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HENRI KASPERCZAK, COACH DES LIONS : JE NE PROMETS PAS DE GAGNER LA CAN

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HENRI KASPERCZAK, COACH DES LIONS : JE NE PROMETS PAS DE GAGNER LA CAN

C’est un Henri Kasperczak toujours disponible et courtois qui nous a reçus hier en fin de matinée, dans son bureau au siège de la FSF, en face du CICES. Trois jours après la qualification de son équipe à la CAN « Ghana 2008 », aux dépens du Burkina Faso, le sélectionneur national des « Lions » est revenu sur le parcours de ses troupes, sur ce dernier match décisif de samedi face aux « Etalons ». Et a abordé la préparation de ce qui sera sa 5è phase finale. Au total, le technicien polonais s’est dit satisfait du parcours de son équipe lors des éliminatoires et ambitieux en direction de la prochaine CAN, du 20 janvier au 10 février 2008 au Ghana.

« M. L’entraîneur, au-delà de la qualification des « Lions » à la prochaine CAN, quel bilan faites-vous des rencontres livrées lors des éliminatoires ?

En général, le parcours n’a pas été facile. C’était même difficile. Mais, nous avons la satisfaction de l’avoir bouclé en beauté avec un large succès, 5 buts à 1, contre le Burkina lors du match décisif. Ça a fait plaisir à tout le monde. Il y a aussi eu le bon comportement d’ensemble des joueurs. Vous savez, en Afrique, les matches ne sont jamais faciles. Chaque équipe peut perdre à l’extérieur. Même le Cameroun, battu par la Guinée équatoriale (1 - 0) ; l’Egypte, championne d’Afrique, n’a pas su s’imposer au Burundi (nul vierge)... Il y a même l’Afrique du Sud qui a été battue à domicile (par la Zambie 1 - 3 NDLR). Toutes les équipes sont devenues ambitieuses et compétitives. Il y a de plus en plus de prétendants à la qualification et dans toutes les compétitions. Regardez ce qui s’est passé lors de la dernière coupe du monde ! Il y avait le Togo, l’Angola, le Ghana entre autres pour représenter l’Afrique. Et ni le Cameroun, ni le Nigeria, ni le Sénégal qu’on attendait. Et cela va continuer. Les « petits pays » ont soif de victoires. Le Sénégal lui, fait partie des équipes à battre. Mais, nous avons eu un parcours intéressant. Nous avons perdu un seul match (0 - 1 au Burkina, NDLR). Heureusement, parce que si l’on en avait perdu un autre, on ne serait pas qualifié. Nous avons joué à des périodes différentes, avec des joueurs différents en raison de blessures, de suspension ou parce que certains n’étaient pas compétitifs. Nous avons su gérer tout cela assez raisonnablement. Il y a eu quelques changements par rapport à il y a un an ou 14 mois. Certains anciens ne sont plus là, d’autres ont été à la base de la réussite mais nous sommes toujours dans la logique de la construction d’une équipe nationale compétitive.

Pour parler plus spécifiquement du match de samedi dernier, face au Burkina, à 1 but partout à la mi-temps, alors que l’équipe se faisait huer par son public, aviez-vous douté ?

Non, pas du tout ! J’avais confiance en mes joueurs. Le public lui avait peur de connaître la même chose que face au Togo. Il n’était pas content parce qu’on avait pris un but et qu’on s’était fait contrer une ou deux fois. Moi, j’ai trop d’expérience pour paniquer ou douter. Mais, j’étais inquiet. On a pu corriger à la mi-temps. Et le déclic est venu de l’entrée en jeu de Babacar Guèye et d’Henri Camara. En 2è mi-temps, l’équipe s’est mieux comportée dans la maîtrise du jeu. Il y a eu plus de choses positives que de choses négatives, même si, c’est vrai, on a été parfois mis en danger. L’explication est toute simple : nous avions un jeu orienté vers l’offensive ; nous ne pensions qu’à marquer et à gagner. Et nous avons été mis en danger après nos coups de pied arrêtés. Car, nos joueurs montaient mais avaient des problèmes dans le replacement défensif à la perte du ballon.

Vous l’avez dit, il vous fallait marquer et gagner. C’est pourquoi certains n’ont pas compris que vous ayez démarré le match avec deux milieux récupérateurs, Bayal et Pape Bouba...

Mais, ces deux là alternent leur jeu. Bayal n’est pas seulement un milieu récupérateur, il sait également construire. Et puis, nous sommes entrés dans ce match avec une idée qu’on s’était faite après le match de Londres contre le Ghana, quelques jours auparavant. Vous savez que Badara Sène a plus de dispositions dans le jeu offensif que Bouba Diop et Bayal. A la mi-temps, on l’avait remplacé par Bayal qu’on avait associé au milieu de terrain avec Bouba Diop. Et ils avaient bien orienté le jeu. L’équipe s’était mieux comportée avec ce duo. Alors, on a aligné ces deux joueurs contre le Burkina. Il y a aussi Ousmane Ndoye qui donne satisfaction à chaque fois qu’il entre en cours de jeu.

Mais, nous avons préféré accorder la priorité à ceux qui nous avaient donné satisfaction contre le Ghana, même s’ils n’ont pas de véritables dispositions offensives. Mais ils savent jouer en avant avec des passes courtes ou longues. Maintenant, il faut qu’ils continuent à jouer comme ça en club : récupérer le ballon et orienter le jeu par les côtés ou en profondeur. En plus, il ne fallait pas dégarnir l’axe devant notre défense.

La défense, justement. Elle n’a pas été un modèle de sûreté avec des incompréhensions dans l’axe et quelques erreurs de replacements sur les côtés...

Je crois plutôt qu’on n’a pas eu de gros problèmes avec la défense. Les Burkinabés étaient parfois en supériorité numérique parce que, comme je l’ai dit tout à l’heure, on avait des problèmes de replacement quand on perdait le ballon suite à nos coups de pied arrêtés. La récupération en 1ère mi-temps, quand on a pris le but, n’était pas bonne. Surtout au niveau des latéraux. Guirane par exemple a eu un gros retard sur une action qui a failli nous coûter un but, alors que Diatta et Adama Sarr étaient bien placés. Mais, en foot, on fait toujours des erreurs et ceux qui en font plus que les autres perdent. Quand on est en infériorité numérique, c’est vraiment délicat. Et cela nous est arrivé face au Burkina. Moi, j’aime bien jouer l’offensive, marquer des buts ; mais il faut savoir garder son sang-froid, prendre moins de risques parfois. Nous, on en fait trop.

N’est-ce pas une raison pour rappeler Diagne Faye et Diawara dans l’équipe ? Est-il possible qu’ils réintègrent le groupe prochainement ?

Mais, tout à fait. Ils ont des chances de revenir. Je le confirme. Mais, il faudra d’abord voir comment Diawara se comportera avec son nouveau club, Bordeaux ; s’il sera compétitif ou pas. Diagne Faye aussi a changé de club. Il faudra voir comment il s’adaptera à Newcastle. C’est en fonction de tout cela qu’on prendra les décisions qui s’imposent. Il y a aussi Malick Bâ qui était blessé et Habib Bèye qui était suspendu et qui, lui aussi, vient de changer de club.

Apparemment, vous avez en tête votre groupe pour la CAN...

Oui, et depuis longtemps même ; à moins qu’entre-temps, on découvre quelqu’un d’exceptionnel. Il y a des nouveaux qui ont leurs chances : Waïgo, Adama Sarr, Demba Bâ, Demba Touré. On compte beaucoup sur eux. Sur Boukhary Dramé également. Il a été blessé et ne pouvait pas participer à nos derniers matches. Mais il nous intéresse toujours.

Finalement, qu’est-ce qui sera déterminant dans le choix des 23 joueurs qui vont disputer la phase finale ?

La santé et la compétitivité ! Mais parfois, même si l’on parle de compétitivité, on est obligé de prendre des joueurs pas forcément titulaires en club. Il faut cependant qu’ils soient bien physiquement, comme Diatta ou Henri Camara qui est en difficulté en club. On lui a fait confiance et il a fait la différence.

Justement, n’était-ce pas un coup de poker de convoquer Henri Camara et de le lancer dans ce match décisif alors qu’il n’avait pas beaucoup joué en club ?

Pas du tout ! Il a joué quelques matches, sinon je ne l’aurais pas convoqué. Le jour où l’on rencontrait le Ghana à Londres, il avait joué avec l’équipe réserve de Wigan. Après, aussi, il a disputé un match de Coupe d’Angleterre. Et une fois, il a été sur le banc de l’équipe A en championnat. Il avait donc retrouvé ses sensations. Mais de manière générale, je préfère des joueurs en bonne santé et compétitifs.

L’attaque du Sénégal a été assez performante samedi en inscrivant 5 buts. Mais tout ne fut pas rose...

C’est vrai que nous n’avons pas réalisé à 100% ce qu’on voulait faire. Mais l’adversaire y était pour quelque chose, il a fermé les côtés où l’on voulait passer. Vous avez vu, Coly et Guirane n’ont pas souvent été aux avant-postes. Par contre, Frédéric Mendy, en milieu excentré gauche, a fait un très bon match. Il a été très présent. Diomansy, sur l’autre flanc, a également beaucoup tenté en 2è mi-temps. D’ailleurs, le 3è but est venu de lui après une série de une - deux.

Maintenant que la qualification est dans la poche, comment allez-vous vous préparer pour la phase finale ?

Nous envisageons de disputer au moins un match par mois. En octobre, il y a deux dates, le 13 et le 17. En novembre, il y a le 17 et le 21. On espère rencontrer une équipe d’Afrique noire ou du Maghreb. Le tirage au sort des poules et des rencontres de la phase finale sera alors fait (le 19 octobre à Accra NDLR). Et l’on verra ; en fonction de nos futurs adversaires, on jouera contre des équipes d’Afrique noire ou du Maghreb. En décembre, malheureusement, ce ne sera pas possible de faire de match, il n’y a pas de date. Mais, nous comptons jouer un dernier match amical de préparation, juste avant le début de la CAN.

A Dakar, de préférence, comme cela se fait d’habitude ?

Ça dépendra des propositions ! Le plus important, c’est de jouer le match. Pas le lieu où il se joue.

Et vous en serez à votre 5è phase finale de CAN après celles de 94 avec la Côte d’Ivoire, de 96 et 98 avec la Tunisie et de 2002 avec le Mali. Le moment, enfin pour vous, de remporter le trophée, non ?

Si le bon Dieu est avec nous, pas de problème ! Le plus important, c’est d’avoir une équipe qui se donne à fond. Ce qui est sûr, c’est que je veux gagner chaque match. Avec cette équipe du Sénégal, comment on va faire ? Pfft ! Je ne vais pas faire de promesses. Je ne vais pas à la CAN pour gagner absolument. C’est vrai que je suis optimiste de nature, mais il faut être réaliste : rien n’est facile. Je laisse tout au destin. Ce qui est sûr, c’est qu’on est ambitieux ».



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