Les enjeux du financement de la santé au Sénégal restent au cœur de l’actualité, particulièrement avec le retrait progressif de plusieurs projets des Nations Unies. Lors du septième numéro de « L’Invité de l’AJSPD » (Association des journalistes en santé, population et développement), Maleine Niang, responsable pays d’IBP (Initiative Budget Participatif), a abordé cette problématique avec les journalistes.
Il a souligné que « l’avenir du financement du secteur repose sur une réforme ambitieuse, allant au-delà des finances publiques classiques pour repenser les modalités concrètes de financement des secteurs sociaux, notamment la santé ». Selon lui, une relecture des mécanismes actuels, très dépendants des partenaires techniques et financiers, est nécessaire, particulièrement dans des domaines clés comme la vaccination, l’achat de produits médicaux, la santé communautaire et la prise en charge du personnel médical.
Maleine Niang insiste sur l’urgence pour l’État sénégalais d’anticiper le désengagement des partenaires. « Cela nécessite une évaluation précise du coût de ce retrait pour le secteur de la santé, afin d’y répondre par des ressources nationales », a-t-il expliqué. Il appelle à renforcer l’implication du budget général de l’État et des collectivités territoriales dans le financement du système de santé.
Il a également évoqué la contribution des ménages, les projets soutenus par les bailleurs et d’autres dépenses spécifiques, plaidant pour une meilleure structuration de ces ressources et une vision intégrée garantissant la pérennité du financement, même en cas de retrait des bailleurs. Le secteur privé pourrait jouer un rôle clé, à condition que l’État crée un environnement attractif via des politiques incitatives, telles que l’accès aux marchés publics, des incitations fiscales, des garanties de retour sur investissement et la valorisation du patriotisme économique.
Maleine Niang a rappelé que les secteurs fortement dépendants des bailleurs — vaccination, santé mère-enfant, lutte contre les maladies transmissibles et non transmissibles — sont particulièrement sensibles. « Toute réduction des financements dans ces domaines pourrait avoir des conséquences graves, d’où l’urgence pour l’État de prendre le relais », a-t-il conclu
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