''les arbitres africains sont sous influence, pas forcément corrompus'' Selon Faouzi Mahjoub

Dakar, 30 mars (APS) - Faouzi Mahjoub, ancien membre de la commission médiats de la Confédération africaine de football (CAF), invité de la rédaction de l'APS jeudi, a confié que ‘'les arbitres africains sont sous influence mais pas forcément corrompus''.

‘'Je ne crois sincèrement pas que les pratiques des coupures qu'on glisse dans les enveloppes ont court jusqu'à présent. Je pense plutôt que nos arbitres sont sous influence de leurs mentors, de ceux qui les nomment dans les compétitions internationales'', a déclaré le journaliste tunisien répondant à une question sur les problèmes de l'arbitrage africain.

Selon le journaliste tunisien qui travaille pour l'hebdomadaire Jeune Afrique, ‘'les arbitres africains n'ont pas besoin d'être corrompus ou de recevoir les ordres. Ils sont assez intelligents pour voir dans quel côté se situent les intérêts de leurs mentors, de ceux grâce à qui ils sont présents aux compétitions internationales'', a souligné Faouzi Mahjoub.

Rappelant qu'en participant à la Coupe du monde de football, un arbitre peut gagner jusqu'à 40 millions de francs CFA, Faouzi Mahjoub commente qu'il n'est pas ‘'très difficile de voir dans la même direction que son protecteur qui te permet d'être choisi pour arbitrer plusieurs rencontres''.

‘'Mieux, sur le plan africain, on peut faire de substantielles économies quand on officie pendant plusieurs rencontres. Et dans tous les cas, il est très difficile de ne pas être sous la coupe de ceux qui te permettent d'officier'', ajoute-t-il.

Le journaliste tunisien donne l'exemple de l'arbitre des Emirats Arabes Unis, Ali Busjaim (il a officié le quart de finale Tunisie-Sénégal en 2004), qui a sifflé 12 matches de phase finale de CAN.

‘'Dîtes combien d'arbitres africains peuvent se targuer d'avoir officié à autant de rencontres en coupe d'Asie des nations?'', s'est interrogé Mahjoub.

‘'Il est clair que ce dernier avait un mentor au niveau de la commission d'arbitrage de la CAF'', a-t-il dit, s'interrogeant sur ‘'l'absence de réaction des dirigeants africains''.

‘'Les rares fois qu'on entend les dirigeants africains au sujet de l'arbitrage, c'est quand il y a des actes inqualifiables mais c'est après plus rien. Pourtant, Dieu sait qu'ils ont l'occasion de poser et discuter de ses problèmes à l'occasion de l'assemblée générale de la CAF'', dit-il.

Il s'est empressé d'ajouter que ‘'ce n'est jamais le cas. Ce sont plutôt des assemblées où il n'y pas de discussions, où tout passe comme lettre à la poste''.

''C'est d'autant plus regrettable que les pays africains qui ont des protecteurs au niveau de l'instance dirigeante du football africain, savent qu'ils n'auront pas de problèmes au sujet des erreurs d'arbitrage'', a-t-il ajouté.

Faouzi Mahjoub a aussi déploré la fin des échanges d'arbitres entre l'Europe et l'Afrique, qui aurait pu permettre à ceux du continent de progresser avant d'indiquer que ‘'l'arbitrage reste le talon d'Achille du football africain''.