Le premier trimestre 2025 confirme l’élan du secteur de la microfinance au Sénégal. Selon les données de la BCEAO, le nombre total de comptes ouverts auprès des institutions de microfinance (IMF) a progressé de 1,6?%, atteignant 4,57 millions. Cette croissance est portée en grande partie par l’augmentation des souscriptions des personnes morales (+6,4?%), notamment les petites entreprises, associations ou coopératives, qui s’appuient de plus en plus sur ces structures pour accéder à des financements souples et de proximité.
Le taux de pénétration de la microfinance dans la population sénégalaise s’élève désormais à 25,2?%, consolidant la place des IMF comme piliers de l’inclusion financière. Cette dynamique est soutenue à la fois par les institutions mutualistes historiques et les sociétés anonymes de microfinance qui diversifient leur offre pour toucher des publics auparavant exclus des circuits bancaires classiques. En parallèle, l’expansion des services digitaux, bien qu'encore inégalement répartie, facilite la bancarisation informelle dans les zones périurbaines et rurales.
Mais malgré cette avancée, des défis majeurs persistent. L’accès au crédit reste limité pour de nombreux ménages à faibles revenus, et la viabilité économique de certaines IMF demeure fragile. La montée des risques de surendettement et le besoin de régulation accrue appellent à un encadrement plus rigoureux et à des réformes pour consolider les acquis. L’enjeu est désormais de faire de la microfinance un véritable levier de développement économique local, au-delà de la simple inclusion statistique.
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