Tout est parti de la décision prise dernièrement par Serigne Bara Mbacké de distribuer gratuitement des parcelles aux talibés qui souhaitent avoir un toit dans la cité de Khadimou Rassoul. L’architecte Modou Fall Naida mandaté pour superviser les opérations à Dianatoul Mahwa, s’est alors penché sur deux quartiers (Touba Ndiarem et Darou Tanzil) déjà viabilisés. Une démarche que Serigne Moussa Niang, un fidèle compagnon de feu Serigne Saliou Mbacké, n’a pas du tout appréciée. Il a alors appelé les talibés du défunt khalife, pour s’opposer au «sacrilège». Mais, selon nos sources, Serigne Bara Mbacké a promptement réagi, en interrompant la distribution des parcelles dans cette localité. «Dieu merci, tout est rentré dans l’ordre et dans l’avenir, tout se fera dans les règles de l’art», ajoutent nos interlocuteurs. Toutefois, des sources très bien informées, soutiennent qu’une crise larvée existe bel et bien entre les disciples de feu Serigne Saliou et ceux de l’actuel khalife général des mourides.
Les 19 milliards légués par Serigne Saliou et le patrimoine de Khelcom en question
Nos interlocuteurs qui surveillent de près l’évolution du mouridisme, affirment que les «biens de cette communauté», estimés à 19 milliards de Fcfa laissés en héritage par le dernier fils de Khadimou Rassoul sur terre, posent problème. «Certains n’étaient pas d’accord avec la décision de Serigne Moustapha Saliou de les remettre à Serigne Bara Mbacké», soulignent nos sources. Qui plus est, la dévolution du patrimoine de Khelcom diviserait aussi les talibés de l’actuel khalife et ceux de son illustre prédécesseur. Les premiers pensent que Khelcom doit être placé sous l’autorité du khalife de Bamba, alors que les derniers affirment haut et fort, que ce patrimoine appartient exclusivement à la famille de feu Serigne Saliou Mbacké. Toutefois, du côté de la cellule de communication du khalife, Abdou Khoudoss Niang affirme que des « problèmes » relatifs à l’héritage de Serigne Saliou Mbacké et aux champs de Khelcom n’ont jamais été évoqués par les dignitaires mourides et qu’ils ne sauraient constituer un point de discorde dans la ville sainte…Interrogés sur ces «tensions» qui se font jour à Touba, des observateurs affirment que ce sont des «crises cycliques normales» et soulignent que la communauté mouride saura, dans un avenir proche, retrouver l’unité qui a toujours fait sa force.
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