Par une lettre datée du 19 août dernier, Nicolas
Sarkozy a demandé à son chef de cabinet, d'opposer un refus à la demande
d'audience de Souleymane Jules Diop qui souhaitait lui parler du cas
Karim Wade. Refus de froisser le président Wade ou crainte de crise
diplomatique entre le Sénégal et la France ?
Le président de la République française, Nicolas Sarkozy, a refusé une audience que lui demandait le journaliste sénégalais Souleymane Jules Diop, qui souhaitait lui parler de la situation politique au Sénégal et du cas Karim Wade. Dans une lettre qu’il avait adressée à M. Sarkozy, le journaliste politique sénégalais s’offusquait que Karim Wade soit reçu à l’Elysée, alors qu’aucun ministre, aucun officiel, aucun Premier ministre sénégalais n’a ce privilège. Ce que le journaliste a assimilé à un parti pris et un soutien implicite au projet monarchique d’Abdoulaye Wade. M. Diop revendiquait lui aussi le droit de s’expliquer sur la situation du Sénégal au président français.
Comme si l’affaire prenait une tournure politique, le patron de l’Elysée a demandé à son chef de cabinet de répondre à cette lettre très critique du journaliste sénégalais. Refus de froisser le président Abdoulaye Wade ou crainte d’une crise diplomatique avec les autorités sénégalaises ?
En date du 19 août dernier, M. Cedric Goubet, chef de cabinet de Nicolas Sarkozy, a adressé la lettre référencée SCP/E&A/D060946 au journaliste basé à Montréal. « Vous avez souhaité rencontrer le Président de la République française dans le cadre de vos activités de journaliste chroniqueur. Le chef de l’Etat m’a confié le soin de répondre et de vous exprimer ses regrets de ne pouvoir réserver une suite favorable à votre demande d’audience, tant sont nombreuses les sollicitations qui lui parviennent en ce sens », écrit M. Goubet, non sans regretter que la réponse ne soit « pas conforme à l’attente » du journaliste. Quand nous avons contacté SJD, en séjour en France dans le cadre d’activités de soutien aux femmes sénégalais atteintes du cancer du sein, il a déclaré que l’audience n’avait pas pour lui une grande importance. « J’ai déjà eu l’occasion d’échanger avec Nicolas Sarkozy, qui était ministre de l’Intérieur, dans le cadre de mes activités en tant que Conseiller en communication du Premier ministre du Sénégal. J’ai même eu l’honneur de le recevoir sur le perron de la Primature. Ce n’est donc pas cela qui est important. L’essentiel est qu’il soit conscient du fait que nous sénégalais sommes choqués par une certaine propension de Karim Wade à se faire recevoir à l’Elysée. Et si les réseaux élyséens persistent, ils auront tout le peuple sénégalais en face. Heureusement que depuis un certain temps, ces gens se font discrets », a répondu le journaliste à notre interpellation.
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