Athlétisme - Encore un cas d’indiscipline chez les Sénégalais : Abdoulaye Wagne, probable finaliste du 800 m refuse de courir

C’est à croire qu’à chaque grand rendez-vous de nos athlètes, il y a une situation assez douloureuse à gérer. Après Osaka et l’épisode Amy Mbacké Thiam, voici l’affaire Abdoulaye Wagne qui ne grandit pas point l’athlète et qui rend perplexe et fou de colère le président de la Féderation sénégalaise d’athlétisme, Momar Mbaye. Abdoulaye Wagne qui constituait une chance réelle de finaliste au 800m, a tout simplement refusé de courir au motif que participer aux championnats d’Afrique, n’était pas prioritaire chez lui. C’est le président Momar Mbaye en personne qui a rendu publique l’information au stade, suite à l’absence constatée par tout le monde du Sénégalais au départ de la première série du 800 m où il était engagé.

Une série dans laquelle aucun adversaire potentiel ne pouvait, à proprement parler, inquiéter le quatrième meilleur africain en salle cette année sur les deux tours de piste. Une histoire à faire dormir debout et qui renseigne sur le caractère du coureur, qui n’en est pas à sa première frasque dont la dernière remonte à Osaka quand il a refusé de parler aux journalistes, à l’issue de son élimination.

Son acte de mercredi ne s’est pas fait sur un coup de tête. A écouter le Dtn Amadou Diao, c’est une décision prématurée, parceque bien réfléchie et mûrie, avec comme seule explication de la part de l’athlète, «son souhait de ne pas être humilié par plus fort que lui à l’occasion de ces championnats».

Momar MBaye révèle que Wagne lui a signifié qu’il ne voulait pas croiser certain de ses concurrents, par «peur de se faire humilier». Et dans le lot de ceux dont il a peur, il y a le Sud-africain Malaudzi, un des meilleurs africains sur les deux tours de piste. Selon le président Mbaye, Wagne le cite nommément. Pourtant, ce dernier compte parmi les absents de ces championnats.

C’est le 29 avril que le coureur a fait part au Dtn de son désir de ne pas courir ici à Addis Abeba pour se consacrer au relais et aux meetings à venir, comme celui de Dakar. Refus de Amadou Diao qui convoque aussitôt l’athlète devant le président de la fédération, les entraîneurs, Babacar Cissé et Amadou Diouf, le chef de délégation et le représentant fédéral. Abdoulaye Wagne réitère à nouveau ses souhaits et décide de rendre son passeport pour qu’on le mette dans le premier avion. C’est le président qui calme le jeu et convainc l’athlète à rester et faire le 800m. Ce qu’il accepte. Le jour de sa série, il se met en condition dans le terrain d’échauffement et vient prendre place sagement dans les tribunes qu’il ne quittera que pour retourner à l’hôtel de la délégation sénégalaise.

Que ce soit le président de la Fédération ou le Dtn, cette affaire sent à la fois du gâchis et un manque de respect aux couleurs du pays. «On l’a aidé autant que possible ; et à chaque mois, il reçoit 1 000 euros destinés à sa préparation», renseigne Momar MBaye alors qu’Amadou Diao fait état des multiples stages dont a bénéficié le coureur durant cette saison.

La seule sanction envisagée par le Dtn et qui est du reste, un point du règlement applicable à tous les athlètes en cas de faute pareille, est que le coureur ne prendra pas part au relais. Pour le reste, il s’en réfère à sa fédération. Il est de plus en plus question que Wagne quitte la délégation et rentre sur Dakar. Il y a de réelles menaces sur sa participation aux Jeux Olympiques. A moins que la fédération calme le jeu. Ce qui serait alors grave.