Loin de la décharge située à Malika, un second Mbeubeuss, est né. Il est en plein centre-ville. L’espace communément appelé « ’paaque »’ est situé en plein cœur de la capitale, à un jet de pierre d’un immeuble qui abrite une multitude de ministères. Seneweb vous plonge dans les dédales de cet univers où le business est roi. Reportage.
L’immeuble Adja Fatou Nourou Diop est majestueux. Dans cette immense bâtisse de plus de 10 étages, située sur les Allées Papa Guèye Fall, loge une partie du gouvernement, en attendant la fin des travaux de réhabilitation du building administratif. Le ministère de l’Enseignement Supérieur y cohabite avec les services du ministère de l’Énergie et du développement des énergies renouvelables, de la Culture et de la communication, de la Femme, de la Famille et de l’Enfance. Même la direction du contrôle financier y occupe un étage. Mais, ça c’est l’immeuble Adja Fatou Nourou Diop, côté officiel.
Mais, côté pile, pas terrible?! Derrière ce beau bâtiment, un dépotoir d’ordures a élu domicile. Une sorte de second Mbeubeuss. Chaque jour, ce sont d’énormes quantités d’ordures qui y sont déposées. Rattaché directement au bâtiment administratif, le site est d’une rare insalubrité. Autour de ce méli-mélo, un commerce lucratif se développe.
Un business autour des ordures
Ici, des hommes et des femmes s’activent à longueur de journée, pour gagner leur vie. Situé sur une superficie de près d’un hectare, ce « paaque »’ échappe pourtant à la vue des passants. Il est complètement isolé derrière l’immeuble. Et la devanture est aussi encombrée par des camions stationnés. C’est un grand espace non clôturé, avec plusieurs entrées qui font face au “’Garage Tambacounda”’ (Gare routière : NDLR). Chaque entrée offre une vue partielle des lieux.
Le site regroupe plusieurs corps de métier. Mais, pour le savoir, il faut y entrer. Des recycleurs, des menuisiers de bois, des mécaniciens, des tailleurs, des commerçants, des lavandières, des tapissiers, des oreillers, des fabricants de matelas-ressorts, entre autres. Un véritable monde de business où on trouve du tout. À l’entrée de la première porte, un groupe de personnes converse. Ici, c’est la méfiance quand il s’agit d’une personne étrangère aux lieux. Après les salamalecs d’usage, le ton est un peu plus sec. “Vous désirez quoi monsieur??”, coupe net un vieil homme. Après quelques explications, il baisse sa garde. Et accepte de nous révéler un pan de son business. Le vieux monsieur, âgé d’un peu plus de 60 ans, s’active dans le commerce de sacs de riz vides, depuis plus d’une dizaine d’années sur ce site. Après avoir acheté sa marchande dans les marchés, il la déchire avant de la rattacher jusqu’à avoir la dimension d’un matelas d’une, deux ou trois places, qu’il revend. Selon lui, ce “’paaque”’ existe depuis très longtemps. “Nous sommes ici depuis 13 voire 14 ans. Nous faisons ce business pour survivre. Et, il marche bien parfois. Nous achetons ces sacs vides à 50 ou 100 francs CFA l’unité. Une fois le travail accompli, nous pouvons les revendre à 3.000, 4.000 ou 5.000 F CFA, selon la dimension”, explique-t-il quelque peu dubitatif.
Un commerce lucratif
Non loin de là se trouve Mor Diouf. Ce jeune marié sans enfant, la trentaine bien sonnée, s’active dans la fabrique et la vente de matelas-ressort. Un métier qu’il a embrassé après avoir pratiqué la menuiserie et la couture. Mor Thiam a choisi ce lieu pour mener son business, car il ne paye pas de loyer. Il paye juste une taxe annuelle qui varie entre 5.000 et 10.000 francs CFA, à la mairie de Dakar-Plateau. Depuis près de 10 ans, ce natif de Dakar s’affaire dans cette activité pour avoir son pain. Selon lui, ce métier est sous-exploité. Tous les jours, il quitte Keur Mbaye Fall, pour fabriquer sa marchandise avec des ressorts qu’il achète ailleurs. Les matelas sont vendus entre 25.000 et 60 000 F CFA. Un business plutôt lucratif pour Mor.
Dans le prolongement des dédales du marché, d’autres jeunes font leur beurre. Un peu plus loin au fond, un groupe d’hommes s’active à remplir des oreillers avec de la mèche, du coton ou des résidus de papiers. Ils seront vendus dans les rues et marchés de la capitale.
À côté se trouve la place des lavandières. Déjà aux premières heures de la matinée, certaines sont en action. D’autres, assises à l’ombre, rangent les vêtements déjà lavés. Très nombreuses sur ce site, elles viennent des quatre coins du Sénégal pour gagner dignement leur vie. Et ce, en dépit, des risques qui peuvent en découler parfois. C’est le cas de Fatou Sène. Cette jeune femme mariée fait le linge sur ce site depuis 2 ans. Fatou est mère de deux enfants et son lieu de travail lui sert également de dortoir. Elle a aménagé une baraque avec son mari pour y passer la nuit. Elle n’est pas la seule. Ils sont nombreux, à dormir à la belle étoile. Le soir, loin du train-train quotidien qui rythme le site, ils mènent une vie paisible.
Auteur: Cheikhou Aidara
1 – Reportage : Un « Mbeubeuss »’ niché au cœur de Dakar (Par Boubacar Badji)
2 – Reportage : Un « Mbeubeuss »’ niché au cœur de Dakar (Par Boubacar Badji)
3 – Reportage : Un « Mbeubeuss »’ niché au cœur de Dakar (Par Boubacar Badji)
4 – Reportage : Un « Mbeubeuss »’ niché au cœur de Dakar (Par Boubacar Badji)
5 – Reportage : Un « Mbeubeuss »’ niché au cœur de Dakar (Par Boubacar Badji)
6 – Reportage : Un « Mbeubeuss »’ niché au cœur de Dakar (Par Boubacar Badji)
7 – Reportage : Un « Mbeubeuss »’ niché au cœur de Dakar (Par Boubacar Badji)
8 – Reportage : Un « Mbeubeuss »’ niché au cœur de Dakar (Par Boubacar Badji)
9 – Reportage : Un « Mbeubeuss »’ niché au cœur de Dakar (Par Boubacar Badji)
10 – Reportage : Un « Mbeubeuss »’ niché au cœur de Dakar (Par Boubacar Badji)
11 – Reportage : Un « Mbeubeuss »’ niché au cœur de Dakar (Par Boubacar Badji)
12 – Reportage : Un « Mbeubeuss »’ niché au cœur de Dakar (Par Boubacar Badji)
13 – Reportage : Un « Mbeubeuss »’ niché au cœur de Dakar (Par Boubacar Badji)
14 – Reportage : Un « Mbeubeuss »’ niché au cœur de Dakar (Par Boubacar Badji)
15 – Reportage : Un « Mbeubeuss »’ niché au cœur de Dakar (Par Boubacar Badji)
19 Commentaires
Anonyme
En Juillet, 2016 (09:27 AM)Cite
En Juillet, 2016 (10:25 AM)Anonyme
En Juillet, 2016 (10:30 AM)La société Great Wall Motors lance au titre de l’académie
2016-2017
un recrutement en recherchant des gents qui ont au moins un diplôme
scolaire et autre diplôme pour travailler dans cette société. Apres
vos inscription Certain papiers sont à fournir gratuitement au postulant de
cette année comme : le billet d'avion aller-retour, carte de séjour,
hébergement et l'aide pour sont visa (Pays de provenance-ANGLETTERRE
LISBURN).Contacter le chef représentant pour votre inscription :
[email protected]
http:// lisburgreatwall.onlc.eu
Anonyme
En Juillet, 2016 (11:31 AM)AMENEZ VOS CAMERAS ET VISITEZ LES BARAQUES-BORDELS-DROGUE ET RINCEZ-VOUS LES YEUX
LES AUTORITES S'EN FICHENT COMPLETEMENT JUSQU'AU JOUR OU MISTER EBOLA SERA INSTALLE DANS CES QUARTIERS FLOTTANTS
Bili
En Juillet, 2016 (11:56 AM)Anonyme
En Juillet, 2016 (13:03 PM)Anonyme
En Juillet, 2016 (14:23 PM)Anonyme
En Juillet, 2016 (14:37 PM)NB: Cette decharge est à 500m de la mairie de Yoff, juste derriere le rond point.
Ou sont les travailleurs de la mairie de yoff? Trop de moustiques vraiment.
Y en avons marre
Anonyme
En Juillet, 2016 (14:51 PM)Anonyme
En Juillet, 2016 (15:53 PM)Anonyme
En Juillet, 2016 (16:06 PM)Anonyme
En Juillet, 2016 (16:52 PM)Italy
En Juillet, 2016 (17:10 PM)Anonyme
En Juillet, 2016 (19:24 PM)Anonyme
En Juillet, 2016 (23:10 PM)Yerim Sall
En Juillet, 2016 (19:24 PM)Anonyme
En Juillet, 2016 (16:54 PM)Abou-bâ
En Août, 2016 (08:45 AM)Anonyme
En Août, 2016 (16:10 PM)Participer à la Discussion