PANNES MECANIQUES, ERREURS DE PILOTAGES, CLIMATS… : Le ciel encore plus fort que les avions

Pour le monde de l’ingénierie, de la mécanique et du génie civil, le crash de l’avion d’Air France, ne saurait pas être qu’un incident de plus, mais la suite d’un long cauchemar qui devrait mener à plus de sécurité dans le secteur de l’aviation civile. Si le nombre d’accidents est passé dans le monde de plus d’un millier en 1959 à quelques dizaines de crashs dans l’année, le risque est toujours là de voir un avion victime de panne mécanique, de la foudre, et encore de bombe. Ce petit tableau qui fait le rappel de quelques grands accidents pour les années 2000 et 2008, montrent en effet que si l’Afrique détient quelques records, elle est encore suivie par d’autres continents qui voient des crashs tous les ans.

Dans le continent, l’année 2000 commence par un crash d’un Airbus A310-304 Abidjan, de la compagnie Kenya Airways en Côte d’Ivoire. Nous sommes le 30 Janvier 2000. L’A310 qui effectuait un vol passager au départ d’Abidjan est écrasé dans l’océan Atlantique juste après son décollage d’Abidjan. Les nombreux témoins disent que l’avion n’arrivait pas à monter, puis s’est écrasé sur l’océan à environ 1,5 kilomètres de la piste. Dix survivants ont été sortis de l’eau par les secours et 169 personnes ont été tuées. Dans la note technique pour expliquer l’accident, « La Commission d’enquête a conclu que la cause de l’accident du vol KQ 431 du 30 janvier 2000 est une collision avec la mer qui résulte de l’application par le pilote en fonction d’une partie de la procédure, en poussant sur le manche, pour arrêter le vibreur de manche, à la suite de l’apparition d’une alarme de décrochage dès la rotation, alors que l’avion n’était pas en situation réelle de décrochage. »

En effet, poursuivent les techniciens, « le FCOM utilisé par la compagnie indique que quel que soit le moment où une alarme de décrochage est rencontrée à basse altitude (activation du vibreur de manche), elle devrait être considérée comme une menace immédiate au maintien d’une trajectoire sûre. Il précise qu’au premier signe de décrochage imminent ou au moment de l’activation du vibreur de manche, les actions suivantes doivent être entreprises simultanément : manettes de puissance en position TOGA, réduction de l’assiette, mise à l’horizontal des ailes, vérification des aérofreins en position rentrée. Les investigations ont montré que le pilote en fonction a réduit l’assiette et n’a pas appliqué la puissance TOGA sur les moteurs. L’enquête n’a pas permis de mettre en évidence que l’équipage a effectué les deux autres actions : mise à l’horizontal des ailes et vérification des aérofreins en position rentrée. »

Dakar, Sénégal : Air Afrique aussi…

Nous sommes le 11 Février 2000. L’Airbus A300B4-203 de la Compagnie Ari Afrique qui devait effectuer un vol passager au départ de l’aéroport de Dakar (Sénégal) connaît subitement un problème au décollage. Pendant le roulage, le train principal gauche se brise et le moteur touche le sol. Une tuyauterie de fuel s’est brisée, faisant s’embraser le moteur puis toute l’aile. L’avion, très endommagé, a été retiré du service. Aucun des 186 passagers et membres d’équipage n’a été blessé. L’une des rares fois que la compagnie multinationale connaît un accident n’a pas été signalée au grand public. Mais, ce fut comme l’annonce de quelque chose qui allait venir…

Huambo, ville du sud de l’Angola,

Nous sommes le 25 mars 2000. Un Antonov AN-32 Antonov, loué à une compagnie ukrainienne pour un vol passager, a une panne du système de freinage alors que l’équipage tentait d’éviter un trou de la piste. L’équipage perd le contrôle de l’appareil et sort de la piste. L’avion s’est brisé en deux en passant sur un autre trou. Parmi les 33 personnes à bord, 3 sont tuées. Pays très vaste, avec des aérodromes et de petits aéroports peu aux normes, l’Angola est un pays dont l’essentiel des compagnies sont sur la liste noire pour l’accès à certains pays en Europe.

Entebbe, Ouganda

Entebbe, Uganda, 1er mai 2000. Le DC10 qui effectuait un vol cargo entre Londres (Angleterre) et Entebbe (Uganda) est victime de panne. Lors de son atterrissage sur la piste 35 saturée en eau. L’avion a dérapé en aquaplaning et terminé dans le lac Victoria. De fortes pluies s’étaient abattues sur l’aéroport quelques minutes avant l’atterrissage. Les sept membres d’équipage ont été récupérés dans les 10 minutes qui ont suivi l’accident.

25 juillet 2000 : La fin du Concorde

Mardi 25 juillet 2000, le Concorde immatriculé F-BTSC exploité par la compagnie Air France va décoller de Paris Charles de Gaulle pour effectuer le vol AFR 4590 à destination de New York avec à son bord neuf membres d’équipage (3 PNT, 6 PNC) et cent passagers.

C’est lors du décollage de la piste 26 droite de l’aérodrome de Paris Charles de Gaulle, peu avant la rotation que le pneu avant droit (roue n° 2) du train gauche a roulé sur une lamelle métallique tombée d’un autre avion et s’est détériorée. Des débris ont été projetés contre la structure de l’aile, provoquant une rupture du réservoir 5. Un feu important, alimenté par la fuite, se déclare presque immédiatement sous la voilure gauche. Des problèmes apparaissent peu après sur le moteur 2 et momentanément sur le moteur 1. L’avion décolle néanmoins. L’équipage arrête le moteur 2, toujours proche du régime ralenti, après une alarme feu moteur et constate que le train ne rentre pas.

L’avion vole pendant environ une minute à la vitesse d’environ 200 kt (360 km/h) et à l’altitude radio sonde d’environ 200 pieds (65 mètres), il ne peut prendre ni altitude ni vitesse. Le moteur 1 perd alors sa poussée, l’incidence et l’inclinaison de l’avion augmentent fortement. C’est alors que la poussée des moteurs 3 et 4 diminue rapidement. L’avion s’écrasera finalement sur un hôtel. Les 109 personnes à bord sont tuées, 4 personnes au sol sont également tuées et 6 autres personnes au sol sont blessées.

Concorde, l’histoire d’un rêve fou. Et quel rêve ! Depuis les premiers essais du Concorde avec des pilotes chevronnés comme André Turcat, l’oiseau blanc est resté la star de la compagnie Air France et de Birtish Airways, le nouveau fleuron de leur flotte. Confortable et très adapté au vol long courrier, l’avion supersonique est le principal label du 20 ème siècle s’imposant dans le temps et au fil des années. Mais, un tel avion, fût-il le plus moderne et le plus confortable au monde, ne voyait plus son avenir en rose au moment où ont été lancés les premiers airbus (A 310, A330, A 334 et le futur A380) qui peut transporter jusqu’à 800 passagers d’un seul coup. L’accident de Gonesse a signé son arrêt de mort.

Cameroon Airlines : Le Boeing 747 rate la piste à Roissy

Autre évènement grave, celui qui annonce les lendemains pénibles par le secteur de l’aviation en Afrique, l’accident du Boeing 747 affrété le 05 novembre 200 par Cameroon Airlines. Le 747 sortit de la piste 09R lors de son atterrissage sur l’aéroport Roissy Charles de Gaulle et s’est immobilisé dans la boue. Au moment, de l’atterrissage, la pluie qui s’abattait sur l’aéroport au moment de l’atterrissage et la piste détrempée ont propulsé l’avion dans le vide. Toutes les personnes à bord ont survécu. L’appareil a été retiré du service à cause des dommages trop important subit.

L’enquête révèle que la cause de l’accident est due à la réduction incomplète de la poussée sur le moteur extérieur gauche (n°1) au début de la décélération. Ce qui aurait entraîné la désactivation du système de freinage automatique et empêcha la sortie des inverseurs de poussée du moteur n°1. Ce moteur réglé par erreur sur plein gaz a créé une dissymétrie de la poussée qui a fait sortir l’appareil par le côté droit de la piste. Une mauvaise coordination de l’équipage et la présence d’une personne tierce dans le cockpit ont peut-être contribué au développement de cette situation.

Khartoum, Soudan : L’airbus A 310 explose

Le 10 Juin 2008 ; l’Airbus A310 appartenant à la compagnie aérienne Sudan Airways qui effectuait un vol passager entre Amman en Jordanie et Khartoum au Soudan, avec une escale à Damascus (Syrie) s’est écrasé lors de son atterrissage sur l’aéroport de Khartoum, puis a pris feu.

Juste après son atterrissage, un des deux moteurs a explosé expulsant un feu qui s’est rapidement propagé à tout l’avion. Les images de la télévision montrent les flammes dévastant le fuselage, ainsi qu’un toboggan d’évacuation au niveau d’une des sorties de secours de l’appareil (témoignant que des systèmes d’évacuation de passagers ont pu être actionnés par l’équipage ou les passagers). Des rapports contradictoires indiquent qu’il y avait 203 personnes à bord (189 passagers et 14 membres d’équipage) ; et beaucoup ont réussi à s’échapper de l’appareil indemnes ou avec quelques brûlures. Au moins, 30 personnes ont été tuées dans la catastrophe. Cependant, le compte précis des survivants est difficile à établir dans la mesure où les Autorités chargée de l’enquête, ont du mal à savoir qui était à bord de l’avion, et surtout que certains passagers sont rentrés chez eux après la catastrophe sans en avertir les Autorités. Selon un météorologiste, une tempête de sable s’était abattue sur la région environ 6 heures avant la catastrophe. Au moment de l’accident, un orage sévissait sur l’aéroport.

Denver, Colorado, Etats-Unis : Le Boeing 747 de Continental Airlines perd le nord

Le 20 décembre 2008, Le Boeing 737 de la compagnie Continental Airlines qui devait effectuer un vol passager entre Denver (Colorado, Etats-Unis) et Houston (Texas, Etats-Unis) avec quelque 110 passagers et 5 membres d’équipage connaît des problèmes.

L’avion a décollé de la piste 34R de l’aéroport international de Denver. Et 41 secondes après le début du décollage, les boites noires ont enregistrées un bruit de cliquetis qui a duré jusqu’à la fin de l’enregistrement. Quatre secondes après le début de ce bruit, un des membres d’équipage a demandé à interrompre le décollage. L’avion était alors à 90 kts (167 km/h), mais il a continué à accélérer jusqu’à 119 kts (220 km/h) avant de commencer à décélérer. Pendant le freinage, l’appareil est sorti de piste et a terminé sa course dans un fossé avant de s’embraser. Des traces de pneus ont été relevées sur la piste 210 mètres avant que l’avion ne sorte de piste. 38 personnes ont été blessées dans l’accident.

Les pompiers de l’aéroport ont été confrontés à un gigantesque incendie sur le côté droit de l’appareil, mais heureusement tous les occupants ont pu être évacués à temps. Les images de l’épave montrent que la structure du Boeing 737 a été sévèrement endommagée. Le moteur gauche et un train d’atterrissage ont été arrachés, et le moteur droit a été enfoncé. Le fuselage de l’appareil s’est brisé au niveau de l’arrière de l’aile. Les conditions météos au moment de l’accident étaient correctes, avec une bonne visibilité, peu de nuages, mais un vent d’Ouest avec des rafales allant de 28 à 36 kts (52 à 67 km/h).

Sources (OACI, OAG, Air France…)