.
Pour venir en aide à leurs camarades, les ex-délégués du personnel de la Sagam, qui se sont réunis, à cet effet, hier, à la bourse du Travail de la Cnts, ont décidé de prendre des avocats pour assurer la défense de leurs camarades.
Interpellé sur ces évènements, Pape Djibril Touré, directeur adjoint de la Sagam, se garde de tout commentaire et dit s’en référer à son supérieur. Minimisant cette affaire, Pape Djibril Touré précise, toutefois, qu’elle «ne va aucunement porter préjudice à l’entreprise» avant d’ajouter : «Nous communiquons bien avec nos clients.»
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