Les faits, selon Aziz Diop - frère de la victime -, se sont déroulés dans la nuit du 15 janvier entre 23H et 00h à Malabo, en Guinée équatoriale.. Deux Sénégalais se disputaient à tue-tête dans un bar du quartier Kandangdoss, raconte t-il, à tel point qu’ils perturbaient la quiétude du voisinage qui n’a pas manqué d’alerter la police. Pape Diagne (victime), également Sénégalais interpellé par le bruit que faisaient ses compatriotes, est sorti de sa chambre qui jouxte le bar, pour les calmer. Ce qu’il réussira d’ailleurs avant que les policiers n’arrivent sur les lieux, pour ramasser les deux antagonistes. Toutefois, ces derniers ne s’en limiteront pas là. L’un deux, toujours d’après les explications du frère de la victime, dès qu’il a appris que Pape Diagne avait la même nationalité que les deux trouble- fêtes, a voulu l’embarquer de force. Et Pape Diagne de rétorquer qu’il ne faisait pas partie du tapage et que même si c’était le cas, il se refuserait à monter dans un véhicule sans immatriculation. Peine perdue, il a gaspillé de la salive pour rien. C’est une balle qu’il recevra sous la nuque, pour avoir osé tenir tête à un agent de la police. Celui-ci, appréhendé, évoquera la légitime défense.
Des projectiles pour «régler» les Sénégalais
Des balles , voilà ce qui est réservé aux Sénégalais de la Guinée équatoriale, si ce ne sont les sévices qu’ils subissent dans ce patelin de la part des militaires et autres policiers. C’est tout juste s’ils ne sont pas dénigrés. Pour exemple, Aziz Diop évoque le cas de deux de ses amis Sénégalais qui ont reçu des balles au genou, pour avoir osé contester l’ordre discrétionnaire d’un policier. Même lui, précise t-il, n’a pas échappé à ces «tortionnaires». On pourrait dès lors se demander ce qui les a poussés à persévérer dans ces persécutions. Une seule raison : gagner leur vie à la sueur de leur front. Pape Diagne était un maçon de 33 ans qui habitait les Parcelles assainies Unité 18, près du garage «Magasin». Il avait quitté Dakar en 2004 pour s’installer à Malabo, il n’était pas marié et n’avait pas non plus d’enfants. Pour l’heure, la plus grande préoccupation de la famille reste le rapatriement du corps. Il semblerait que ses proches ont d’énormes difficultés pour faire venir la dépouille de leur fils au Sénégal. C’est justement pourquoi ils font appel aux autorités compétentes. Sans quoi, ils seront dans l’obligation de l’enterrer dans cette terre «hostile» aux Sénégalais conclut Aziz Diop.
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