Tabaski et saint Sylvestre fêtées ensemble : Quand les tailleurs grognent, les parents se frottent les mains

A deux jours de la célébration de la fête de la tabaski mais aussi de la Saint Sylvestre, la capitale sénégalaise est dans l'effervessence totale. ça grouille de monde dans tous les sens, les marchés et autres commerces de Dakar. Mais cette commémoration à l'unisson de deux fêtes ne fait pas l'affaire des tailleurs qui voient leur chiffre d'affaires réduit. Contraiment aux pères de familles qui affichent le sourire.

L'avenue Thiong comme à l'image de tous les coins du marché Sangada, grouille de monde à deux jours de la Tabaski mais aussi de la Saint Sylvestre. A la galerie Payène - localité qui rassemble beaucoup de tailleurs -, les va-et-vient incessants des tailleurs renseignent du boulot que ces gens sont en train de mener. Mais pour les tailleurs, les choses ne marchent pas comme ils l'espéraient. Cette année, déplore Lamine Barro, ‘la fête de la tabaski et celle du 31 décembre commémorées ensemble nous font perdre beaucoup en terme de chiffre d'affaires’. Et pour ce tailleur, les chiffres sont là pour attester cela. Là où il fallait se payer la couture de deux tenues qui peuvent revenir à 30 mille ou même plus, les Sénégalais s'offrent une seule tenue de 15 ou 20 mille francs pour la couture. A la longue, calcule Lamine Barro, tu te retrouves avec moins de 200 000 francs. Comparée à l'année passée, affirme son camarade d'atelier Moussa Sow, où l'on gagnait presque 500 000 francs pour les deux fêtes célébrées séparément.

Cette année, poursuit notre interlocuteur, les Sénégalais se sont limités à n'acheter qu'une seule tenue pour les deux fêtes. Au lieu d'une tenue pour le 31 décembre et une autre pour la tabaski, la gente féminine a acheté soit une tunique en soie soit une tenue traditionnelle cupp pour la tabaski et les soirées dansantes du 31 décembre. Car, se réjouit cette cliente venue récupérer sa robe de soie, Amie Collé Tall, les soirées de fête de tabaski vont être transformées en soirées de 31 décembre. Au grand dam des tailleurs qui continuent de se lamenter sur leur manque à gagner.

Dans certains endroits du marché Sandaga, les choses semblent aller dans le bon sens pour les parents. Les préparatifs vont bon train pour fêter comme il se doit ces deux événements. Si du côté des populations, les mères de familles s'activent pour trouver un habillement traditionnel à leur progéniture, les pères de famille se préoccupent du bélier qu'ils doivent immoler le jour de la tabaski pour respecter les préceptes de l'islam. Les parents se réjouissent de la commémoration, le même jour, des deux fêtes. Pour Abdou Fall, le sourire aux lèvres, ce qui le rend si heureux n'est autre que ‘la dépense ne sera donnée qu'une seule fois’. La viande du mouton immolé servira et pour le repas de midi et pour le dîner du 31 décembre, souligne-t-il. Plus besoin alors, ajoute Abdou Fall, de se payer du poulet ou autres condinents pour préparer le dîner.

Les ménagères abondent dans le même sens. Pour Bineta Diagne et compagnie, c'est du travail de moins du moment que les femmes de maison ne seront pas sur place pour les aider dans leurs travaux.

Certains voient à travers cette commémoration unique de deux fêtes de religion différente, un signe de Dieu. De l'avis de ces derniers, cela doit nous réconforter davantage dans la conquête de l'unité des peuples dans le monde.