COMMENTAIRE - Sabotage

C’est le vocable qui sied pour qualifier le comportement ridicule de notre pays. Aujourd’hui, tout le monde s’accorde à dire : «je ne suis pas surpris». Les membres du comité directeur étaient conscients que le dossier du Sénégal était indéfendable. Aucune action n’a été menée pour le mettre sur orbite. Les candidatures pour l’organisation d’une coupe d’Afrique de nations sont généralement l’affaire des gouvernements, même si c’est le président de la Fédération qui doit prendre la parole devant le comité exécutif de la Caf. Pourtant, depuis 2003, le chef de l’Etat a demandé aux responsables du sport de préparer le dossier et de le diligenter. Et, Youssou Ndiaye à l’époque, ministre des Sports, avait mis sur pied un comité dont le coordonnateur était le directeur de la Haute compétition. Le dossier par la suite, a souffert d’un manque de suivi. Le Sénégal qui devait s’appuyer sur des personnalités connues dans les instances internationales, a laissé passer sa chance. Le président de la Fifa, Sepp Blatter en visite à Dakar, a reçu Youssoupha Ndiaye à déjeuner. D’autres personnalités comme Kéba Mbaye et Lamine Diack, si elles y étaient associées, auraient apporté un plus à la candidature. Car, à ce niveau, il faut connaître les décideurs et amorcer des actions de lobbying. En allant au Caire, Mbaye Ndoye savait qu’il allait prêcher dans le désert. C’est par respect pour l’instance qu’il s’est déplacé. Aujourd’hui les hommes du football se sentent frustrés. Car, le Sénégal avait des atouts à faire valoir et était en mesure de répondre présent. Malheureusement, il n’y a pas eu la volonté de l’Etat. Car cette candidature, malgré les assurances de Wade, n’a pas été bien pilotée du côté de la rue Carnot. La Fédération a fait de son mieux dans cette affaire. Mais le respect du cahier de charges, les hôtels, les routes, la communication ne sont pas de son domaine. Et, ces aspects sont déterminants dans le choix. Comment comprendre qu’on envoie Mbaye Ndoye seul au charbon ? Sans représentant de l’Etat, quelles assurances peut-il donner ? Qui veut aller loin ménage sa monture. Pour organiser le mondial 2010, Wade s’était investi aux côtés des Marocains et Mandela défendait les couleurs de son pays. C’est là le secret des grandes nations. Il faut mettre à contribution ceux qui sont capables d’apporter une plus-value.