L’on croyait que la création d’un département ministériel chargé uniquement de l’Enseignement supérieur enlèverait l’écharde au pied de l’université Cheikh Anta Diop. Les fantasmes ont vite cédé le pas à la réalité. L’Ucad s’enfonce chaque jour davantage dans ses problèmes. La contestation y règne en maître : si ce ne sont pas les étudiants qui réclament le paiement de leurs bourses, c’est le personnel administratif qui demande meilleur traitement et, surtout, le respect des promesses des années passées de l’autorité.
Même si le personnel administratif a levé son mot d’ordre de grève, l’Ucad n’est pour autant pas sorti du tourbillon. Ce jeudi encore, l’avenue Cheikh Anta Diop a été barricadée par des étudiants. Devinez pourquoi. L’argent a tardé à tomber dans leur besace.
Des mouvements d’humeur du genre sont l’arbre qui cache la forêt. Seules quelques centaines de nouveaux bacheliers ont jusqu’ici pu remplir les formalités d’inscription. Des milliers d’autres attentent d’être orientés dans les différentes facultés. "Il y a des listes d’attente dans ces différentes unités d’enseignement, mais aucune d’elle ne pourrait pas prendre plus que le nombre des premières listes", nous dit un agent d’un service de scolarité.
Les bacheliers ne savent pas à quel saint se vouer. Les parents, non plus, ne sont pas tous prêts à financer une formation payante pour leurs enfants.
Une solution ? Les universités régionales ! Pour cet étudiant, « les collèges universitaires régionaux ne sont pas encore fonctionnels pour pouvoir absorber tous ces bacheliers laissés en rade".
Aussi, notre interlocuteur n’a-t-il pas manqué de fustiger ce qui se passe actuellement à l’Ecole supérieure polytechnique (Esp) où, dit-il, "des étudiants de la formation payante se voient refusés le diplôme universitaire de technologie (Dut) reconnu par l’Etat alors qu’ils font les même modules dans les mêmes classes et avec les mêmes professeurs que les étudiants de la formation publique".
Autant de manquements à ses yeux qui devraient inspirer le ministre de l’Enseignement supérieur, Moustapha Sourang, "à agir vite avant que les choses ne se compliquent davantage".
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