Rien ! Ni franc symbolique, ni sursis. Rendant hier le verdict du procès qui opposait l’Inspectrice générale d’Etat (Ige) Nafi Ngom Keïta à votre quotidien, le tribunal correctionnel a estimé que les faits reprochés à « L’As » étaient infondés. Du coup, la dame de l’Ige perd sur toute la ligne.
De mémoire de magistrat, c’est la deuxième fois que le tribunal donne raison à un journal poursuivi pour les délits de diffamation et injures. Rendant hier le verdict du procès qui opposait l’Inspectrice générale d’Etat (Ige) Nafi Ngom Keïta à votre quotidien, le tribunal hors classe de Dakar a estimé que les faits reprochés à « L’As » par l’Ige étaient infondés et que les informations publiées par votre quotidien étaient inattaquables. Une vraie gifle pour la dame de l’Ige qui réclamait ni plus ni moins que 700 millions de francs Cfa de dommages et intérêts, la suspension du journal ainsi que l’interdiction d’exercer durant une période donnée du métier de directeur de publication à Mamadou Thierno Talla.
A l’origine de ce procès, un article signé par Cheikh Omar Ndaw, rédacteur en chef de « L’As », intitulé : « Sortie en solo sur Walf ; Nafi Ngom Keïta sanctionnée » avec comme sous-titre « la colère noire du Président ». Le tribunal a estimé que les écrits du journaliste étaient « béton » pour reprendre le jargon et qu’il n’y avait dans le fond aucun mot ou expression pouvant fonder la diffamation ou l’injure.
A la barre, l’Ige avait parlé « d’acharnement » contre sa personne. Ce, disait-elle, depuis le temps où Mamadou Thierno Talla était directeur de publication de « L’Obs ». Cette thèse aura été au centre de la plaidoirie de Me Massokhna Kane qui défendait les intérêts de Nafi Ngom Keïta en même temps que l’excellent Michel Basse et Nafissatou Diouf. Sans oublier Me El hadji Diouf, absent le jour de l’audience, mais qui quelques jours plus tard, y était allé de ses commentaires insultants affirmant que « L’As », tel Bob Denard, était au service du ministre d’Etat, ministre de l’Economie, Abdoulaye Diop. Il le disait lors du procès opposant Nafi Ngom Keïta à l’hebdomadaire « Le Témoin »
Réagissant au verdict, Me Aïssata Tall Sall qui défendait les intérêts de « L’As » en même temps que Mes Moustapha Diop et Mbaye Dieng affirme : « Je me félicite de la relaxe qui a été prononcée par le tribunal correctionnel au profit de Cheikh Oumar Ndaw et Mamadou Thierno Talla et du quotidien « L’As ». Nous saluons cette décision. Je trouve qu’elle est bonne. Voilà ce qui nous conforte, quand nous avons de telles décisions que nous ne devons pas désespérer de notre pays et de notre justice. Nous avions démontré à l’occasion de cette audience que Mamadou Thierno Talla et Cheikh Oumar Ndaw étaient absolument innocents. Ce qui a été dit sur Madame Nafy Ngom Keïta ne relève ni de l’injure ni de la diffamation. Il est heureux que le tribunal nous ait donné raison. Il est surtout heureux de constater que malgré les responsabilités de Madame Nafi Ngom Keïta que la justice en toute indépendance et en toute souveraineté s’est prononcée. Nous demandons que des cas comme ça se multiplient et se démultiplient pour l’honneur de notre justice et notre république ».
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