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Mbaye DIAGNE, Manager de Yakhya DIOP ‘YEKINI’ : ‘L'arbitrage n'a pas été à la hauteur’

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Mbaye DIAGNE, Manager de Yakhya DIOP ‘YEKINI’ : ‘L'arbitrage n'a pas été à la hauteur’
L'écurie Ndakaru a toujours du mal à accepter le verdict du combat qui a opposé, dimanche dernier, Moustapha Guèye et Yakhya Diop ‘Yékini’, lors du Gala organisé par Gaston Mbengue. D'ailleurs, le manager de Yékini estime avoir assisté le 30 juillet à du théâtre et non à un combat de lutte, après le nul qui a sanctionné l'affiche qui devait marquer la fin de la saison de lutte avec frappe. Dénonçant l'arbitre, Mbaye Diagne revient, dans l'entretien qu'il nous a accordé, sur les temps forts du combat, tout en confiant que son lutteur est devenu l'ennemi public numéro de la plupart des gens qui gravitent autour de la lutte sénégalaise, des promoteurs aux journalistes, en passant par les anciennes gloires. En bon croyant, Mbaye Diagne jure que seul le bon Dieu pourra ‘détrôner’ son poulain.

Wal Fadjri : Comment appréciez-vous le nul qui a sanctionné votre combat contre Moustapha Guèye ?

Mbaye Diagne : C'est un résultat qui me surprend. On aurait vraiment aimé que le combat soit sanctionné par une défaite ou une victoire. Il faut comprendre qu'en dehors des deux lutteurs qui devaient s'affronter, il s'agissait du drapeau du doyen El Hadj Mansour Mbaye. Il fallait donc, rien que pour lui, un vainqueur. Mais, c'est une volonté divine, on ne peut que l'accepter. Toutefois, je tiens quand même à dire que c'est un combat dont l'arbitrage n'a pas été à la hauteur. Tous les gens qui ont fait le déplacement, ont quand même vu que Moustapha Guèye est allé à terre à trois reprises. Deux fois dans des actions menées depuis l'intérieur et une fois dans l'arène.

Wal Fadjri : N'est-il pas trop facile de faire des reproches à l'arbitrage, après le verdict nul du combat ?

Mbaye Diagne : Je vous dis et maintiens que c'est une erreur d'arbitrage. Il n'a pas été à la hauteur. Il suffit de revoir les images du combat. Même si l'arbitre est le maître du terrain, on ne peut pas ne pas dire que Moustapha Guèye est allé à terre à trois reprises. S'il n'y a vraiment pas eu de chute, la victoire de Yékini sur Bombardier doit donc être revue. Tout autant que celle obtenue sur Tyson. Ou son combat avec Khadim Ndiaye, Balla Bèye... Ce sont tous des actions qui ont été menées depuis l'intérieur et qui ont connu leur fin derrière les sacs qui entourent l'arène... Même Tapha (Guèye), sur une des chutes, pensait que l'arbitre allait siffler la fin du combat. Il était sur le point de quitter l'enceinte, lorsque l'arbitre l'a rappelé pour qu'il revienne combattre. Il était surpris... S'il (l'arbitre, Ndlr) veut afficher son appartenance qu'il le dise. Nous ne sommes pas nés de la dernière pluie. Une chose est sûre, c'est que Babacar Diop ne va plus arbitrer nos combats. Nous allons déposer une lettre auprès dy Cng, comme l'ont fait certains sur d'autres arbitres, pour que ce dernier n'officie plus lors de nos sorties.

Wal Fadjri : Vous estimez-vous victime d'une injustice lors de ce combat ?

Mbaye Diagne : Bien évidemment ! C'est comme si le combat opposait un Sénégalais à un Burkinabé ou un Malien. Tout le monde était contre nous, ce jour-là. On a connu toutes sortes de provocations. Un jeune de Fass, Balla Diouf, m'a même insulté, alors que je peux être un père pour lui.

Wal Fadjri : N'était-ce pas de bonne guerre pour déstabiliser l'adversaire ?

Mbaye Diagne : Ce n'était pas notre premier combat. Et il suffisait, par exemple, que Yékini touche le sol avec un seul doigt pour qu'il perde le combat. Les gens sont contre nous. Je ne parle pas de tout le monde, bien évidemment. Mais dans l'ensemble, c'est malheureusement le cas. Il y a des journalistes qui ont fait des analyses équilibrées sur le verdict du combat. Par contre, d'autres ont clairement affiché leur appartenance. En dehors des journalistes, il y a des promoteurs, des arbitres... la liste est longue. Il y a des gens qui sont dans d'autres camps, mais qui ont clairement pris fait et cause pour le camp de Fass lors de ce combat. Pourtant, ce sont des gens qui nous faisaient souvent comprendre qu'ils étaient neutres. Malheureusement pour ces derniers, Dieu est encore avec nous. Ce combat nous a permis de tirer des enseignements.

Wal Fadjri : Au vu de la place qu'occupe votre lutteur dans l'arène, on ne lui pardonne pas qu'il n'ait pas pris le combat à son compte. N'est-ce pas normal ?

Mbaye Diagne : On n'y peut rien si Yékini est aujourd'hui le roi des arènes. Il y a Youssou Ndour qui détient le drapeau du chef de l'Etat. C'est la volonté de Dieu. Même si on est là depuis seulement neuf ans. Il n'y a pas de secret dans ce que nous faisons. On travaille chaque jour. Qu'on ait un combat ou pas. On souhaite également la paix à tout le monde.

Wal Fadjri : Tyson aurait vécu la même chose lorsqu'il était le roi des arènes. N'est-ce pas quelque chose qui est propre à la lutte ?

Mbaye Diagne : C'est le Sénégal qui est malheureusement ainsi fait. On a toujours pitié du faible. Lorsque vous commencez à devenir une star, vous vous faites forcément des ennemis. C'est une situation que nous vivons depuis un certain temps, mais que nous gérons avec beaucoup de philosophie. Lorsqu'on a un combat, on fait tout pour satisfaire nos supporters, les amateurs de lutte, en créant l'ambiance. Si on doit être sur place à une heure, on fait tout pour être là une demi-heure avant. C'est de la sorte que nous fonctionnons. On n'a aucun problème avec les gens. On respecte tout le monde. C'est notre devise : la discipline. Le jour du combat, s'il n'y avait pas les forces de l'ordre, le pire aurait pu se produire parce qu'il y a eu beaucoup de provocations, de manque de respect...

Wal Fadjri : N'y a-t-il pas un aspect mystique dans le choix d'être toujours le premier au stade ?

Mbaye Diagne : Non ! C'est pour ne pas arriver en retard. Il y a les embouteillages. Le véhicule peut tomber en panne. Il faut savoir aussi que lorsqu'on arrive en retard, on perd 150 000 francs Cfa. D'ailleurs, Moustapha Guèye va payer l'ardoise parce qu'il est arrivé en retard lors du Gala. On ne peut pas pour des choses qu'on peut faire tôt, perdre autant d'argent. C'est ce qui nous pousse à venir tôt.

Wal Fadjri : Nous avons vu un Yékini nerveux, agressif en fin de combat. Pourquoi était-il autant sur les nerfs ?

Mbaye Diagne : Il a être énervé par le comportement de son adversaire. Il a été déçu et surpris de la façon de lutter de Moustapha Guèye. Ce dernier avait promis un duel de guerriers et Yékini était prêt à se battre. Malheureusement, ce n'était pas le cas pour Tapha. Il s'est débiné tout au long du combat. A chaque fois que Yékini a fait un pas vers lui, il a évité le corps à corps. C'est d'ailleurs ce qu'on lui avait conseillé de faire.

Wal Fadjri : D'autres soutiennent que Moustapha Guèye a plutôt effectué des déplacements.

Mbaye Diagne : Il ne s'agissait pas de déplacements. Il est facile de faire la différence entre déplacement et se débiner. Tapha a refusé de combattre. C'est la seule chose qui peut être valable. Pourquoi refuser d'aller au contact de son adversaire qu'il dit être lourd. Pourtant, ils ont négocié pour le prix d'un combat de poids. Il fallait donc se trouver un poids moyen et léger. Tapha Guèye est un champion quand même. Ce n'est pas aujourd'hui qu'il a commencé à combattre. Il a lutté avec Mor Fadam qui est plus costaud que Yékini. Il a combattu avec Tyson. Il n'a pas adopté la même stratégie que lors de ces combats. Tapha Guèye est un lutteur qui se déplace souvent lors de ses combats. On ne peut pas le nier. Mais, pour le combat de dimanche dernier, c'était plutôt une pièce de théâtre qu'il a jouée. Il y a même un ancien lutteur qui lui a conseillé de miser sur le nul. C'était durant le combat. Mais je ne vais pas citer de nom.

Wal Fadjri : Pourquoi Yékini n'est-il pas allé le chercher ?

Mbaye Diagne : C'est ce que tout le monde voulait. Il faut comprendre que le combat a eu lieu sur du gazon synthétique. Le moindre faux pas pouvait lui être fatal. Et ces gens qui disent que Yékini devait aller chercher Tapha, encore qu'il a essayé de le faire durant tout le combat, ne voulaient que sa chute. Certaines personnes n'attendent que la chute de Yékini. Cela viendra un jour. Comme ce fut le cas pour d'autres, un jour, ce sera son tour. Le jour où Dieu décidera que ce sera à un autre d'être à la place qu'il est... Je vais vous faire une confidence. Il n'y a pas un seul endroit du stade où on n'avait pas enterré des ‘gris-gris’. Malheureusement pour eux, la pluie a fait le travail. Pour dire que c'est seul le bon Dieu qui peut donner la victoire.

Wal Fadjri : Vous croyez qu'il y a des gens, tapis dans l'ombre, qui ne veulent que la chute de Yékini.

Mbaye Diagne : Il y en a. Ces derniers, je ne vais pas citer de noms, ont miné le stade de toutes sortes de choses mystiques. On a versé à Kati (Diop) de la poudre. On a aspergé Yékini de toutes sortes d'eau. Mais, on est resté serein. Pourtant, lors d'une réunion avec le Cng, il avait été clairement dit que chaque camp devrait être loin de l'autre. A notre niveau, nous l'avons fait comprendre à nos jeunes... Lorsqu'un gosse de Fass m'a insulté, il y avait le superviseur et le président de la commission. Et pourtant, ce gosse-là, on habite ensemble, à la Médina. Si on se croise dans la rue, il n'ose pas me regarder dans le blanc des yeux.

Wal Fadjri : Ce comportement ne peut-il pas être classé dans le cadre de la tension qui a entouré l'événement ?

Mbaye Diagne : Non ! Le gosse était bien lucide. Lorsqu'il m'a insulté, Yékini Junior était à mes côtés aussi. Quand il lui a demandé s'il s'adressait à lui, le gosse a vite fait de me désigner.

Wal Fadjri : Comment expliquez-vous que Yékini ait donné à Tapha Guèye un coup de poing hors de l'arène ?

Mbaye Diagne : Je tiens à présenter nos excuses à l'écurie de Fass, aux amateurs, à tout le monde. C'est sur un coup de tête qu'il l'a fait. Mais, ce n'est pas le genre de Yékini d'avoir ce genre de comportement. Heureusement que le coup n'a pas atteint sa cible. Sinon, Yékini allait être disqualifié. On aurait pu perdre de la sorte le combat.

Wal Fadjri : Après un quart d'heure de combat, la tension est montée. Comment était Yékini sur les plans physique et psychologique ?

Mbaye Diagne : Il était bien dans sa peau. Nous avons profité d'un moment de pause pour lui rappeler le boulot qu'il avait à faire. Vous savez, dans ce genre de confrontation, on peut se laisser entraîner par les déclarations de certains et commettre l'irréparable. Il fallait donc parler avec lui.

Wal Fadjri : Et que lui avez-vous dit à ce moment du combat ?

Mbaye Diagne : Je lui ai dit qu'il était venu pour lutter et non pour faire le spectacle. Il fallait le calmer parce que le combat commençait à prendre une autre tournure. Le camp adversaire cherchait à le pousser à l'erreur. Ce sont les moments les plus difficiles. Il y avait eu la pluie. Le gazon était glissant. Et beaucoup de lutteurs ont fait les frais du gazon. Perdre un combat, après une glissade, c'est la pire des choses qui peut arriver à un lutteur... A cinq minutes de la fin, on savait que Tapha n'allait plus tenter une action.

Wal Fadjri : Certains reprochent Yékini d'avoir eu des mots déplacés à l'endroit de Moustapha Guèye au cours du combat.

Mbaye Diagne : C'est un membre du staff de Fass qui a eu des mots déplacés à l'endroit de Yékini. Ce dernier, énervé, a aussitôt répondu. C'est par la suite que Tapha est venu me voir pour dire que Yékini l'a insulté. Je n'ai même pas répondu parce qu'à un moment donné, cela ressemblait plus à du théâtre qu'à un combat de lutte. On a entendu toutes sortes de choses dans ce combat, alors qu'on pouvait l'éviter.

Wal Fadjri : A la fin du combat, Yékini a refusé de serrer la main à Tapha. Pourquoi ?

Mbaye Diagne : Personnellement, je lui avais demandé de ne point parler. Il n'y avait rien à dire ou faire. L'écurie de Fass venait d'obtenir ce qu'elle voulait. Ils ont eu ce qu'ils voulaient, alors qu'à notre niveau, on s'attendait à avoir un bon combat. Il suffisait qu'il fasse un geste ou dise quelque chose pour que certains en profitent pour l'enfoncer.

Wal Fadjri : Vous semblez regretter d'avoir accepté ce combat ?

Mbaye Diagne : Il n'y a pas de regrets. On devait combattre. Tapha en a parlé avant son combat avec Lac de Guiers. Yékini ne voulait pas, dans sa carrière, lutter contre Tapha Guèye. C'était bien parti pour être un bon combat. Malheureusement, tel n'a pas été le cas. C'est d'ailleurs, pour cela qu'il n'y aura plus de combat entre Yékini et Tapha Guèye.

Wal Fadjri : Avec les tensions qui ont marqué ce combat, comment voyez-vous les rapports entre les deux écuries ?

Mbaye Diagne : C'est pour garder ces rapports qu'on ne veut plus lutter avec l'écurie de Fass. Tant qu'on ne sera pas en confrontation directe, on va garder de bonnes relations. Ce que j'entends ou lis à travers la presse ne fait pas plaisir. On devrait tous tendre vers la même direction. C'est de la sorte qu'on peut bâtir quelque chose qui sera à nous. C'est de la sorte que les autorités pourront nous aider.

Wal Fadjri : Les deux camps ont été sanctionnés. Combien payerez-vous ?

Mbaye Diagne : Contrairement à ce que les gens ont dit, il ne s'agit pas de 6 millions, mais plutôt de 2 500 000 francs Cfa pour chaque camp. Mais, ce qu'on ne parvient pas à comprendre, c'est comment on peut réclamer la même somme à Yékini sur deux avertissements. Un pour refus de lutter et un autre pour un coup en dehors de l'arène. Alors que Moustapha Guèye en a eu onze. C'est ce qu'on ne parvient pas à comprendre. On attend la décision de la commission chargée du dossier. Il y a quand même une loi dans ce pays.

Wal Fadjri : Quelle sera l'issue qui sera donnée à l'agression de Cheikh Niane sur Yékini au cours du combat ?

Mbaye Diagne : Lors de la dernière réunion du staff, on avait décidé de déposer une plainte. Il se trouve que le principal concerné m'a appelé et a présenté ses excuses. Il dit regretter son geste et souhaite même effectuer le déplacement pour rencontrer le staff. On verra la décision qui sera prise par le staff lors de notre prochaine rencontre. On ne sait pas encore quand cela aura lieu.

Wal Fadjri : Yékini connaît-il son agresseur ?

Mbaye Diagne : Il le connaît très bien. Dès que ce dernier l'a frappé, il savait nettement celui lui qui l'a frappé. Il y avait même quelqu'un d'autre qui voulait lui donner un coup, mais dès que Yékini s'est retourné, le gars a rebroussé chemin. Et c'est un gars qui est dans l'autre camp (Fass).

Wal Fadjri : Comment Yékini a jugé ce geste ?

Mbaye Diagne : Il n'en fait pas un drame, même si c'est un geste anormal. Il veut même passer l'éponge sur cette affaire. Il juge que le gars a reconnu son tort. A partir de là, il ne trouve pas d'autres raisons de le poursuivre. Mais, c'est une décision qui sera prise après une discussion avec le staff.

Wal Fadjri : Seriez-vous présent au point de presse de mercredi ?

Bien sûr ! C'est dans le contrat que nous avons signé avec le promoteur. Maintenant, on ne sait pas si le point de presse se fera en compagnie des deux lutteurs ou séparément.



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