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OCCUPATION ANARCHIQUE DE L’ESPACE : Restaurateurs et marchands ambulants étouffent les riverains des marchés

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OCCUPATION ANARCHIQUE DE L’ESPACE : Restaurateurs et marchands ambulants étouffent les riverains des marchés

Marchands et restaurateurs s’installent, irrégulièrement, aux abords des marchés, entre autres endroits occupés anarchiquement. Selon eux, ils n’ont pas d’endroits appropriés pour tenir leur commerce. Cette situation est déplorée par les populations riveraines qui déclarent ne pas vivre dans des conditions décentes.

Au marché Grand-Yoff, on ne distingue par les vendeurs des clients. Les allers et retours des uns et des autres sont constants. Des conducteurs de « cars rapides » stationnent leurs voitures sur les trottoirs. Le marché est crasseux. Les amas d’immondices sont perceptibles partout. Les caniveaux à ciel ouvert dégagent une odeur nauséabonde. Ils empêchent les passagers de bien respirer. Les marchands étalent leurs produits sur les bordures et bloquent la circulation. Les passagers se bousculent pour poursuivre leur chemin. Les vendeurs n’arrêtent pas de s’en prendre aux clients qui foulent leurs produits. Les vendeurs de glace se faufilent, sifflets à la bouche. Des marchands, ainsi que certains restaurants et gargotes occupent presque tout le marché. Une situation que déplorent les habitants de cette localité.

« Aujourd’hui, tout le monde dit que Grand-Yoff est le quartier le plus malpropre à Dakar. Ça nous fait vraiment mal. Et pourtant, ils ont raison. Nous n’avons pas de toilettes, encore moins de bonnes maisons. Tout l’espace est occupé par des restaurants. Ce n’est pas normal », lance Audrey Mendy, une dame habitant juste en face du marché Grand-Yoff. Et de poursuivre : « ce matin même, il y a eu un accident de voiture. Heureusement que le petit n’est pas mort. Les marchands ne cèdent jamais le passage, ils étalent leurs produits n’importe comment. Les gens sont obligés de marcher sur le goudron. C’est ce qui crée les accidents répétés, parce que les voitures roulent à grande vitesse ».

Cette idée n’est, cependant, pas partagée par une restauratrice installée au marché Grand-Yoff. Sous le couvert de l’anonymat, elle indique : « si ce quartier est dans cet état, c’est la faute à ses habitants. Ils sont très sales. Nous faisons notre travail. On n’installe pas un restaurant n’importe où. Si tu veux bien vendre, il faut aménager dans un endroit accessible à tous ».

Par ailleurs, à en croire les marchands rencontrés, c’est la conjoncture économique difficile qui les oblige à occuper tous les espaces qui leur semblent adéquats pour mieux écouler leurs produits. Assis à même le sol, Alioune écoule ses articles à la devanture de l’Eglise Saint Paul de Grand-Yoff. Pour ce jeune marchand, il n’y a pas de solidarité entre eux. Ceux qui ont des magasins refusent de les aider.

Au marché Tilène, la situation est plus accentuée. Les « cars rapides » roulent à peine. Les vendeuses de poissons occupent toutes les ruelles. Chaussures, vaisselle, boucles d’oreille, draps, tous par terre. Certains utilisent des cartons pour y étaler leurs marchandises et d’autres, par contre, les étalent sur des tables. Les vendeurs de « café Touba » circulent.

Juste à coté des ateliers de couture, se trouve une gargote. Couverte d’une bâche bleu-ciel, la gargote de mère Astou, comme on l’appelle, déborde de clients. Il est 13h 44mn. C’est l’heure du déjeuner. Certains attendent dehors. C’est la grande queue pour prendre part au « tiébou dieune » de cette dame de teint clair. Selon elle, la rue est l’endroit le plus approprié pour vendre. Cependant, elle est consciente de l’indisposition que cela crée de s’installer dans la rue. Mais, ce qui l’intéresse le plus, c’est de voir son chiffre d’affaires à la hausse.

Cette occupation anarchique de l’espace ne plait pas aux riverains. Les marchands eux n’arrêtent pas de se disputer pour une place. « Le marché n’est pas étroit. C’est la jalousie et la haine qui dominent. Il n’y a pas de solidarité entre nous. Une seule personne peut occuper 3 à 4 places. Donc, il faut que les gens arrêtent de dire qu’il n’y a pas beaucoup d’espace au niveau du marché. Tout le monde fait ce que bon lui semble. Raison pour laquelle, nous occupons tous les passages. Même avec les moyens, rien ne marche, il n’y a pas de respect entre nous », peste Mamadou Touré, un commerçant.

Malgré les problèmes rencontrés, au jour le jour, ces occupants de l’espace public n’envisagent pas de quitter. Ils demandent au gouvernement de les sortir de cette situation, pour qu’ils puissent libérer les voies.


 



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