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ENTRETIEN AVEC… Papis Demba Cissé, attaquant du Fc Metz (L2 française) : «Je ne suis pas pressé de venir en sélection»

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ENTRETIEN AVEC… Papis Demba Cissé, attaquant du Fc Metz (L2 française) : «Je ne suis pas pressé de venir en sélection»

Il sort peut-être de nulle part, mais il aligne les feux d’artifice. De retour d’une saison de prêt à Cherbourg (National) après quelques mois d’apprentissage au Centre de formation du Fc Metz, Papis Demba Cissé brille désormais sous le halo des projecteurs de la Ligue 2 française. Avec 7 buts en 15 journées, le jeune artilleur sénégalais (21 ans) a fini de mettre la mécanique lorraine, leader actuel de la L2, sur le chemin de la remontée. En compagnie de son complice et compatriote Babacar Guèye (8 buts), le généreux Rufisquois a inventé contre toute attente un duo en état de grâce qui ravive, au stade Saint-Symphorien, le souvenir des «PP flingueurs», en l’occurrence Pires et Pouget. Pourtant, malgré les œillades poussées de Henryk Kasperczak et ses stats parlantes, l’ancien attaquant de l’As Douanes (1,71 m ; 74 kgs), parti à l’aventure messine un 5 janvier 2005, ne s’impatiente pas de devenir Lion. Aujourd’hui, il n’a de voix que pour sa réussite personnelle et celle d’un peuple «grenat» qui rêve de Ligue 1 à haute voix.

Dites, Papis, vous confirmez durant chaque journée votre bon début de saison ?

Ah ! Tout marche très bien pour l’instant. Dieu merci. Notre équipe s’en sort très bien et gagne pratiquement tous ses matches. Mais, cela ne veut pas dire que je suis au top. Loin de là, je continue à me battre pour confirmer tout ce que les gens pensent de moi. Il faudra se battre davantage pour garder toutes ces performances jusqu’à la trêve.

Vous étiez la saison dernière en National (D3). Qu’est-ce qui explique ce soudain changement de statut ?

La saison dernière, j’étais effectivement en Cfa (Championnat de France Amateurs, équivalent de la D4) lors du début de saison, même si j’avais joué un match avec l’équipe première face au Psg. On m’a ensuite prêté en Cherbourg en National. C’est là que j’ai joué beaucoup de matches. Ça m’a fait du bien d’avoir joué dans ce championnat parce que cela m’a permis de connaître le football français. C’est là-bas que j’ai vraiment appris beaucoup de choses. J’ai bossé pour progresser. Depuis mon retour de prêt au Fc Metz, je n’ai plus baissé les bras. C’est cela qui explique peut-être cette progression. C’est le travail qui paie et je vais poursuivre sur cette lancée pour aller très loin avec ce club.

Et depuis le début de la saison, rien ne vous arrête…

On peut le dire ainsi. Je suis vraiment en train de m’imposer petit à petit au niveau de l’attaque du Fc Metz qui fonctionne très bien. Toutefois, il faut continuer à bosser pour mériter toute cette confiance placée en moi. Il faut rester très concentré et patient, car la saison est loin d’être finie. En plus, je m’entends très bien avec Babacar Guèye. Le courant passe très bien. Je vais très bien pour l’instant et toute l’équipe se porte bien également. Justement votre duo avec Babacar Guèye, auteur de 15 des 22 buts du Fc Metz jusque-là, est flamboyant…

Ça fonctionne à merveille. Tout se passe très bien. Une véritable complicité s’est nouée depuis le début de la saison. J’espère que cette entente va continuer jusqu’à la fin de la saison. Il y a peut-être Momar Ndiaye qui peut jouer si le coach (Francis De Taddeo) décide de faire tourner son effectif. Mais avec Babacar, c’est tout simplement magnifique. Nous sommes vraiment contents de s’entendre de cette façon-là, de notre réussite aussi. Ça devient facile parce que nous tirons ensemble pour un seul objectif. L’essentiel est que notre équipe en bénéficie. Nous pensons maintenant à notre avenir et à celle de l’équipe sans se poser des questions.

Qu’est-ce qui fait vraiment votre complémentarité ?

Chacun a certainement ses qualités. Nous bossons aussi beaucoup aux entraînements pour travailler notre complicité. C’est cela qui justifie cette réussite que nous connaissons depuis le début de la saison. Maintenant, Babacar est un grand technicien. C’est un joueur assez généreux et adroit devant le but. Il a confiance en lui et à ses qualités. Notre complicité s’est nouée tout naturellement. Sur le terrain, nous parlons Wolof. Cela facilite peut-être notre tâche. Tout est venu tout seul. Cela ne s’explique pas. Je ne sais pas trop...

Pour l’instant, votre duo rappelle celui de Robert Pires et Cyrille Pouget des années 90.

Les gens en parlent beaucoup. Je ne sais pas trop si on a réussi à faire oublier ce duo d’attaquants. Pour l’instant, nous savourons cette réussite et poursuivons tranquillement notre chemin. Ce n’est pas la reconnaissance personnelle qui nous guide, mais nous voulons que les supporters soient contents. Nous essayons de le faire tous les week-ends. Je ne suis pas là pour faire oublier la réussite de tel ou tel autre. Je fais tout doucement mon chemin. C’est aux gens de juger. C’est tout.

Vous rêvez certainement de devenir le meilleur buteur de la Ligue 2 ?

Tout attaquant rêve d’être meilleur buteur d’un championnat. Je rêve d’être meilleur buteur. Dans ma tête, je me dis qu’il faut que l’équipe gagne les trois points. Que je marque ou pas, ce n’est pas important. Voilà ma philosophie. Je serai un jour meilleur buteur du championnat. Ça va venir. Mais, il va falloir que je continue à bosser pour espérer arriver à ce stade.

Vivez-vous un rêve de gamin ?

Peut-être que c’est un rêve. Mais, j’ai beaucoup travaillé pour en arriver là. Ce sont mes efforts qui sont en train d’être récompensés. Effectivement, cela est allé très vite. Mais, il n’y a pas de secret pour réussir. Je bosse et je ne me fais pas de cadeaux aux entraînements. Les efforts seront toujours payés, un jour ou l’autre.

Vous n’êtes pas devenu un autre homme avec votre réussite actuelle ?

Pourquoi ? Je suis moi-même. Je ne me prends pas de tête. Il n’y a rien qui puisse me faire changer. C’est bien de réussir comme cela m’arrive présentement, mais, je reste la même personne qui était en National ou au centre de formation. Il me reste beaucoup de choses à prouver.

Metz, constitué essentiellement de jeunes issus des centres de formations, a certainement un secret ?

Je ne dirais pas qu’il y a un secret. Tous les joueurs ne se posent pas de questions. Ils sont conscients de l’ampleur de la tâche. Ils travaillent de façon extraordinaire pour assurer notre montée qui est vraiment très possible. Nous nous connaissons très bien. Nous bénéficions de l’expérience des anciens comme Pape Malick Diop. Nous pensons à la Ligue 1 qui reste un objectif pour Metz.

Quels rapports entretenez-vous avec Francis De Taddéo ?

Francis est plus qu’un formateur ou un coach. De notre part, on le considère comme un père. Il fonctionne à l’affectif. Francis nous a pratiquement tous formés. Il est tous les jours avec les joueurs pour leur montrer toute son affection. C’est un père pour nous tous. En plus, il est extrêmement brillant. Il nous demande de bosser pour progresser. Nous ne pouvons que suivre ses conseils et consignes. Les résultats du Fc Metz sont là pour le confirmer.

C’est donc parti pour une rapide remontée pour votre club…

C’est notre objectif. Tout se passe très bien. Nous sommes tous conscients que la tâche ne sera pas facile même si tout se passe très bien parce que nous avons huit points d’avance sur le deuxième. Nous allons essayer de garder cette distance jusqu’à la trêve. Nous sommes en train de bosser au jour le jour sans se prendre la tête. C’est une grande équipe qui mérite une remontée le plus vite possible. Nous allons certainement y arriver si nous arrivons à maintenir ce rythme et cette bonne réussite.

Comment jugez-vous le niveau de la Ligue 2 pour votre première saison ?

Le niveau est assez bon. Il y a la combativité, trop de duels. Il faut être prêt physiquement pour s’en sortir. Il faut tout le temps bosser pour être à la hauteur durant chaque journée de championnat parce que les défenseurs sont assez rugueux. Les gens ne se font pas de cadeaux. Pour l’instant, Alhamdoulilahi (Dieu merci), je m’en sors très bien.

Cela fait du bien de se retrouver avec tous ces Sénégalais au sein du Fc Metz ?

Cela fait vraiment plaisir de partager une équipe avec autant de compatriotes. C’est formidable de jouer avec Babacar Guèye, Pape Malick Diop, Cheikh Matar Guèye, Daniel Bocandé, Dino Djiba ou Matar Mangane. C’est une famille que nous formons là-bas. On en profite pour davantage progresser en écoutant les conseils des anciens comme Pape Malick Diop qui est un grand joueur. C’est fantastique.

Que représente Pape Malick Diop pour vous ?

Ah ! C’est un grand frère. Il est toujours disponible et a le mot pour te remonter le moral. Il nous conseille vraiment beaucoup sans états d’âme. Il nous dit de faire ceci ou cela. Il est d’un grand apport. Je ne sais pas comment vous expliquer ce qu’il représente pour nous. Il partage sans problèmes toute cette expérience qu’il a capitalisée pendant sa carrière de joueur. Nous sommes vraiment honorés de jouer avec lui dans une même équipe.

Aujourd’hui, avec votre réussite actuelle, vous pensez certainement à la «tanière» ?

Tout joueur rêve de jouer en Equipe nationale. C’est mon cas. C’est tout à fait normal que je veuille venir en sélection. Ce sera un honneur de défendre les couleurs de son pays. Cependant, je ne suis pas pressé. Je suis bien dans mon club et je suis en train de réussir quelque chose avec Metz. Maintenant, l’Equipe nationale va venir tout seul. Il ne faut pas brûler les étapes. Je suis encore jeune et patient de nature. J’attends tranquillement mon heure pour venir.

Mais, l’Equipe nationale reste quand même un objectif pour tout joueur ?

Tout à fait. Si on m’appelle, je vais y aller pour tenter ma chance. Je ne suis pas là pour crier que je dois venir en Equipe nationale. Je suis bien dans ma tête. Je suis vraiment tranquille. Cependant, ce sera vraiment un grand plaisir de répondre à l’appel de mon pays. J’attends tranquillement parce que ça viendra. Si ça ne vient pas, ce n’est pas grave. Je ne vais pas me déranger pour dire que je suis là et qu’il faut m’appeler. Je suis vraiment tranquille. Forcément, porter le maillot de mon pays me fera un énorme plaisir. C’est toujours un rêve pour un joueur. Je ne suis pas pressé. Ça va venir Incha’Allah parce que j’ai du temps devant moi.

Le sélectionneur, Henryk Kasperczak, ne vous a-t-il jamais appelé depuis qu’il est en place ?

Il était venu nous voir lors de la troisième journée du championnat face à Reims. Il avait pris nos contacts. C’est un premier pas. Mais, cela ne veut pas dire qu’il doit impérativement nous appeler en Equipe nationale. Il ne m’a jamais appelé depuis qu’il est en place. Ce n’est pas grave. Cela ne me dérange pas du tout. Pour l’instant, je continue de bosser avec mon club sans se poser des questions du genre : «Quand est-ce que je dois venir en sélection ?» Il a choisi ses joueurs et travaille avec ces gens-là. Je ne fais pas de commentaires là-dessus. S’il ne m’appelle pas, je prie pour que mon pays gagne tous ses matches. Un pays reste sacré.

Il a dit dernièrement que tous les Messins l’intéressent en citant nommément votre nom ?

Cela fait forcément plaisir. Je suis vraiment content d’entendre tout ça. Nous sommes là et nous allons continuer à bosser. S’il ne nous appelle pas, ce n’est pas grave. Nous allons prier pour que ceux qui sont en place gagnent tous leurs matches. C’est cela notre apport.

Ne rêvez-vous pas disputer ce match de mardi contre le Nigeria à Beauvais ?

Si on m’appelle, je suis prêt à y aller pour apporter ma contribution et apprendre. Oui, je serais prêt. Mais, je le répète encore une fois, je ne suis pas pressé. Pour l’instant, il n’y a pas eu de contacts officiels avec le coach.

Comment percevez-vous la non-sélection de Babacar Guèye qui pète la forme avec Metz ?

Il est vraiment en pleine forme. Macha’Allah, comme on le dit en Wolof. Il joue tous les matches et marque des buts depuis le début de la saison (8). Il fait partie des meilleurs buteurs du championnat. Bien sûr, cette non-sélection va forcément le travailler, mais il ne s’est jamais plaint. Franchement, il ne s’est jamais posé la question de savoir pourquoi, il n’est pas parti en sélection. Non, il n’est pas gêné par la situation. Mais il reste un grand joueur.  



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