Un détachement des éléments de la Gendarmerie nationale a empêché la marche des habitants des Maristes le samedi 22 mai 2010 aux environs de 11 heures. Les femmes, les hommes et les jeunes, qui disent protester contre les constructions irrégulières sur les berges du lac, se sont repliés dans une mosquée.
Au rond-point du Cours des Maristes, près de la route de l’Institut de recherche pour le développement (Ird), quelques habitants des Maristes descendent de taxis ou des véhicules de particuliers. Certaines femmes arrivent par groupes et à pied. Elles rejoignent le coordonnateur du Collectif des associations de Hann-Maristes, Aliou Diakhaté et d’autres organisateurs venus plutôt.
L’interdiction de la marche est sur toutes les lèvres. Les dames sont exaspérées. Tout le monde proteste. « Le droit à la marche est bel et bien inscrit dans notre Constitution », soutient-on. Quatre Pick-up bondés de gendarmes sont sur les trottoirs. Les organisateurs attendent les habitants. Le chef des gendarmes s’approche du coordonnateur et lui signifie d’un ton posé : « Vous ne pouvez plus vous rassemblez ». Un autre, plus jeune, ajoute : « Il faut vous disperser. Cela commence à devenir un rassemblement ». Les marcheurs se concertent. Ils obtempèrent. Les femmes et les hommes changent de cap pour regagner la grande mosquée. D’autres habitants perchés sur les balcons d’imposantes villas contemplent le spectacle. L’autre mouvement de Hann-Pêcheur se joint à la foule. Ce mouvement est dirigé par Mactar Diaw. Les gendarmes tentent de disperser l’attroupement. La tension monte. Les jeunes exhibent des pancartes où l’on pouvait lire : « Stop à la boulimie foncière », « Les populations des Maristes disent non à l’occupation des berges du lac et aux risques d’inondations ». « Le lac est un domaine public. Quel que soit le bail ou le titre foncier, les constructions sur les berges du lac sont interdites par les conventions internationales et les dispositions nationales », rappelle Aliou Diakhaté.
Des salves d’applaudissements rompent le silence. Quant à Mme Cissé, elle s’élève contre l’inaction de certains de ceux qui étaient à la conférence de Copenhague et habitant les Maristes qui n’ont pas manifesté. « On ne les voit pas. Je ne sais pas si elles sont convaincues du réchauffement de la planète », dit-elle. La foule se disperse aux alentours de 13 heures.
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