Il y a de cela quelques semaines, le Réseau des jeunes parlementaires du Sénégal, dirigé par le député libéral de Mbour Tafsir Thioye, avait convoqué une conférence de presse dans l'enceinte-même de l'hémicycle pour dénoncer vertement la récente loi italienne sur le séjour illégal des émigrés en général et particulièrement d'origine africaine. Depuis lors aucune réaction officielle n'a été notée du côté du gouvernement par rapport à cette nouvelle loi que l'Assemblée nationale italienne vient de voter rendant délictuel le séjour illégal en Italie. Pourtant, elle ne manquera pas d'entraîner de fâcheuses conséquences juridiques chez la très forte communauté sénégalaise basée au pays de Silvio Berlusconi. ’Cette loi qui fait suite à la directive retour et au pacte européen sur l’immigration, laisse apparaître, à notre avis, la volonté des Européens en général et des Italiens en particulier, de se débarrasser des Africains vivant dans leur territoire’, accuse le Réseau des jeunes parlementaires du Sénégal.
Les jeunes élus du peuple estiment que ‘cette loi renforce aussi la démarche unilatérale des Européens dans la gestion de la question de l’émigration; ce qui du coup viole de manière flagrante le pacte de solidarité Afro-européen et les accords signés à Lisbonne lors du sommet Ue/Ua instituant un dialogue et une gestion concertée de la question de l’émigration.’
Les collègues de Tafsir Thioye considèrent qu'en plus ’de son caractère exclusif et criminel, cette loi constitue une violation flagrante de la déclaration universelle des droits de l’homme, des conventions et accords sur les droits humains et une restriction drastique des libertés individuelles et collectives des non-occidentaux, une atteinte grave à la dignité humaine et une négation faite aux Italiens de disposer de leur propriété.’ Compte tenu de tous ces paramètres, les jeunes députés réunis autour du Réseau des jeunes parlementaires du Sénégal, souhaitent ‘savoir quelles sont les mesures prises par le gouvernement du Sénégal pour faire face à cette situation qui risque d’avoir des conséquences graves sur le vécu quotidien de nos compatriotes vivant en Italie, sur le tissu socio-économique et le processus de développement de nos pays et sur les relations Euro-africaines ?’.
La question orale a été adressée à trois ministres du gouvernement parmi lesquels, le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères, Cheikh Tidiane Gadio et à Sada Ndiaye, ministre des Sénégalais de l'extérieur.
Quant à Mamadou Lamine Keita, ministre des Sports et de la Jeunesse, il est invité à s'expliquer devant les députés sur la gestion du dossier des accords entre le Sénégal et l'Espagne sur les contrats de travail et la lutte contre l'émigration clandestine. ‘Voilà trois ans que le Sénégal et le Royaume d’Espagne ont signé des accords dans le cadre de la lutte contre l’émigration clandestine pour offrir aux milliers de jeunes sénégalais tentés par l’émigration de pouvoir bénéficier de contrat leur permettant de travailler dignement et légalement en Espagne’, rappelle-t-on. ‘Aujourd’hui, dans ce contexte où la directive retour est entrée dans sa phase d’exécution avec la loi italienne rendant délictuel le séjour illégal en terre italienne, il est d’une impérieuse nécessité de se poser des questions sur la gestion de ce dossier qui a suscité tant d’espoir de la part des Sénégalais et qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive au regard des nombreux problèmes que cela a soulevé, sur son état d’avancement’, observe la même source.
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