Reforme de l'Ige : Wade s'attaque à la corruption et aux délits financiers

La nouvelle réforme de l'Inspection générale d'Etat (Ige), qui a vu Nafi Ngom Keïta placée à la tête de ce corps avec l'appellation de Vérificateur général du Sénégal, participe du renforcement des capacités techniques et institutionnelles de cette institution. En effet, le rôle de l'Ige ne se limite plus seulement à l'inspection, mais elle pratique désormais l'audit.

Au-delà de la promotion de Nafi Ngom Keïta à la tête de l'Inspection générale d'Etat (Ige), avec le titre de Vérificateur général du Sénégal, c'est une véritable révolution qui s'est opérée dans ce corps. En effet, la réforme, tout en confirmant l'ancrage institutionnel de l'Ige auprès du président de la République qui est l'unique destinataire de ses rapports, consacre également ‘le dédoublement fonctionnel des inspecteurs généraux d'Etat, en leur double qualité d'inspecteurs et d'auditeurs’. En clair, le rôle des Ige ne se limite plus seulement à l'inspection qui est un procédé de contrôle dont le but est la lutte contre la fraude et la corruption. L'équipe pilotée par Nafi Ngom Keïta pratique désormais, aussi, l'audit qui renvoie à une vérification planifiée et intégrée des systèmes de gestion et de contrôle. ‘Il s'agit d'évaluer l'efficacité et l'efficience des programmes ciblés et de voir jusqu'à quel point les résultats escomptés sont atteints. Cette vérification permet aussi d'évaluer dans quelle mesure les personnes qui gèrent les affaires rendent compte de leur gestion’, précise-t-on dans les grands axes de la réforme. D'où la nouvelle appellation de Vérificateur général du Sénégal qui rend mieux compte de l'habilitation générale et permanente des inspecteurs d'Etat en matière d'inspection et d'audit, ainsi que de l'étendue de leur champ de compétence qui couvre tous les services de l'Etat, quels que soient leur localisation et leur mode de gestion.

La réforme participe, ainsi, de la volonté du chef de l'Etat de barrer la route à la corruption et aux délits financiers.’En prenant l'option résolue de renforcer les capacités techniques et institutionnelles de l'inspection générale d'Etat, monsieur le président de la République pose un acte majeur dans le cadre de la lutte contre la corruption et les délits financiers. En effet, la pauvreté et la corruption ont fini par installer un manque de confiance des citoyens dans la gouvernance des institutions administratives’, indique la nouvelle feuille de route de l'Ige.

En outre, en améliorant le régime indemnitaire des Ige, la nouvelle loi renforce l'attractivité du corps, en vue de diversifier le profil des vérificateurs, par le recrutement de hauts fonctionnaires des régies financières, des magistrats et des experts-comptables.

La réforme ne touche en rien l'autonomie financière de l'Ige. D'ailleurs, les garanties statutaires d'indépendance accordées à ses membres sont renforcées en vue de leur donner les moyens d'assumer leur indépendance.