Sénégal : le taux de fécondité est à l’origine de la forte émigration chez les jeunes

Marrakech, 30 sept (APS) – Le fort taux de migration noté chez les Sénégalais âgés ente 20 et 39 ans risque de se maintenir jusqu’en 2045 et ce même si de ’’drastiques réductions’’ du taux de fécondité, cause essentiel de l’augmentation des départs vers l’étranger, y sont obervées, estiment les démographes Khaled El Jim du Maroc et Cheikh Ndiaye du Sénégal.

Dans des projections présentées mercredi au quatrième jour du 26-ème Congrès international de la population ouvert depuis dimanche à Rabat, les deux démographes qui ont travaillé à partir de données recueillies au Sénégal et au Maroc dont ils font l’étude comparative, soulignent qu’au vu du taux de fécondité de 5,8 enfants par femme dans le premier pays il est quasi certain que l’émigration y a encore de beaux jours dans les cinq prochaines décennies.

Ce fort taux de fécondité noté au Sénégal justifie, selon MM. El Jim et Ndiaye, pourquoi ils ont été amenés à mettre ce pays en parallèle avec le Maroc, un des pays du Maghreb qui, du fait de son taux de fécondité —en baisse, mais toujours important— connait une saignée de départ vers l’étranger chez ses citoyens de 20 à 39 ans.

Ainsi dans leurs projections intitulées ‘’Quelle perspective pour la migration internationale des populations africaines : les cas du Sénégal et du Maroc et en questions’’, ils démontrent schémas à l’appui le potentiel d’émigration au Maroc et Sénégal des jeunes de 20 et 39 ans, estimés dans le premier pays à 9,3 millions et dans le second à trois millions.

Même s’ils n’insistent pas sur les causes des départs du fait que ce n’est pas là l’objet de leurs travaux, il reste que Khalid El Jim souligne sans entrer dans les détails que des facteurs socio-économiques et environnementaux peuvent pousser les jeunes marocains et sénégalais à partir.

Instant sur le potentiel d’émigration, ils soulignent qu’il est réel pour le Sénégal dans la mesure où on y comptera en 2035 sept millions de personnes âgées entre 20 et 39 ans, là où au Maroc on va tendre vers une baisse des parts à cause du vieillissement de la population.

En effet, renseignent les deux démographes, le royaume chérifien qui a connu un fort taux de fécondité dans les années 1960 est engagé dans un mouvement inverse qui s’est soldé par un taux de 2,5 enfants par femme en 2005. Si la tendance se maintient, on devrait se retrouver vers 2040 avec un taux de -1,35 enfant par femme.

Partant de là, MM. Ndiaye et El Jim soutiennent qu’on devrait assister à une diminution de l’émigration au Maroc du fait du vieillissement de la population, là où les Sénégalais vont continuer à partir massivement.

Même si ‘’une réduction drastique’’ du taux de fécondité intervient au Sénégal, le schéma des départs vers l’étranger sera inchangé jusqu’en 2045, soutiennent les démographes qui ne voient une baisse éventuelle dans l’émigration qu’au-delà de cette date. Et encore, faudrait-il pour ce faire qu’on assiste à la mise en place d’une politique très dissuasive en matière de limitation des naissances.

Sénégal : le taux de fécondité est à l’origine de la forte émigration chez les jeunes +++Envoyé spécial : Cheikh Tidiane Ndiaye +++

30/09/2009 14:34 GMT

Marrakech, 30 sept (APS) – Le fort taux de migration noté chez les Sénégalais âgés ente 20 et 39 ans risque de se maintenir jusqu’en 2045 et ce même si de ’’drastiques réductions’’ du taux de fécondité, cause essentiel de l’augmentation des départs vers l’étranger, y sont obervées, estiment les démographes Khaled El Jim du Maroc et Cheikh Ndiaye du Sénégal.

Dans des projections présentées mercredi au quatrième jour du 26-ème Congrès international de la population ouvert depuis dimanche à Rabat, les deux démographes qui ont travaillé à partir de données recueillies au Sénégal et au Maroc dont ils font l’étude comparative, souligne qu’au vu du taux de fécondité de 5,8 enfants par femme dans le premier pays il est quasi certain que l’émigration y a encore de beaux jours dans les cinq prochaines décennies.

Ce fort taux de fécondité noté au Sénégal justifie, selon MM. El Jim et Ndiaye, pourquoi ils ont été amenés à mettre ce pays en parallèle avec le Maroc, un des pays du Maghreb qui, du fait de son taux de fécondité —en baisse, mais toujours important— connait une saignée de départ vers l’étranger chez ses citoyens de 20 à 39 ans.

Ainsi dans leurs projections intitulées ‘’Quelle perspective pour la migration internationale des populations africaines : les cas du Sénégal et du Maroc et en questions’’, ils démontrent schémas à l’appui le potentiel d’émigration au Maroc et Sénégal des jeunes de 20 et 39 ans, estimés dans le premier pays à 9,3 millions et dans le second à trois millions.

Même s’ils n’insistent pas sur les causes des départs du fait que ce n’est pas là l’objet de leurs travaux, il reste que Khalid El Jim souligne sans entrer dans les détails que des facteurs socio-économiques et environnementaux peuvent pousser les jeunes marocains et sénégalais à partir.

Instant sur le potentiel d’émigration, ils soulignent qu’il est réel pour le Sénégal dans la mesure où on y comptera en 2035 sept millions de personnes âgées entre 20 et 39 ans, là où au Maroc on va tendre vers une baisse des parts à cause du vieillissement de la population.

En effet, renseignent les deux démographes, le royaume chérifien qui a connu un fort taux de fécondité dans les années 1960 est engagé dans un mouvement inverse qui s’est soldé par un taux de 2,5 enfants par femme en 2005. Si la tendance se maintient, on devrait se retrouver vers 2040 avec un taux de -1,35 enfant par femme.

Partant de là, MM. Ndiaye et El Jim soutiennent qu’on devrait assister à une diminution de l’émigration au Maroc du fait du vieillissement de la population, là où les Sénégalais vont continuer à partir massivement.

Même si ‘’une réduction drastique’’ du taux de fécondité intervient au Sénégal, le schéma des départs vers l’étranger sera inchangé jusqu’en 2045, soutiennent les démographes qui ne voient une baisse éventuelle dans l’émigration qu’au-delà de cette date. Et encore, faudrait-il pour ce faire qu’on assiste à la mise en place d’une politique très dissuasive en matière de limitation des naissances.