En cette même période, l’année dernière, elles étaient toutes venues manifester leur ras-le-bol. Un an après, les femmes du Fouta continuent de subir des violences de toutes sortes. Non seulement elles sont fréquemment malmenées dans leur propre foyer, mais il y a que les plus petites sont victimes de viols et de mariages précoces et forcés. Malgré les engagements des autorités, aucune mesure sérieuse n’a été prise pour restaurer leur sécurité. C’est donc pour manifester contre cette violence que les organisations féminines de la région sont descendues dans les rues de la capitale régionale. Malgré la forte canicule, elles ont tenu à marquer leur présence. Par la voix de leur porte-parole Ramatoulaye Diop : « Nous sommes fatiguées. On nous tue, on nous maltraite, on nous punit, mais jamais le pouvoir n’a réagi. Chaque année, on promet des dispositions sécuritaires qui ne sont jamais respectées. Dans cette région, ce sont surtout les petites filles qui souffrent le plus. Chaque mois, il y a au moins deux à trois cas de viol. C’est trop. C’est pourquoi nous sommes venues manifester notre ras-le-bol aux autorités locales », s’est exclamée la monitrice de l’ONG Tostan. Dans ce combat, elles n’ont pas été seules. Les organisations de la société civile aussi ont apporté un soutien de taille. Pour David Diagne de la Raddho, « la sortie de ces femmes doit être prise au sérieux. Au-delà des peines d’emprisonnement infligées aux auteurs de tels actes, nous estimons que l’Etat doit plutôt s’investir dans une démarche de conscientisation. Il faut impliquer toutes les couches de la population pour faire comprendre aux uns et aux autres que les femmes ont droit à la sécurité et à l’épanouissement. » Après cette manifestation, les femmes du Fouta promettent de remettre ça sous d’autres formes si le gouvernement ne réagit pas à temps.
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