Dimanche soir, face au Bétis Séville (21 heures), Zinedine Zidane s’apprête à officialiser ses débuts sur un banc de touche dans le Championnat espagnol. En retrait de Carlo Ancelotti, ce nouvel adjoint pas comme les autres vogue vers l’inconnu. Enfin, pas tant que ça. En Espagne, personne ne doute des capacités de ZZ à s’imposer au plus haut niveau dans son nouveau rôle.
« Aux entraînements, ça a toujours été l’un des plus appliqués, se rappelle Francisco Pavón, ancien coéquipier de Zidane (de 2001 à 2006). Lorsqu’il avait une idée à soumettre, il allait voir le coach puis ensuite ses coéquipiers. Nous, ses partenaires, on voyait qu’il aspirait à devenir un jour entraîneur. » Il n’y a donc pas de surprise à le voir sur le banc de touche. Et encore moins sur celui du Real Madrid.
Car Zinedine Zidane est le favori de Florentino Pérez. Proche du président madrilène, le Français, qui partage cette fonction d’adjoint avec Paul Clement (ex-PSG), offre plusieurs avantages. « Avec Zidane comme ambassadeur, il n’y a pas une meilleure image pour le Real », analyse Francisco Pavón.
« S’il doit élever la voix, nul doute que tout le monde se mettra à l’écouter, complète Rafael Martín Vázquez, homérique membre de la Quinta del Buitre des années 1980, génération dorée du Real qui avait pour chef de file Emilio Butragueño. Il aura toujours plus d’influence que n’importe quel autre entraîneur adjoint. »
Plus qu’un symbole, Zidane sur le banc, c’est aussi la garantie de la pérennité du sentiment « madridista ». Un sentiment mis à rude épreuve par José Mourinho. Après cinq années à porter la couleur merengue, Zizou n’a jamais quitté l’organigramme du Real Madrid. « Il a été simple dirigeant puis a conseillé le centre de formation du Real. Il a été directeur sportif et aujourd’hui, fort logiquement, il est l’adjoint d’Ancelotti », rappelle Pavón. Une croissance rectiligne qui ne devrait pas s’arrêter en si bon chemin.
Sous les ordres d’un Carlo Ancelotti qui l’a adoubé, le Ballon d’or 1998 apprend. Lors de la tournée américaine du Real, il s’est attelé à « beaucoup parler avec les jeunes de la cantera (NDLR : centre de formation en espagnol) et à prendre conseil auprès de Paul Clement », dixit Pablo Polo, journaliste à « Marca » présent aux Etats-Unis. Surtout, il a pris le relais de l’ancien coach du PSG en enfilant short et crampons lors des séances d’entraînement. Histoire de se familiariser avec un effectif qui l’adulait il y a une dizaine d’années, Mesut Özil en tête.
Dans l’imaginaire madrilène, Zidane en tant qu’adjoint n’est qu’une étape. Ce retour à l’identité du club — illustré par un mercato très jeune et espagnol — s’est imposé par le raté de José Mourinho. Pour autant, rien n’est gagné d’avance pour le nouveau numéro deux du Real Madrid.
« Zidane a représenté énormément pour le Real Madrid, concède Rafael Martín Vázquez. Pour autant, il n’aura d’autre choix que de réussir. Car dans le monde du Real Madrid, seule la victoire est belle. » Une première face au Betis Séville ce dimanche en offrirait la garantie minimale.
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