SAINT-LOUIS - Menace de grippe aviaire : La contrebande inquiète les autorités

«Les femmes qui manipulent les produits sont les plus exposées. C’est pourquoi nous les invitons à un boycott systématique de la viande de poulet». Ces propos sont de l’inspecteur régional de l’élevage, Pape Ibrahima Mime. La rencontre entre l’inspecteur et la presse a fait suite au Crd qui s’est tenu sous la présidence du gouverneur de la région, Ass Sougoufara. Au terme de ce Crd, il a été retenu la mise en place d’un programme régional d’urgence qui allie planification et sensibilisation car, «l’urgence ne milite pas pour qu’on attende que les décisions nous arrivent du niveau supérieur».

Par ailleurs, les contrôles au niveau des fermes de la région seront accentués avec des consignes pour éviter l’introduction des oiseaux passereaux qui aident à propager rapidement le virus, surtout dans les poulaillers où ils s’abreuvent. Il reste à trouver les moyens pour faire fonctionner ce programme, afin qu’il ne soit pas une coquille vide. La certitude de l’inspecteur est que la menace est permanente. En outre, le Dr Mime invite les populations à être vigilantes sur les produits qui rentrent dans la région : «Notre inquiétude se situe au niveau de nos voisins. Les gens sont focalisés sur le parc de Djoudj mais, à ce niveau, toutes les dispositions sont prises. Le danger est ailleurs, surtout dans l’introduction frauduleuse des cuisses de poulet en provenance des pays voisins.» En effet, selon l’inspecteur régional, le virus peut passer par «d’autres canaux sans qu’on puisse en déterminer l’origine comme c’est le cas du Nigeria».

Par ailleurs, l’autre difficulté réside dans l’introduction des conteneurs à partir du Port de Dakar. Cela constitue un casse-tête car, même à ce niveau, on n’est pas certain que le produit est sain. Pourtant, renseigne le Dr Mime, des cas d’introduction de produits douteux ont été signalés, il y a quelques semaines. L’humanité a, pour la plupart, fait face à des grippes aviaires qui sont parties de banales grippes, comme ce fut le cas à l’origine en Espagne, et qui ont décimé près de 40 millions de personnes. Il devient dès lors urgent d’être constamment en veille, car la transmission est possible par la combinaison génétique