Un fonctionnaire du ministère sénégalais de l’Economie et des Finances a déploré, mercredi à Johannesburg, le «manque de volonté politique manifeste» des autorités dans la lutte contre la corruption, soulignant que les institutions chargées de lutter contre ce phénomène «ne sont pas autonomes». «Dans nos pays, nous avons un cadre juridique et des institutions en place pour lutter contre la corruption mais il y a un manque de volonté politique», a déclaré Abdoulaye Dieng qui s’exprimait lors d’un forum de trois jours sur la corruption.
«Il ne s’agit pas seulement de créer des textes pour répondre à des exigences. Il faut un engagement politique véritable», a insisté Abdoulaye Dieng qui a invité à revoir la désignation de certains acteurs dans la lutte contre la corruption. M. Dieng a souligné que quand il s’agit de personnes nommées, «on ne peut pas parler d’indépendance», rappelant que les institutions de lutte contre la corruption «dépendent le plus souvent de l’Etat».
«Il faut voir comment faire pour qu’elles soient plus autonomes», a-t-il affirmé. Il a déploré que dans certains Etats, les institutions de lutte contre la corruption n’ont pas le pouvoir d’auto-saisine. De plus, a-t-il fait remarquer, il y a des «risques de représailles» de la part des autorités envers les personnes qui les saisissent. Il a ainsi suggéré l’élection des membres de ces institutions et un financement croisé Etat-secteur privé pour donner plus d’autonomie à ces institutions en même temps qu’un pouvoir d’autosaisine. «On doit passer des discours aux actes qui sont les plus importants», a-t-il ajouté.
Le Forum africain sur la lutte contre la corruption, dont le thème principal est «vers une compréhension commune de la corruption», sera clôturé vendredi par une déclaration et un plan stratégique de lutte contre le phénomène.
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