TRANSFERT - En instance de signature à El Wakrah : Fadiga se sauve au Qatar

Longtemps durant cette intersaison, il a nagé dans le flou d’une fin de carrière incertaine. Mais, hier, Khalilou Fadiga (32 ans), a entraperçu une lumière venue du Qatar. Du club d’El-Wakrah où l’international sénégalais devra signer un contrat s’il passe les tests médicaux.

La main tendue vient de loin, du riche désert arabique, là où les muscles meurtris des has been viennent reprendre un coup de soleil, bodybuilder les comptes en banque. C’est dans la maison de pré-retraite qatarie que le hasard généreux du destin s’apprête à extirper Khalilou Fadiga du «néant» où l’avait poussé la non-reconduction de son contrat par Bolton (Premier League anglaise). Le trentenaire affirmé (il aura 32 ans en décembre), qui nageait encore dans le flou d’un avenir incertain, voit désormais la lumière dorée des pétrodollars éclairer le chemin de son pied gauche cyniquement «snobé» par l’Europe du football. Fadiga s’apprête à retrouver du travail : à El-Wakrah, au Qatar. Loin des plus grandes scènes du football professionnel. La nouvelle, dont la confimation est tributaire aux résultats de ses tests médicaux, a valeur de soulagement pour un homme piégé par les soubresauts de la vie. Elle est surtout réconfortante pour le footballeur qui n’a jamais baissé les bras. Malgré un destin cruel. Malgré ses nombreux déboires sanitaires. Car la vie en football du milieu international sénégalais n’a plus jamais été un long fleuve tranquille depuis une fameuse après-midi de juillet 2003. Elle a, au terme d’un inoubliable face-à-face avec le Cardiologue milanais Bruno Carù, épousé les cascades d’une carrière tourmentée. Dont le premier cahot est brutalement survenu lors de la visite médicale de routine pour un transfert rêvé à l’Inter de Milan. Le staff médical nerazzurro décèle, à la surprise générale, une arythmie cardiaque qui va faire basculer le destin de l’homme et du footballeur dans d’infinis tourments. Fadiga ne verra jamais Guisseppe Meazza. «Khali» ne redeviendra plus jamais lui même. Le doux rêve intériste se mue subitement en funeste cauchemar. Les soirs de légèreté, qui ont suivi la signature d’un contrat de trois ans, contrastent avec un marasme collant. Une, deux, trois opérations plus tard réhabiliteront le footballeur sénégalais. Et, en octobre 2004, Sam Allardyce, le coach de son ami El Hadj Diouf à Bolton, lui tend une perche pour renouer avec ce qu’il aime le plus : le ballon, le football. Mais les longs mois de sabbat ont changé le talentueux et offensif gaucher en un besogneux joueur de complément. Khalilou Fadiga ne réussit jamais à faire son trou au pays de Sa Majesté. En deux saisons, il se contente de 8 bouts de match en Premier League et…1 but inscrit. Puis, l’impitoyable destin, sous les traits d’une rupture des ligaments croisés du genou, s’acharne une énième fois sur le bonhomme. C’est la blessure de trop pour Bolton qui décide de se séparer de son gaucher. Retour à la case départ : Khalilou Fadiga traîne une nouvelle fois son âme errante, quêtant une ultime opportunité pour donner un meilleur éclat au crépsucule de sa carrière. Il frappe aux portes du Standard de Liège en Belgique. Sans suite. Il espère que les clubs français, qui l’ont vu briller sous les couleurs de l’Aj Auxerre, retrouveront un peu de mémoire. En vain. Jusqu’à hier et cette main inespérée tendue par le club qatari d’El-Wakrah. Qui, à défaut de lui redonner une gloire sportive, aura au moins le mérite, non négligeable, d’offrir une meilleure santé à son compte en banque. Il y a sans doute pire endroit pour s’ouvrir à l’après-football !