La revue à mi-parcours du Plan stratégique de lutte contre le Vih/sida 2007-2011 a également été une occasion de faire le point sur la prise en charge des travailleuses du sexe (Ts) ou prostituées. Ce groupe passerelle dont le taux de prévalence a atteint la barre des 19,8%, contre 0,7% pour la population générale, fait l'objet d'une attention particulière de la part des autorités sanitaires. C'est pourquoi, en termes de prise en charge médicale, le nombre de prostituées suivies est passé de 1800 à 6422 entre 2006 et 2009. Ces chiffres montrent également une forte féminisation de la maladie du sida.
« S'il y a hausse du nombre de Ts, c'est parce que la pauvreté a évolué»
Cette augmentation sensible des prostituées n'a pas été expliquée à travers cette présentation du Dr Abdoulaye Sidibé Wade de la Division sida. Mais, pour le sociologue Mamadou Bâ, consultant de l'Ong AWA qui s'occupe de ces travailleuses du sexe, cela est lié à l'extrême pauvreté des populations. «Il faut dire qu'entre 2006 et 2009, les situations des ménages sénégalais ont beaucoup changé. S'il y a hausse du nombre de travailleuses du sexe, c'est parce que la pauvreté a évolué. La crise s'est accentuée. Et ce groupe, qui est passé en trois ans seulement de 1800 Ts à quelque 6500 personnes, est même loin de refléter la réalité, si on tient compte des nombreuses travailleuses du sexe évoluant dans la clandestinité et qui sont prises en charge par Enda-santé», explique M. Ba.
Et le Dr Abdoulaye Sidibé Wade, de la Division sida du ministère de la Santé et de la Prévention, indique que si 4 hommes sont infectés par le Vih, 9 femmes sont contaminées.
Il faut dire dans ce même sillage que 794 hommes ayant des rapports sexuels avec d'autres hommes ou encore des homosexuels ont été reçus en consultation. De même, quelque 210 homosexuels vivant avec le Vih/sida ont été suivis dans les structures médicales compétentes, dans 13 régions du Sénégal. Il convient de signaler que dans ce groupe «vulnérable», le taux de prévalence a connu une hausse, passant de 21,5% en 2006 à 21,8% pour l'année 2009.
M. NDIAYE (Stagiaire)
Source Le Populaire
0 Commentaires
Participer à la Discussion