Le foncier divise la famille religieuse de Ndiassane

Ce sont des hommes et des femmes en colère qui se sont rassemblés ce jeudi à Ndiassane pour interpeller les autorités politiques et religieuses. Objet de leur courroux, le patrimoine de Cheikh Bou-Mouhamed Kounta, un titre foncier objet de spéculation selon ces jeunes qui indexent le fils du Khalife de Ndiassane, Ahmed Mohamed Kounta qu’ils accusent de morceler des terres qui appartiennent à la famille, pour les revendre à des tiers et promoteurs immobiliers. Leur porte-parole du jour, Cheikh Sidy Makhtar Kounta, petit-fils du fondateur de Ndiassane, revient sur ces protestations qui ont conduit à l’arrestation de trois des leurs, détenus à la gendarmerie de Tivaouane.

«Trois jeunes arrêtés, brutalisés par les gendarmes»

«Nous avons des preuves formelles sur les promoteurs qui ont acheté ces terres. Le site de la mosquée de Ndiassane (un vieux chantier aménagé par le défunt khalife décédé en 2006), a également subi le même sort, morcelé et vendu pour servir d’habitations. Même constat pour le «Marché malien» qui était au cœur de la cité et qui permettait aux jeunes de gagner leur vie. Le marché a été délocalisé et la gestion des fonds est tout, sauf transparente», dénonce le porte-parole des jeunes qui nous invite à une visite guidée des différents sites concernés

Des terres situées à Tivaouane, à cheval entre les communes de Fandène et Cherif Lô

«Nous estimons que ce qui a été pris à Ndiassane, doit être restitué aux populations qui doivent en être les seuls bénéficiaires. Une partie des terres de Théwéne a été vendue à des promoteurs. Nous allons saisir la justice», annonce Cheikh Sidy Makhtar Kounta, qui dénonce également l’arrestation de trois manifestants, par la gendarmerie déployée sur les lieux. «Ama Kounta, Abdou Khadre et Cheikh bou Mouhamed (Kounta) ont été brutalisés et arrêtés, et une jeune fille a été violentée avant de s'évanouir», déplore-t-il. Appuyé par la mère d’un des jeunes interpellés. «Ceux qui les ont arrêtés, doivent les relâcher. On accuse ces jeunes d’avoir insulté le khalife, c’est faux ! Le khalife est leur autorité, mais ils ont un différend à régler avec son fils. Ces jeunes ne font que défendre le legs de leur aïeul», tempère la dame.

«Ce sont des jeunes mal éduqués»

Du côté de l’entourage du Khalife de Ndiassane, l’affaire n’en vaut pas toute cette cacophonie, minimise-t-on. «Ce sont des jeunes mal éduqués. L‘un deux résidait à Touba au domicile de Serigne Saliou qui ignorait tout de lui. Il y est resté un bon moment. Il y a dérobé plus de 41 millions. Par la suite Serigne Saliou l’a libéré et il est rentré ici à Ndiassane, il fait du n’importe quoi», fulmine notre interlocuteur au bout du fil. Qui poursuit : «Son dossier est pendant devant la justice, il a été emprisonné plusieurs fois. C’est lui qui est derrière les manifestants. Les gendarmes sont venus les arrêter, avant de les déférer à Tivaouane. Ce sont nos neveux et nos fils qui ont été arrêtés, mais ils viennent d’être libérés», relativise l’entourage du khalife, joint par téléphone par Seneweb.

Revoir les explications des manifestants

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