Plus célèbre que le défunt musicien, Ndongo Lô, tu meurs! En marge de la commémoration de sa cinquième année sous terre, nous nous sommes rendu jusque là où repose sa dépouille. Situé à la partie orientale du cimetière de Touba mosquée, le tombeau de Ndongo Lô refuse du monde en permanence. À l'instar des premiers jours qui ont précédé son décès, les fans restent inconsolables.
«La musique n'a ni d'âge ni de frontière. Ndongo Lô était une figure emblématique en tant qu'artiste. Il était aimé de tous»; dira Khadim Sarr qui vient des HIm Grand-Yoff. Ce sexagénaire se dit convaincu d'une chose : c'est que le défunt artiste musicien de la banlieue de Pikine n'était pas n'importe qui. «Amna luco Yallah mayoon, il est béni si j'ose le dire. Personnellement, j'étais venu prier pour le repos de l'âme de ma mère et je n'ai pas pu m'empêcher de m'arrêter devant sa tombe pour m'incliner devant sa mémoire. Et je ne suis pas le seul parce que tout comme moi, tout ce beau monde qui est là aujourd'hui (Ndlr : hier) ne fait partie ni du cercle d'amis du défunt chanteur encore moins de son entourage ou sa famille», explique notre interlocuteur. Mieux, indique Sarr, «on a même l'impression qu'il y a quelque chose de fort qui retient tout fidèle qui passe à côté de la tombe.» Ce tombeau, il faut le noter, ne donne aucun indice qui montre que c'est une star qui s'y repose. Même si c'est un balai permanent d'enfants, d'adultes et de personnes âgées que l'on a remarqué tout au long de la journée du grand Magal. Et ce, malgré une chaleur intenable. Ils se massent tout autour de la tombe, les mains remplies de quelques grains de sable et tendues, comme pour implorer le pardon de Dieu.
Aicha Dramé, elle, sort difficilement un mot de sa bouche pour témoigner. Mais la jeune ibadou de 18 ans ne cache pas son amertume. Ses larmes n'arrêtent pas de couler déformant aussitôt la taille de ses gros yeux. «Je suis Layène et j'habite Pikine. Mais mon souhait de tous les jours était de venir à Touba, rien que pour voir de visu là où repose Ndongo Lô. C'est pourquoi, je n'ai pas hésité à venir directement au cimetière lorsque l'occasion s'est présentée. Nous étions des voisins quand il habitait au marché Zing», nous confie-t-elle. Et de murmurer: «Ndongo Lô me manque beaucoup.» Une forte sensation qu'elle partage avec Touty qui vient de l'Unité 17 des Parcelles Assainies: «Je suis venu me recueillir sur la tombe de mon neveu. Et le hasard a fait qu'il repose près de l'artiste Ndongo Lô. J'en ai profité pour demander à Dieu pour qu'il l'accueille au paradis», indique notre interlocutrice âgée de 30 ans. Et de percevoir la forte présence de fidèles comme un signal fort lancé par Dieu. «Cela montre que l'humilité est un des piliers fondamentaux qui forge l'homme. Et poussière, nous avons été, poussière nous serons. Tout le monde meurt un jour ou l'autre», rappelle Touty visiblement très affectée par la perte de toutes ces vies humaines. Même son de cloche pour Djily Touré, un jeune garçon qui habite Touba, mais réside Dakar. «Ndongo Lô était quelqu'un de très simple, pieux et généreux. C'est la raison de cette forte affluence. Je suis venu prier pour le repos éternel de son âme parce qu'il le mérite. Et je le fais à chaque voyage sur Touba», renchérit-il.
Oumy DIAKHATE
Source Walf Grand Place
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