Réunis en Assemblée générale hier, les Lébous de Rufisque ont exigé l’annulation des 200 hectares de terre des réserves foncières attribuées par les autorités à de tierces personnes. Complainte à laquelle se sont joints les catholiques de Rufisque qui réclament d’autres espaces pour enterrer leurs morts.
La gestion du patrimoine foncier à Rufisque n’est pas du goût des Lébous de la ville. Réunis en un collectif général pour le développement de la ville de Rufisque, ces derniers ont dénoncé ce qu’ils appellent « le bradage du patrimoine foncier bâti et non bâti » de Rufisque.
Le collectif a dénoncé l’absence de « concertations préalables » dans l’affectation des 200 hectares de terres au cours des délibérations du Conseil municipal de Rufisque et de la Délégation spéciale de Sangalkam, relatives au projet de « Rufisque ville neuve ». Jugeant ces attributions contraires aux intérêts des populations et le projet de « Rufisque ville neuve » en porte-à-faux avec la vocation d’une ville multi-séculaire, le Collectif des Lébous demande tout simplement son annulation. Les responsables lébous tiennent aussi à rappeler le recasement d’une frange de la population jugée « trop vulnérable à l’érosion marine, à la houle ». Il s’agit des habitants de Diokoul Kaw, Wague, Marènne qui se trouvent sur la façade maritime de Rufisque.
Selon les dignitaires lébous, des terres avaient été attribuées à ces populations qui, malheureusement, n’ont pas encore eu gain de cause. « En présence des imams, de l’ancien Préfet de Rufisque, Mbaye Jacques Diop, l’ancien député-maire de Rufisque avait consenti à cette cession et un procès verbal avait été établi et une délibération avait été votée en ce sens », a rappelé Mamadou Diop Thioune, membre du collectif.
La rencontre a été aussi marquée par la présence des Catholiques de Rufisque. Partageant les mêmes complaintes que les Lébous, les chrétiens ? qui ne disposent plus d’espace pour enterrer leurs morts, ont exigé qu’un autre site leur soit attribué. « Ce ne sera pas une mince affaire, mais on usera de tous les moyens légaux pour avoir gain de cause », a souligné Domingo Diagne, le porte-parole des paroissiens de l’Eglise Sainte-Agnès de Rufisque.
Cette Assemblée générale a aussi été l’occasion pour les Lébous de re-convoquer ce qui, selon eux, était la « vocation culturelle » de Rufisque dans le pays. Notamment les courses hippiques, les soirées « ndawrabines », la kermesse de l’Eglise Sainte-Agnès qui faisaient de Rufisque le rendez-vous culturel du Sénégal. « Aujourd’hui, on ne note pas d’amélioration sensible dans le cadre du développement de la ville et de ses environs », a constaté amer Moustapha Sène.
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