Sarkozy ouvre ses portes aux émigrés sénégalais qualifiés

Désormais, les portes sont ouvertes pour avoir des cartes de séjour en France, aux Sénégalais. Le Sénégal, et la France ont, au sortir de deux jours de travaux, paraphé un avenant, qui complète dans ses dispositions, l'accord cadre signé entre les deux parties qui remonte au 26 juillet 2006. Ce qui a permis la mise en place d'un observatoire général des flux migratoires entre le Sénégal et la France. Une première depuis 1974, selon les signataires de l'accord ! La France change de fusil d'épaule en  matière d'émigration. Une rupture profonde, selon l'ambassadeur du Sénégal en France, et chef de la délégation sénégalaise, Doudou Salla Diop.

La France vient d'opter pour une nouvelle politique d'émigration. Et le Sénégal, à en croire son ambassadeur Doudou Sala Diop, a su bénéficier largement mieux que les autres pays africains de cette nouvelle donne. A l'issue d'une rencontre de deux jours, les délégations française et sénégalaise, conduites respectivement, par son excellence, Doudou Salla Diop et M. Stefanini, secrétaire général chargé des questions d'émigration, ont paraphé un document que le Sénégal considère satisfaisant. «  La France s'est engagée dans une nouvelle voie d'émigration. Une politique qui repose sur le partenariat. Nous voulons trouver une manière pour organiser l'émigration », a d'emblée souligné l'émissaire français. Pour ce accord dont la signature a été faite depuis le 26 juillet 2006, son excellence, M. Doudou Sala Diop, précise qu'il s'agit d'un avenant qui prépare, entre autres, l'entrée en vigueur de cette signature. Une manière pour les deux parties de résoudre beaucoup de problème, liés à l'émigration. Il s'agit pour cet accord, de permettre à des Sénégalais, désireux d'aller travailler en France, de le faire légalement. Ainsi, une liste de métiers sera dressée, afin de choisir les candidats pour la France , mais surtout des gens qualifiés. La France , en ce qui la concerne, délivrera quatre types de cartes : une carte de compétence et talent, une carte salarier en mission, une carte « saisonnier », et une carte séjour temporaire salarier. La nouveauté dans cet accord, c'est que le candidat pourrait avoir sa carte de séjour avant son départ du Sénégal. « Nous nous sommes engagés dans cette voie, comme l'a toujours voulu, le président Wade qui, à chaque fois, parlait d'émigration concertée, et non choisie. Raison pour laquelle, les deux pays, pour huiler cette formule, ont mis en place l'Observatoire général des flux migratoires entre le Sénégal et la France  », poursuit M. Diop. 

« L'expression de mesures unilatérales… »

En outre, la France propose d'octroyer des pécules à des émigrés sénégalais qui voudraient renter au pays. « Nous leur donnerons une respectivement, 2000, 3500 et 6500 euros pour une personne, un couple, et un couple avec un enfant », dira M. Sfetanini. Mieux, il estime que la France pourrait aider le « retournant » à créer une entreprise, en l'appuyant pendant au moins un an. « Désormais, les portes sont ouvertes pour avoir des cartes de séjour . Il ne s'agit pas d'affréter des charters pour convoyer les Sénégalais en France, mais comparé à l'accord signé par Paris avec le Congo, le Bénin, et le Gabon, cet avenant est beaucoup plus avantageux pour le Sénégal », dira le diplomate. En clair, la France se chargera de donner des cartes de séjour à des gens qualifiés, à des émigrés, irréguliers, « sans papiers », si après enquête, ils ont une qualification, un talent ou un dossier social considérable ; et bénéficiera « d'une admission exceptionnelle de séjour ». Mais, puisque la France , qui se dit être en phase avec la législation européenne, n'exclut pas la règle du forcing, si l'émigré en question ne répond pas à ces critères.